L’Oxfam Trailwalker: 100 kilomètres de marche pour la bonne cause
© Tineke D'haese/Oxfam

L’Oxfam Trailwalker: 100 kilomètres de marche pour la bonne cause

Par Marine Lemaire
Temps de lecture: 4 min

L'Oxfam Trailwalker est un défi sportif et solidaire hors du commun. Chaque année, il rassemble plusieurs centaines de marcheurs et marcheuses en Belgique, prêts à se dépasser pour la bonne cause. Ce 25 août, 804 courageux prendront le départ de cette incroyable aventure...

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L’Oxfam Trailwalker, c’est quoi ?

L’Oxfam Trailwalker est un défi d’équipe et une aventure sportive sans précédent. Concrètement, ce sont 100 kilomètres dans les Hautes Fagnes à parcourir en équipe de quatre et en 30 heures maximum. Le but ? Lutter contre l’injustice de la pauvreté dans le monde. Chaque équipe s’engage en effet à récolter (au minimum) 1500€ au profit des projets d’Oxfam-Solidarité dans le monde entier.

 

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Un défi sportif

L’Oxfam Trailwalker n’est pas réservé aux sportifs de haut niveau et autres athlètes. Si l’objectif final, 100 kilomètres, peut paraitre utopiste, il est pourtant à la portée de tous et de toutes, moyennant un bon entrainement physique et mental. Pour y parvenir, il est primordial de travailler son endurance et de planifier ces longues heures de marche avec pragmatisme : choisir des chaussures confortables et adaptées au relief et définir la quantité de boissons et de nourriture dont vous aurez besoin ne sont que quelques aspects de cette aventure à prendre en considération !

 

Un défi d’équipe

Des heures d’entrainement, des centaines de mails envoyés pour récolter des fonds, et finalement 100 kilomètres parcourus, ENSEMBLE ! Petit conseil d’ami, choisissez avec soin vos compagnons pour cette aventure riche et prenante. Vous ne compterez plus les moments partagés, avant, pendant et après l’Oxfam Trailwalker. La composition de votre équipe est particulièrement importante.

Mais cette équipe ne se limite pas à quatre marcheurs. Les supporters (deux, au minimum) qui vous accompagnent et vous soutiennent sont eux aussi d’une importance cruciale. Ce sont eux qui font toute la différence, mentalement : ce sont les visages familiers que vous croisez aux ravitaillements, les applaudissements que vous entendez, les bras que vous serrez lorsque vous arrivez au bout du chemin… Ils sont présents tout au long de ce périple. Et ce soutien psychologique, comme nous l’expliqueront d’anciennes participantes, est essentiel, surtout vers la fin.

 

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Un défi créatif

Chaque équipe s’engage à rassembler un montant minimum de 1500 euros au profit des projets d’Oxfam-Solidarité. Ce montant devra être récolté pendant les mois précédents l’Oxfam Trailwalker par les membres et les supporters de l’équipe. C’est alors qu’il faut laisser parler son imagination… Certains se font sponsoriser pour chaque kilomètre parcouru, d’autres vendent des pâtisseries maison, tout est possible pour atteindre cette somme !

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Pourquoi avoir participé à l’Oxfam Trailwalker ?

« On avait envie de relever ce défi qui nous semblait alors insurmontable, par sa longueur. On n’imaginait pas du tout qu’on serait capables de faire une chose pareille. Notre motivation, c’était aussi d’embarquer dans l’aventure une copine qui venait de vivre un deuil difficile. Et de soutenir les projets développés par Oxfam. »

 

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Comment vous-êtes vous entrainées ?

« Les week-ends, on participait aux marches, Adeps et autres, organisées dans nos communes (en province de Luxembourg). On parcourait toujours les plus longues distances proposées, c’est-à-dire 20 kilomètres en général. On a aussi passé un week-end à la Côte d’Opale avec nos conjoints, pour allier entrainement et détente. Là, on a marché une bonne cinquantaine de kilomètres, sous un soleil radieux. Les chevreuils dans les champs et les papotes sans fin nous faisant presque oublier les distances…

Oxfam Trailwalker

 

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Quelques semaines avant l’Oxfam Trailwalker, on a sillonné les chemins de campagne de nuit pour la première fois, sous la lune avec des lampes frontales. Il nous semblait impensable de ne pas tester notre matériel avant le grand départ. Et puis, pendant l’été, on a chacune poursuivi l’exercice de notre côté. Personnellement, j’ai flâné sur le Mare a Mare Nord, en Corse, durant 13 jours. Le moment venu, on avait beaucoup de kilomètres dans les jambes, mais toujours pas la certitude de pouvoir en parcourir 100 sans dormir. »

Comment avez-vous vécu l’Oxfam Trailwalker ?

Oxfam Trailwalker

OXFAM

« Le départ a eu lieu à 7 heures du matin. On n’avait pas très bien dormi car on était trop excitées. Pour être sur place, on avait loué un grand gîte à Eupen pour le week-end. Il faisait très beau ce matin-là, et on a commencé à avaler les kilomètres. On était bien. Nos familles et amis nous retrouvaient aux ravitaillements.

Au Signal de Botrange, juste avant le coucher de soleil, il était possible de se faire masser, etc. C’était une bonne pause avant d’attaquer la marche nocturne. On était confiantes. Puis la nuit est tombée et c’est devenu très monotone. Les chemins sont assez plats et rectilignes dans les Hautes Fagnes. On ne se parlait plus beaucoup, on marchait comme des automates…

 

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Puis, à un checkpoint, on nous a demandé si on était d’accord d’accepter deux jeunes néerlandophones dont les compatriotes avaient renoncé, parce qu’autrement, ils ne pouvaient pas continuer. On a alors retrouvé du courage et du plaisir, à six. Vers 4 heures du matin, on est arrivées au Barrage de la Gileppe, où les accompagnateurs pouvaient marcher 8 kilomètres avec nous. Il s’est mis à pleuvoir. Mais c’était gai d’avoir d’autres interlocuteurs, d’autres personnes avec nous au milieu de la nuit. Ca nous a remotivées alors que l’on commençait à fatiguer. Les pieds, ça allait toujours !

Vers 6 heures, le soleil a commencé à se lever. On était un peu au bout de notre vie. Alors on a avalé un coca et une banane, et c’était reparti. Une fois le 90ème kilomètre dépassé, l’euphorie a pris le dessus. Il pleuvait encore, mais on ne s’en rendait même plus compte… La fin était si proche.

 

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Au 99ème kilomètre, on s’est mises à pleurer. C’était trop beau pour être vrai. Et nos maris ont partagé nos larmes, de bonheur, évidemment ! Il était plus ou moins 10 heures du matin quand on a passé la ligne d’arrivée, mais ça n’a pas empêché le champagne de couler à flot. 27 heures 10 minutes et 06 secondes plus tard, nous avions réalisé cette incroyable prouesse. »

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