6 livres à dévorer au coin du feu
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6 livres à dévorer au coin du feu

Par Marine Lemaire
Temps de lecture: 6 min

L'automne, même confiné.e.s, ne rime pas avec "déprime" ! Il embarque avec lui son lot de petits plaisirs simples. S'enrouler dans un plaid, se préparer une bonne tasse de chocolat chaud, écouter le feu qui crépite... et lire un livre passionnant, tout en observant la pluie qui ruisselle au dehors. Voici notre sélection de 6 bouquins à dévorer au coin du feu !

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Amours Solitaires, une petite éternité, de Morgane Ortin

Le résumé : Elle est partie, il est resté. Que se passe-t-il après l’amour, quand on s’est écrits, désirés, et aimés passionnément ? Et si elle venait à rentrer, pourraient-ils à nouveau s’aimer ?Ils ont été des milliers à partager anonymement sur le compte Instagram Amours solitaires leurs conversations les plus intimes. Des mots doux, des mots crus, exaltés, érotiques, simples, drôles, sensuels, habiles, piquants. Morgane Ortin les a réunis pour composer une grande et belle histoire d’amour.

 

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Pourquoi on a adoré ? Le premier tome nous avait déjà chamboulées… Celui-ci poursuit sa route dans notre coeur, laissant derrière lui un beau et doux vacarme. Les messages se succèdent et l’on ne peut s’empêcher de tourner les pages, à tout vitesse, jusqu’au point final de cette incroyable histoire d’amour. Morgane Ortin manie avec brio les SMS poétiques qu’elle collecte sur son compte Instagram Amours Solitaires. Et le résultat est brillant.

 

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Amours Solitaires, une petite éternité, de Morgane Ortin. Éditions Albin Michel. 256 pages. 15,20€ sur fnac.be.

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À la ligne, de Joseph Ponthus

Le résumé : C’est l’histoire d’un ouvrier intérimaire qui embauche dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons. Jour après jour, il inventorie avec une infinie précision les gestes du travail à la ligne, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps. Ce qui le sauve, c’est qu’il a eu une autre vie. Il connaît les auteurs latins, il a vibré avec Dumas, il sait les poèmes d’Apollinaire et les chansons de Trenet. C’est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène. Et, en allant à la ligne, on trouvera dans les blancs du texte la femme aimée, le bonheur dominical, le chien Pok Pok, l’odeur de la mer. Par la magie d’une écriture tour à tour distanciée, coléreuse, drôle, fraternelle, la vie ouvrière devient une odyssée où Ulysse combat des carcasses de bœufs et des tonnes de bulots comme autant de cyclopes.

 

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Pourquoi on a adoré ? Sans point ni virgule, juste de mots qui se succèdent, ce livre est unique en son genre. Joseph Ponthus y raconte sans fioritures sa vie d’ouvrier, sa souffrance, son désespoir. Il raconte son propre vécu, terrible et poignant ; un abrutissement quotidien. Mais par-dessus tout, il couche sur le papier les petites choses de la vie qui l’aident à surmonter cet ennui : la poésie, la musique, l’amour et la littérature. Cette collision entre le monde ouvrier et la culture donne à réfléchir. Jusqu’où peut-on tolérer l’aliénation ?

 

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À la ligne, de Joseph Ponthus. Éditions Feuillets d’usine. 272 pages. 18€ sur fnac.be.

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Le nom secret des choses, de Blandine Rinkel

Le résumé : Tu avais l’âge de quitter ton enfance, l’âge où on se sent libre et où, dans le train pour Paris, on s’assoit dans le sens de la marche. Dès ton arrivée, tu t’es sentie obligée de devenir quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui n’oserait plus dire « je ne sais pas ». C’était la ville qui t’imposait ça, dans ce qu’elle avait à tes yeux de violent et de désirable : sa culture. Puis tu as rencontré Elia. Elle avait le goût des métamorphoses.

 

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Pourquoi on a adoré ? Parce que cette histoire d’amitié dépasse l’entendement et interroge les codes au sein du groupe. Blandine Rinkel narre l’histoire d’Océane, fraichement arrivée à Paris. Une rencontre change sa vie à jamais. C’est le début d’une amitié incandescente et fusionnelle, presque toxique. Avec Elia – son « âme-soeur » -, elles se lancent un pari fou et décident de changer de prénom. Un jeu non sans conséquence… Entre audace et folie, la frontière est mince.

 

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Le nom secret des choses, de Blandine Rinkel. Éditions Fayard. 304 pages. 20,60€ sur fnac.be.

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Sérotonine, de Michel Houellebecq

Le résumé : «Mes croyances sont limitées, mais elles sont violentes. Je crois à la possibilité du royaume restreint. Je crois à l’amour» écrivait récemment Michel Houellebecq. Le narrateur de Sérotonine approuverait sans réserve. Son récit traverse une France qui piétine ses traditions, banalise ses villes, détruit ses campagnes au bord de la révolte. Il raconte sa vie d’ingénieur agronome, son amitié pour un aristocrate agriculteur (un inoubliable personnage de roman – son double inversé), l’échec des idéaux de leur jeunesse, l’espoir peut-être insensé de retrouver une femme perdue. Ce roman sur les ravages d’un monde sans bonté, sans solidarité, aux mutations devenues incontrôlables, est aussi un roman sur le remords et le regret.

 

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Pourquoi on a adoré ? La sérotonine est cette « hormone du bonheur » ; un antidépresseur dont Florent-Claude, notre (z)héros, ne peut se passer. Mais les effets secondaires de cette pilule de joie sont dévastateurs : perte de libido et impuissance sexuelle. Comment notre loser de 46 ans va-t-il se sortir (ou pas) de cette situation ? Houellebecq répond à cette question avec perspicacité, humour (noir) et sarcasme. Son dernier roman est addictif et drôle, un must read.

 

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Sérotonine, de Michel Houellebecq. Éditions Flammarion. 352 pages. 22€ sur fnac.be.

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Le bal des folles, de Victoria Mas

Le résumé : Chaque année, à la mi-carême, se tient un très étrange Bal des Folles.  Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires. Réparti sur deux salles – d’un côté les idiotes et les épileptiques ; de l’autre les hystériques, les folles et les maniaques – ce bal est en réalité l’une des dernières expérimentations de Charcot, désireux de faire des malades de la Salpêtrière des femmes comme les autres. Parmi elles, Eugénie, Louise et Geneviève, dont Victoria Mas retrace le parcours heurté, dans ce premier roman qui met à nu la condition féminine au XIXe siècle.

 

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Pourquoi on a adoré ? Basé sur des faits et documents historiques, ce premier roman de l’auteure nous plonge sans pathos dans un service de psychiatrie du 19ème siècle. Les femmes – jugées déviantes – y sont internés. Elles y découvrent les détresses de l’enfermement, de l’incompréhension et de l’oppression. Et chaque année, leur folie est célébrée, donnée en spectacle lors du célèbre « Bal des folles ». Victoria Mas humanise ces femmes, à l’époque diabolisées, et leur confère le statut d’héroïnes fortes.

 

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Le bal des folles, de Victoria Mas. Éditions Albin Michel. 256 pages. 20,50€ sur fnac.be

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De si bons amis, de Joyce Maynard

Le résumé : Quand Ava et Swift Havilland, couple fortuné, décident de prendre sous leur aile Helen McCabe, celle-ci est au plus bas. À quarante ans, Helen a perdu la garde de son fils Oliver, huit ans, et partage sa semaine entre rencontres aux Alcooliques Anonymes, petits boulots de serveuse et soirées à faire défiler sur son écran les profils d’hommes célibataires de la région. Après s’être réfugiée depuis l’enfance derrière des récits de vies fantasmées pour masquer sa fragilité, elle trouve auprès des Havilland ce qu’elle a toujours désiré : se sentir unique et aimée.

 

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Pourquoi on a adoré ? Sur fond de villas de luxe et bateaux de course, ce roman nous plonge dans une ambiance de plus en plus pesante et perverse de page en page. Les apparences sont reines dans la bâtisse des Havilland. Et si Helen se prend d’amitié pour ce couple qui parait veiller sur elle, son affection frôle rapidement le délire. Ce roman saisissant de Joyce Maynard pointe du doigt les limites de l’amitié et la trahison, si vite venue…

 

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De si bons amis, de Joyce Maynard. Éditions Philippe Rey. 333 pages. 22€ sur fnac.be.

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