10 choses que les femmes doivent savoir sur leur corps
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10 choses que les femmes doivent savoir sur leur corps

Par Marie-Émilie Hugoni
Temps de lecture: 10 min

Règles, contraception, anatomie... Dans son dernier ouvrage,"C’est mon corps", le Dr Martin Winckler répond à 100 questions que les femmes peuvent se poser (ou non) sur leur corps et leur santé. Voici quelques morceaux choisis de ce guide aussi pratique que ludique, truffé de conseils avisés.

« Déconstruire toutes les idées reçues et briser les tabous autour de la santé des femmes », telle est la volonté de Martin Winckler avec son nouvel ouvrage, C’est mon corps , publié le 9 septembre 2020 aux éditions Iconoclaste.

Car malgré une libération de la parole des femmes autour de sujets comme la sexualité, l’avortement et les règles, « tout ce qui concerne la physiologie des femmes, autrement dit le fonctionnement de leur corps, n’est pas enseigné, discuté et respecté, déplore le médecin généraliste dans un centre de planification et militant féministe. En particulier à l’école, où il devrait faire partie de la formation des futures adultes, mais aussi dans les écoles de médecine, où tous les médecins devraient recevoir un enseignement sur la physiologie féminine. »

 

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Or, il est important que les femmes deviennent actrices de leur santé. Les choix qui concernent leur corps leur appartiennent et il est primordial qu’elles est en main toutes les informations nécessaires à une prise de décision. C’est mon corps est donc « une synthèse de toutes les questions qu’on m’a posées depuis 30 ans, en consultation ou par courriel, et de ce que j’ai appris en réponse à ces questions, nous confie Martin Winckler. Ces questions m’ont incité à chercher des réponses que, très souvent, je n’avais pas apprises pendant ma formation. Il me semblait naturel de partager avec les femmes d’aujourd’hui ce que les femmes d’hier m’avaient enseigné. »

Nous avons sélectionné pour vous 10 choses que vous ne saviez peut-être pas au sujet de votre corps, et qu’il est important de savoir afin de garder le pouvoir sur soi.

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L’immense majorité des femmes n’ont pas d’hymen

L’hymen est un anneau fibreux circulaire, présent chez certaines petites filles à la périphérie de la vulve, à l’entrée du vagin, et qui persiste parfois jusqu’à la puberté. Mais la plupart des jeunes femmes n’ont pas ou plus d’hymen. Et quand elles en ont un, ça n’est pas une membrane hermétique, sinon leurs règles ne pourraient pas s’écouler.

Comme le précise le Dr Martin Winckler, « lorsqu’il existe un hymen à la naissance, il disparaît au cours de la croissance avec l’activité physique ou l’utilisation de tampons. » L’idée selon laquelle l’hymen se déchire et saigne à la première pénétration est donc une idée fausse, colportée depuis des millénaires pour s’assurer que les femmes n’aient de rapports sexuels avant leur mariage.

 

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D’après cette légende, nous rapporte le Dr Winckler, « l’hymen servirait de capsule de fraîcheur tout au long de l’enfance et de l’adolescence, en attendant patiemment qu’elle soit déflorée au cours de leur nuit de noces par l’homme auquel elles étaient destinées. »

Malheureusement pour ceux qui et celles qui croient à cette légende, l’immense majorité des femmes n’ont pas d’hymen quand elles commencent leur vie sexuelle, et ne saignent pas lors d’une première pénétration. Il n’est d’ailleurs pas normal de saigner lors de son premier rapport sexuel.

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La plupart des femmes souffriront au moins une fois dans leur vie d’une vaginose bactérienne

Le vagin contient naturellement diverses microbes : c’est ce qu’on appelle la flore vaginale. Une flore vaginale normale est composée de 95% de bactéries lactiques ou lactobacilles.

 

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Ces bactéries sont bénéfiques car elles assurent un taux d’acidité adéquat dans le vagin, empêchant ainsi que les germes responsables de maladies s’y développent. Mais dans le cas de la vaginose bactérienne, la flore vaginale normale est remplacée par un grand nombre d’autres bactéries, qui provoquent une modification des pertes vaginales : elles sont alors augmentées et s’accompagnent d’une odeur désagréable.

Un certain nombre de facteurs peuvent modifier la composition normale de la flore vaginale : la prise d’antibiotiques, des changements hormonaux, des douches vaginales, des rapports sexuels très fréquents et de nombreux partenaires sexuels, des antécédents de vaginose et parfois, la pose d’un stérilet.

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Il est possible de « sentir » sa période d’ovulation

Une fois par mois environ, généralement le 14ème jour du cycle, un follicule (une poche remplie de liquide) à la surface de l’ovaire expulse un ovocyte dans la trompe. Le liquide folliculaire entre alors en contact avec les tissus qui l’entourent et provoque une réaction inflammatoire, « laquelle peut être perçue par les nerfs sensitifs alentours et être ressentie comme un pincement, une crampe dans le bas-ventre ou une douleur », nous indique le Dr Martin Winckler.

 

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D’autres signes peuvent alerter les femmes sur leur période d’ovulation comme :

  • Les pertes vaginales : les jours précédant l’ovulation, le niveau d’œstrogène augmente, ce qui modifie la consistance des glaires cervicales. Plus la période d’ovulation de rapproche, plus celles-ci sont concentrées en eau. Elles deviennent alors plus douces au toucher et transparentes.
  • L’augmentation de la fréquence du pouls au repos : selon les données de récentes études cliniques, le pouls au repos commence à augmenter pendant les jours précédent l’ovulation. A son minimum pendant les règles, il augmenterait de deux battements par minute dans les deux à cinq jours précédant l’ovulation.
  • Une libido renforcée : l’augmentation des niveaux d’hormones pendant l’ovulation est à la base du renforcement du désir sexuel chez la femme. Cette sensation n’est pas présente chez toutes les femmes parce que les symptômes de l’ovulation varient d’une à l’autre, mais elle est constatée chez la plupart.
  • Une augmentation de la température corporelle : la plupart des femmes ressentent une petite baisse de leur température juste avant l’ovulation, suivie d’une légère hausse juste après.
  • Une sensibilité des seins : des irritations ou une plus grande sensibilité des seins et des mamelons peuvent survenir aussi bien les jours précédant l’ovulation que les jours suivant celle-ci.
  • Un odorat plus marqué : si les femmes ne le remarquent généralement pas, leur sens de l’odorat a tendance à s’affiner immédiatement après l’ovulation. L’odeur de musc et des phéromones masculines seraient particulièrement reconnaissables.
  • De petits saignements : certaines femmes peuvent avoir des saignements en faible quantité à peu près au moment de l’ovulation. Dans la première phase du cycle, le niveau d’œstrogènes augmente, ce qui entraîne le développement de la paroi utérine. Après l’ovulation, c’est le niveau de progestérone qui augmente, ce qui permet à cette même paroi utérine de s’épaissir et de mûrir. Les petits saignements vers le moment de la période d’ovulation peuvent provenir du fait que la paroi utérine s’est développée grâce aux œstrogènes, mais ne s’est pas encore épaissie puisque le niveau de progestérone n’a pas encore augmenté.
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Les sécrétions vaginales n’ont rien à voir avec la propreté ou l’hygiène

Comme le rappelle le Dr Martin Winckler dans son livre, « le vagin secrète du mucus, qui contribue à protéger sa paroi intérieure, tout comme nous fabriquons de la salive qui maintient la bouche humide en permanence, ou des larmes qui lubrifient nos yeux et nos paupières. »

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Les sécrétions existent depuis la petite enfance et s’accentuent à partir de la puberté. Avec l’excitation sexuelle, elles augmentent, tandis qu’avec certains médicaments comme la pilule par exemple, elles diminuent. Ce qui peut être le signe d’une anomalie, ce n’est pas l’abondance des pertes en elle-même, mais un changement de couleur (qui peut traduire une infection), la perception d’une odeur inhabituelle, voire la présence de sang mêlé aux sécrétions.

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Se sentir déprimée à l’approche des règles est un phénomène physiologique

Un grand nombre de femmes souffrent, chaque mois ou lors de certains cycles seulement, d’un syndrome prémenstruel (SPM).

Il regroupe une série de symptômes physiques et psychologiques sans gravité, mais au demeurant désagréables, qui surviennent quelques jours, voire quelques semaines avant les règles.

On peut classer ces symptômes prémenstruels en trois grandes catégories :

  1. Les changements physiques : ballonnements et crampes au niveau du ventre, constipation ou diarrhée, fatigue intense, maux de tête, acné, bouffées de chaleur, gonflement mammaire…
  2. Les changements d’humeur : colère, anxiété, irritabilité, sautes d’humeur, sentiment de tristesse, nostalgie, troubles du sommeil.
  3. Les changements d’état mental : confusion, troubles de la concentration, étourdissements…
    Comme l’indique le Dr Martin Winckler, ces changements ne sont pas un effet de l’imagination des femmes, mais un phénomène similaire au syndrome de sevrage. « Le sevrage en cause dans le syndrome prémenstruel concerne la progestérone, dont la concentration sanguine baisse brusquement, ce qui entraîne le saignement des règles. »

 

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Cinq femmes sur cent souffrent d’un SPM sévère, leurs symptômes sont accentués, au point d’entraîner une incapacité à mener leurs activités quotidiennes. Dès lors, des traitements peuvent être mis en place comme la prescription d’antidouleurs ou la prise d’un contraceptif.

Il est nécessaire de discuter avec votre gynécologue de la nécessité d’une prise de médicaments avant d’y avoir recours. Il existe en outre des moyens non-médicamenteux pour apaiser les symptômes qui prédisent l’arrivée des règles comme : la chaleur (bouillotte, coussin, bain chaud), modifier son alimentation (en diminuant sa consommation de thé, café, sel, tabac et alcool), mais également l’exercice physique (yoga, natation, marche).

Chaque femme étant différente, il va de soi qu’un traitement n’est pas l’autre et qu’il convient de trouver le plus efficace pour chacune.

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Il n’est pas nécessaire d’attendre le troisième jour des règles pour commencer la prise d’une pilule

On peut commencer la pilule à n’importe quel moment du cycle. « Et le plus tôt sera le mieux, puisqu’elle est destinée à prévenir une grossesse » précise le médecin.

Certains médecins conseillent de commencer la pilule juste après le début des règles, généralement le troisième jour, pour s’assurer que la femme concernée ne soit pas enceinte.

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Mais comme le rappelle l’auteur, toutes les femmes n’ont pas un cycle régulier et leur demander d’attendre les prochaines règles, c’est leur demander d’attendre d’avoir eu une ovulation avant et donc prendre le risque d’être enceintes. Autant prendre la pilule dès la prescription. Celle-ci sera alors pleinement efficace au bout de 7 jours.

« En attendant, utilisez des préservatifs ! », tient à rappeler le Dr Winckler.

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Le surpoids ou la minceur ne rendent pas infertile

Il semble que la fertilité baisse quand l’indice de masse corporelle (IMC) dépasse 30. Mais même au-delà, une grossesse est possible. En effet, comme le note le médecin, « une baisse n’est pas une disparition de la fertilité ».

De la même manière, une femme qui perd beaucoup de poids peut voir sa fertilité diminuer. Cela étant dit, on ne doit jamais présumer qu’une femme ayant un IMC inférieur à 18,5 est infertile. Si cette dernière peut voir ses règles disparaître, son ovulation est peut-être encore bien présente.

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Il n’existe aucun moyen de retarder la ménopause

La ménopause est un phénomène naturel qui se déroule en moyenne à 51 ans. Celle-ci est programmée dès la naissance, impossible donc de repousser son arrivée.

 

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Chaque enfant de sexe féminin naît avec un stock limité de follicules qui vont mûrir au fil du temps pour produire les ovocytes. A chaque cycle, un ovocyte est libéré, puis éliminé pendant les règles s’il n’a pas été fécondé. Lorsque le capital de départ est épuisé, plus de fertilité possible : c’est la ménopause.

Certains traitements peuvent hâter sa venue comme la chimiothérapie et la radiothérapie notamment, mais l’inverse est impossible : les chercheurs n’ont pas encore trouvé le moyen de renouveler ou d’enrichir la réserve d’ovocytes.

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L’absence de règles après l’arrêt d’un contraceptif n’est pas synonyme d’infertilité

Quand les femmes arrêtent leur contraception hormonale, qu’elle soit par pilule, implant ou stérilet, il arrive que certaines n’aient pas leurs règles pendant quelques semaines ou quelques mois, on parle alors d’aménorrhée. Mais cela ne signifie pas qu’elles sont infertiles.

On observe généralement une reprise du cycle normal au bout d’un mois et demi, mais certaines femmes sont enceintes 15 jours après l’arrêt de la pilule et sans apparition préalable de règles. D’autres peuvent avoir des retards d’ovulation de quelques mois et tomber enceinte un peu plus tard.

 

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D’autres facteurs entre en jeu dans la fertilité, comme l’âge, qui diminue celle-ci, d’où parfois des difficultés à concevoir après la prise d’un contraceptif durant de nombreuses années.

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Les mycoses ne sont pas des infections sexuellement transmissibles, elles ne sont pas contagieuses

Une mycose est une infection superficielle de la peau ou des muqueuses due à des champignons microscopiques. Elle est le plus souvent bénigne, mais récidivante, car les champignons responsables sont présents en permanence sur la peau. Elle provoque alors une inflammation et des démangeaisons intenses des grandes et petites lèvres, mais aussi de la peau autour des organes sexuels et parfois de l’anus.

Crééé par un champignon, une mycose n’est pas une infection sexuellement transmissible et n’est donc pas contagieuse.

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Article initialement paru sur marieclaire.fr

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Foodie assumée, obsédée par les voyages, la photographie et la tech, toujours à l'affût de la dernière tendance Instagram qui va révolutionner le monde.

Tags: Body Positive, Corps, Féminisme.