Comment Alexandria Ocasio-Cortez incarne l’espoir aux États-Unis ?
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Comment Alexandria Ocasio-Cortez incarne l’espoir aux États-Unis ?

Par Irène Sulmont
Temps de lecture: 3 min

Vendredi 24 juin dernier, la Cour Suprême a révoqué le droit à l'avortement aux États-Unis. Alexandria Ocasio-Cortez (AOC) a pris immédiatement position sur les réseaux sociaux. D'emblée, elle affirme que ce retour en arrière n'empêchera pas les avortements de s'effectuer. Ils seront juste plus "dangereux pour les femmes pauvres et marginalisées". Comment cette femme politique incarne t-elle le progressisme états-unien ?

Issue d’une famille modeste, la trentenaire, chouchoute de Bernie Sanders, bouscule le traditionalisme américain. En 2018, elle devient la plus jeune élue démocrate du Congrès. Cette figure de proue de la nouvelle vague de femmes et de minorités donne de l’espoir dans un climat sociétal soumis à un triste retour en arrière. Zoom sur un parcours atypique.

Un parcours singulier

Née en octobre 1989 d’une mère portoricaine et d’un père américain, Alexandria Ocasio-Cortez prend vite l’habitude des déménagements à répétition.

Une génie en microbiologie

Très jeune, elle intègre le lycée de Yorktown à New York. Peu à peu, elle développe une passion pour la microbiologie qui lui permet d’obtenir la deuxième place du plus grand événement de recherche scientifique pré-universitaire du monde. À tel point que son nom est attribué à un astéroïde.
En 2007, elle décide de choisir un cursus d’économie à l’université de Boston. Malgré ce diplôme en économie, AOC travaille quatre ans comme serveuse dans un bar new-yorkais pour pouvoir aider financièrement sa mère. Peu de temps après, elle décide de s’investir en politique dans sa ville d’origine New York, dans le Bronx.

Plus jeune élue de l’histoire à la Chambre des représentant.e.s

Lors de la campagne présidentielle de 2008, elle fait du démarchage téléphonique pour le candidat démocrate Barack Obama. Le 3 janvier 2019, Alexandria Ocasio-Cortez est devenue la plus jeune représentante des États-Unis. En effet, à seulement 29 ans, elle était élue dans la 14e circonscription de New York. AOC bouscule l’ « establishement », occupant l’espace politique et médiatique.

 

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Une vision progressiste

Depuis le début de sa carrière politique, elle soutient des politiques progressistes. Ses combats ? Une assurance-maladie pour tous.tes, une garantie d’emploi ou encore l’adoption de politiques de contrôle des armes à feu.

En matière d’éducation, elle fait campagne en faveur de la gratuité des frais d’universités et des écoles publiques. En ce qui concerne l’environnement, elle se bat pour que les États-Unis passent d’ici 2035 à un réseau électrique. Elle plaide pour un « Green New Deal » américain dans lequel le gouvernement fédéral investit dans la construction à grande échelle. AOC est aussi critique de l’absence de protection sociale pour les ouvriers.

Enfin, elle plaide pour l’abolition de l’agence de régulation de l’immigration aux États-Unis (ICE). L’United States Immigration and Customs Enforcement (ICE) est une agence de police douanière et de contrôle des frontières. Selon AOC il s’agit d’un réel « organisme de contrôle« .

 

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Un engagement féministe affiché

Depuis son engagement politique, ses prises de parole sont devenues virales. En 2020, elle intervient au Congrès et dénonce les violences verbales dont elle a été victime. Elle parle en effet des violences systémiques en soulignant que  : « Ce problème ne se résume pas à un seul incident, il est culturel. C’est une culture d’impunité, d’acceptation de la violence et du langage violent à l’égard des femmes… […]

Plus tard, en février 2021, Alexandria Ocasio-Cortez s’est également exprimée sur une agression sexuelle dont elle a été victime. Par ailleurs, suite à la régression historique du verdict de la cour suprême relative à la révocation de l’IVG aux États-unis, AOC a pris position.

 

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Elle affirme, « C’est le moment de nous organiser, ouvrir nos maisons à celles/ceux qui cherchent des endroits sécurisés, supporter des fonds pour l’avortement, rejeter les mauvais.es politicien.nes, et s’aider entre nous. Plus spécifiquement pour les pauvres et marginalisé.es. (…) En ce moment, nous devons nous protéger tous.tes ensemble et créer un monde meilleur. (…)  Alors pleurons nos larmes, ressentons notre peur et bouillons de rage. Et puis on se met au travail. C’est l’heure de la rue, des caisses, des urnes, des salles syndicales. (…)« .

Ce 20 juillet, AOC a été arrêtée, ainsi que d’autres membres du Congrès, alors qu’elle manifestait devant la Cour suprême en faveur du droit à l’avortement.

Bref, si les droits fondamentaux des femmes aux États-Unis connaissent un net retour en arrière, certains figures politiques nous donnent, pour l’avenir, un espoir précieux. Et rien que pour ça, on l’adore !

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Tags: Féminisme, Politique.