5 choses à savoir sur Angela Davis, icône de l’afro-féminisme
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5 choses à savoir sur Angela Davis, icône de l’afro-féminisme

Par Irène Sulmont
Temps de lecture: 3 min

L'Afro-américaine Angela Davis a mené une vie de combats. Née le 26 janvier 1944, cette militante des droits civiques, professeure de philosophie et activiste féministe est emblématique du militantisme américain. Voici 5 choses à savoir sur une icône de l'intersectionnalité des luttes.

1. Elle  s’engage dans les droits civiques dès son plus jeune âge

Dès son plus jeune âge, Angela Davis prend part à une organisation de jeunesse marxiste-léniniste-Advance. Elle s’implique dans des manifestations en faveur des droits civiques. À l’époque, ce mouvement englobe les diverses luttes menées par les afro-américain.es. L’idée ? Les droits inscrits dans la Constitution doivent aussi être appliqués aux afro-américain.es. Dès 1968, elle entre au Parti communiste américain (dont elle sera exclue en 1991). À cette même période, elle adhère au Parti des Panthères Noires (Black Panthers Party) qui prêche la violence politique.

 

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2. Elle a étudié à Paris : de la littérature à la philosophie

Dans un premier temps, elle étudie la littérature à l’université Brandeis dans le Massachusetts. À l’été 1963, elle suit des cours de français à Biarritz et décide de s’inscrire à La Sorbonne, à Paris. À cette époque, elle se dédie pleinement à la littérature contemporaine. Elle écrit dans son autobiographie* à propos de cette période : « À la Sorbonne, j’avais toujours l’impression d’être à l’église – des piliers séculaires soutiennent les plafonds démesurément hauts où s’étalent de vieilles peintures défraîchies. Le caractère sacré qui suintait de cet endroit forçait ses milliers d’étudiants au silence. Le travail que j’y faisais semblait incompatible avec l’environnement».

Elle fait la découverte des ouvrages de Jean-Paul Sartre en préparant son diplôme de fin d’études. Il s’agit pour elle d’un bouleversement et se réoriente alors vers la philosophie à Francfort. Plus tard, en raison de l’émergence du « Black Power » elle rentre aux États-Unis et termine sa thèse à l’Université de San Diego.

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3. Elle a été candidate à la vice-présidence des États-Unis

Angela Davis a été candidate pour la vice-présidence en 1980 et 1984 pour le parti communiste américain. Initialement affiliée au mouvement marxiste, elle intègre en 1968 le Che-Lumumba Club (soit une section du parti communique USA réservée aux Noir.es).

 

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4. Elle a été menacée de la peine de mort

Dès son implication au Black Panthers Party elle connait sa première arrestation. Par ailleurs, son activisme lui vaut d’être surveillée par le FBI. En effet, en 1970 elle est accusée d’avoir participé à une prise d’otage dans un tribunal de Californie. De quoi s’agit-il ? C’est une audience des « Frères de Soledad » qui sont des prisonniers afro-américains et issus des Black Panthers. Résultat ? Le juge, Jonathan Jackson, et les deux prévenus afro-américains sont tués, et l’une des jurés est blessée. Le problème étant que l’arme utilisée est au nom d’Angela Davis. Dès lors, elle devient une cible recherchée par le FBI. Elle est inculpée par l’État de Californie pour meurtre, kidnapping et conspiration en 1971.

Une vaste mobilisation internationale autour du slogan « Free Angela » l’érige en prisonnière politique. Des figures artistiques ou intellectuelles comme Louis Aragon, Jean-Paul Sartre ou encore John Lennon s’engagent dans cette campagne de libération. Seize mois après son emprisonnement, elle sera libérée sous caution.

 

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5. Elle est pionnière du « Black Feminism »

Au cours de son parcours de militante et activiste, Angela Davis se heurte au sexisme des leaders masculins. Selon elle, ces leaders pensent que les femmes noires menacent les acquis de leur masculinité. C’est pourquoi très vite, dans l’optique qu’un mouvement qui se bat pour les droits civiques ne peut asservir ses propres membres, elle prend part au féminisme.

Elle devient pionnière du concept « d’intersectionnalité ». Cette notion sociologique traduit une situation où une personne subit plusieurs formes de discriminations dans la société. Dès lors, elle considère qu’il est nécessaire de lutter en même temps contre les questions de classe, contre le racisme et le sexisme. Ses luttes deviennent intersectionnelles. Par ailleurs, elle est écrivaine et auteure de plusieurs livres dont « Femmes, race et classe » (1981) ou encore « Héritage du Blues et féminisme noir » (1999).

 

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* Son autobiographie est disponible ici.

 

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