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Marie Gouze
Connue sous le nom d’Olympe de Gouges, Marie Gouze fait parler d’elle au 18e siècle à cause de sa posture féministe. Elle grandit sans instruction, avec comme langue maternelle l’occitan. Pour l’époque, Olympe de Gouges était déjà en avance sur son temps. Après la mort de son mari, Olympe se lance dans la littérature avec laquelle elle dénonce l’esclavage des Noirs et prône les droits civils et politiques des femmes. En 1791, elle écrit une « Déclaration des droits des femmes et de la citoyenne » dans laquelle elle dénonce la non-inclusion des femmes dans le projet de liberté et d’égalité de la Révolution française. Elle déclarait que: « l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme sont les seules causes de malheurs publics et de la corruption des gouvernements« . Olympe de Gouges aura été la première femme à réclamer l’égalité des sexes dans les institutions.
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Trois entorses aux bonnes moeurs lui ont valu d’être guillotinée en 1793. La première raison pour laquelle elle a commencé à mal se faire voir dans sa société, est qu’elle n’a pas voulu se faire appeler « la veuve Aubry », après la mort de son mari, Louis-Yves Aubry. Ensuite, lorsqu’elle refuse de se marier avec le riche entrepreneur Jacques Biétix de Rosières, le monde lui tombe sur la tête car elle refuse là, une opportunité de se garantir un confort financier. Sa raison est très simple: Olympe ne croit pas au mariage. Pour elle, cela représente « le tombeau de la confiance et de l’amour ». La réputation de femme galante lui sera attribuée dans tout Paris, suite aux faveurs qu’elle rendait aux hommes. Sa dernière entorse, elle l’a payée cher. Son implication sociale et sa condamnation des injustices faites aux oubliés de la société l’ont condamné à mort, malgré elle.
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Hubertine Auclert
Hubertine Auclert, née de parents militants pour la défense des filles-mères mais également contre la prise du pouvoir par Napoléon III, devient indépendante dès son plus jeune âge. Après avoir quitté le couvent dans lequel son frère l’avait placée à la suite de la mort de leurs deux parents, Hubertine adhère à l' »Association pour le droit des femmes » qui, en 1883, devient « La société pour le suffrage des Femmes ». En 1880, elle milite pour les droits politiques et se présente sur les listes électorales malgré le refus des femmes au sein du gouvernement. Hubertine revendique alors que les femmes ne doivent pas être imposables étant donné qu’elles n’ont pas le droit de voter. C’est également elle qui a été la première à avoir demandé que les femmes puissent concourir pour les emplois publics mais aussi pour le contrat de mariage avec séparation des biens et le partage des salaires.
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La féminisation de la langue, on la doit à elle. En effet, Hubertine s’est battue et ce, déjà à l’époque, pour que certains mots soient féminisés. Elle déclare que « L’omission du féminin dans le dictionnaire contribue, plus qu’on ne le croit, à l’omission du féminin dans le Code civil« . Lorsqu’en 1910, elle se présente aux législatives, sa candidature est à nouveau rejetée, ce qui la pousse à appeler les femmes à boycotter le recensement. La grande voix féministe n’a jamais pu avoir la concrétisation de ses revendications car celle-ci est morte avant. Mais grâce à elle, les vendeuses et les ouvrières obtiennent le droit de pouvoir s’asseoir dans les magasins et les ateliers. En 1907, les femmes peuvent enfin voter et plus tard, se présenter aux conseils des prud’hommes.
Lydia Becker
Lydia Becker, féministe du 19e siècle, affirme à l’époque, de par sa position de scientifique spécialisée en biologie et astronomie, qu’il n’y a pas de différence d’intelligence d’ordre biologique entre les femmes et les hommes. Elle milite alors pour un système éducatif mixte. En 1980, elle rejoint le mouvement pour le droit de vote des femmes et crée le Manchester Women’s Suffrage Committee.
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Lü Bicheng
Lv Bicheng est née en 1883. Elle devient la première rédactrice en chef d’un journal dans son pays d’origine, la Chine, à l’âge de 21 ans. Elle est également poète et féministe engagée. La Chine, au 20e siècle, est marquée par le manque d’écoles pour filles. Lü s’engage donc à ouvrir et diriger une école pour filles et c’est en 1904 que son projet aboutit. Selon elle, le changement de mentalité passe par l’éducation. Grâce à son dévouement, plusieurs de ses étudiantes sont devenues des révolutionnaires, des éducatrices engagées et aussi des artistes.
George Sand
Née Aurore Dupin mais appelée la « Dame de Nohant », cette écrivain célèbre n’a jamais cessé d’écrire et ce, pendant 46 ans. Auteure, journaliste et romancière, George Sand laisse derrière elle nombre d’oeuvres telles que des contes, des pièces théâtrales et des textes autobiographiques. George Sand fait parler d’elle en partie à cause de sa vie privée très mouvementée. En ayant de nombreux amants, George Sand défend en quelque sorte sa liberté. Son inspiration n’est autre que sa vie et ses aventures, ce qui donne un ton romantique à ses oeuvres. Aurore décide d’adopter un pseudonyme masculin, George Sand, lorsqu’elle écrit son premier livre avec son amant, Jules Sandeau. Une décision qui, pour le 19e siècle, fait bruit. Ses premières oeuvres, Indiana et Lélia, sont qualifiées de féministes.
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Elles ouvrent, à George Sand, les portes de la célébrité. George Sand est un personnage qui ne laisse personne indifférent: elle fume le cigare, s’habille comme un homme, fréquente les lieux culturels prisés de Paris, rivalise avec la gent masculine. George Sand est une séductrice et affirme son caractère. A l’époque, George Sand est la première femme à pouvoir vivre de la littérature. Outre ses oeuvres littéraires, l’écrivain est connue pour son engagement politique. En effet, sa lutte en faveur de l’indépendance des femmes dans le couple a fait d’elle une voix importante pour ses consoeurs.
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Marie Curie
Encore à l’heure actuelle, Marie Curie est considéré comme la plus grande enseignante-chercheuse de tous les temps. Au 19e siècle, les études supérieures sont interdites aux femmes en Pologne, ce qui mène Marie Curie à se rendre en France afin d’intégrer la Faculté des Sciences de l’Université de Paris. Au terme de ses études, elle obtient une Licence de Sciences Physiques tout en ressortant major de sa promotion. Elle ajoute à ses diplômes une Licence de Sciences Mathématiques, le tout en 1893 et 1894. En 1896, elle défend sa thèse sur le thème de « L’étude des rayonnements produits par l’uranium ». Le 10 décembre 1903, elle reçoit le Prix Nobel de Physique avec son mari Pierre Henri pour leur recherche sur les phénomènes de radiation, ce qui fait d’elle la première femme à recevoir ce prix.
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Ses exploits la mènent à devenir la première femme directrice d’un laboratoire universitaire et la première professeur à La Sorbonne. En 1911, son palmarès s’agrandit en recevant le Prix Nobel de Chimie pour sa découverte du radium et du polonium. Arrêtons-nous sur le fait que Marie Curie est la première scientifique à avoir reçu deux Prix Nobel pour ses travaux et qu’à l’heure actuelle, il n’y en a que quatre dans ce cas. Durant la Première Guerre Mondiale, Marie Curie invente les « Petites Curies », qui sont des petites ambulances radiologiques et chirurgicales. Avec Albert Einstein, elle intègre la « Commission internationale de coopération intellectuelle de la Société des Nations », ce qui lui vaudra recevoir des félicitations du grand physicien: « Vous êtes la meilleure parmi les femmes. Et aussi parmi les hommes !« .
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Clara Zetkin
La Journée internationale des femmes, on la doit à elle. Clara Zetkin fonde en 1890 la revue « Die Gleichheit » qui veut tout simplement dire, l’égalité. Clara est celle qui donnera vie aux conférences de Stuttgart et de Copenhague. Lors de cette dernière, en 1910, celle-ci propose d’organiser une « Journée internationale des femmes » afin de militer pour le droit de vote des femmes. Lors de cette conférence, des femmes sont venues de 17 pays différents. C’est en 1918 que les femmes obtiennent le droit de vote en Allemagne. Malheureusement, en 1915, Clara Zetkin doit faire face à un emprisonnement dû à ses convictions pacifistes. La féministe engagée revendique des couples où les partenaires doivent être égaux en droits, tout en étant favorable au divorce et que les deux sexes doivent prendre part de façon égale aux tâches ménagères.
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Emmeline Pankhurst
Emmeline Pankhurst est une des plus importantes figures féministes du 20e siècle. Elle fonde le « Women’s Social and Political Union » qui est un groupe de militantes connu pour ses moyens d’action. Elles sont alors surnommées les Suffragettes. D’ailleurs, lors de la Première Guerre Mondiale, Emmeline met entre parenthèses ses actions et encourage les femmes à contribuer à la guerre. A travers son association, Pankhurst se bat pour l’égalité des femmes dans la vie publique.
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Dès le début de ce siècle, elle organise manifestations et rassemblements de femmes afin que le gouvernement leur laisse enfin le droit de voter. Les premiers rassemblements pacifistes n’ont abouti à rien, sauf à des arrestations de police. Suite à ces échecs, Emmeline propose de passer à l’action en utilisant le vandalisme et d’autres actions violentes. Ses actions, souvent critiquées car trop abruptes, ont mené à des résultats. En effet, en faisant preuve de détermination et en ne lâchant rien, elle finit par obtenir le droit de vote en 19128 pour les femmes anglaises âgées de plus de 30 ans. Ce n’est seulement qu’après sa mort que le droit de vote pour les femmes âgées de 21 ans et plus est autorisé.
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Emilie Gourd
Figure forte du féminisme dans la moitié du 20e siècle, Emilie Gourd voue sa vie à un combat: le droit de vote des Genevoises et des Suissesses. Pendant ses études à la Faculté de Lettres de Genève, Emilie se forge des opinions bien à elle et devient une féministe engagée. Auguste Morsier, militant pour la reconnaissance de droits politiques aux femmes et à l’abolition de la prostitution réglementée, jouera un rôle important dans la vie d’Emilie. En effet, elle s’engage dans l’Association genevoise pour le suffrage féminin.
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Dès lors, la réputation de féministe radicale lui colle à la peau. Nommée secrétaire du comité de l’Alliance nationale des sociétés féminines suisses, elle s’engage alors dans l’Union des femmes. Après avoir cumulé des postes prestigieux dans différentes associations, elle lance en 1912, « Le mouvement féministe » dans le but de promouvoir le mouvement « suffragiste ». Les Genevoises obtiennent le droit de vote en 1960, après la mort d’Emilie Gourd.
Simone de Beauvoir
Simone de Beauvoir est une référence philosophique. Après avoir étudié les lettres et les mathématiques, elle se lance dans la philosophie. Devenue ensuite enseignante, elle s’oppose au mariage et se lance sur des pistes de réflexion concernant la liberté et l’autonomie des individus, dont celles des femmes. Dans son célèbre ouvrage, « Le Deuxième Sexe« , publié en 1949, Simone crée la polémique en parlant de la condition féminine, les situations de domination de la femme et l’avortement, considéré comme crime à l’époque. Selon elle, le rapport entre les deux sexes est une construction sociale. La féministe marque le combat pour les femmes des années 1970.
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Frida Kahlo
Frida Kahlo était une célèbre artiste peintre mexicaine et une féministe engagée. Née en 1907, elle prétend être née en 1910, l’année du début de la révolution mexicaine. En 1928, Frida rejoint le Parti communiste en se qualifiant de « fille de la révolution ». L’artiste s’est battue pendant de longues années pour les femmes les plus démunies. La situation sociale du pays à l’époque, marque son influence dans les oeuvres de Frida. Plus tard, le Mexique revient à une distinction des genres identitaires, ce qui est un coup dur pour les femmes qui avaient apporté leur aide pendant la révolution.
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Frida Kahlo traduit, à travers ses peintures, son refus de soumission. Elle y aborde également des sujets de société comme la sexualité, l’avortement, la fécondité et les souffrances physiques et psychiques. La cause des femmes tient à coeur à l’artiste. En effet, elle défend avec provocation et sans relâche « cette masse silencieuse et soumise« . Elle ira jusqu’à poser sur les photos de famille en portant des tenues traditionnelles réservées aux hommes. Sur une des peintures de son mari, Diego Rivera, elle posera en fumant et en buvant sans modération. Frida Kahlo a voué sa vie à ses convictions.
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Rosa Parks
Rosa Parks est originaire de l’Alabama. Elle grandit avec sa mère, son frère et ses grands-parents. Depuis son plus jeune âge, Rosa est victime de racisme. L’école qu’elle fréquentait lorsqu’elle était enfant fut brûlée par le Klu Klux Klan, à deux reprises. Les éléments qui marquent son enfance sont horribles: il y a avait les fontaines réservées aux Blancs et celles au Noirs, l’interdiction des transports scolaires aux enfants jaunes et noirs, les sections réservées dans les bus … C’est à ce moment-là qu’elle réalise : « Il y a un monde pour les Noirs et un monde pour les Blancs ». Avec son époux, Raymond Parks, ils se vouent à divers mouvements de lutte pour les droits civiques. Rosa elle, milite plus particulièrement contre les violences sexuelles subies par les femmes noires.
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En 1944, celle-ci organise la défense d’une femme noire kidnappée et violée par six hommes blancs, Recy Taylor. Malgré les différentes actions de Rosa Parks, la victime n’obtiendra pas gain de cause. En 1995, le conducteur de bus dans lequel se trouve Rosa l’oblige à céder sa place à un homme blanc. Cette dernière refuse. Elle est alors arrêtée et accusée de désordre public et de violation des lois locales. Très vite, 50 membres de la communauté afro-américaine se réunissent afin de définir les actions à mener pour défendre et libérer Rosa Parks. Le « Montgomery Improvement » est alors créé et Martin Luther King en est le président. Après nombre d’actions menées par l’association, la Cour suprême des Etats-Unis tranche et déclare que la ségrégation dans les bus est anticonstitutionnelle. Rosa Parks devient donc une figure emblématique des droits civiques.
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Simone Veil
78651, ou le numéro gravé à jamais dans la peau de Simone Veil à son arrivée dans le camp d’Auschwitz. Lors de la fin de la guerre, Simone Veil rentre en France. A son arrivée, elle entame des études de Sciences politiques. Au terme de ses études, Simone fait le choix de travailler, chose encore assez rare pour une femme de l’époque. Elle devient magistrate et milite pour les conditions de vie des prisonniers. En 1974, le Président Jacques Chirac la nomme ministre de la Santé. Elle constate, lors de son mandat, que l’avortement est tabou en France. Les femmes n’avaient pas le choix que de garder leur enfant ou d’aller se faire avorter en cachette, dans des conditions déplorables et dangereuses. Simone se bat alors pour que les femmes puissent avoir le droit de choisir si elles veulent, ou non, garder leur enfant.
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C’est en novembre 1975 que le droit à l’avortement deviendra la loi Veil. Simone déclare: « Aucune femme ne recourt de gaité de coeur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame« . Présidente du Parlement européen en 1979, Simone Veil devient première femme à occuper un tel poste. Plus tard, elle devient ministre, occupe un poste à responsabilités au sein du Conseil constitutionnel, est à la présidence de la Fondation pour la mémoire de la Soah et à l’Académie française. Simone Veil est une figure emblématique de la France mais surtout des femmes française et européennes.
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