En Afghanistan, les petites reines de Kaboul luttent pour la liberté des femmes grâce au vélo
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En Afghanistan, les petites reines de Kaboul luttent pour la liberté des femmes grâce au vélo

Par Camille Vernin
Temps de lecture: 2 min

On les surnomme les petites reines de Kaboul. Masomah et Zahra ont 20 ans, sont soeurs et revendiquent la liberté des femmes dans leur pays à travers le vélo qu'elles pratiquent quotidiennement et de façon acharnée. Leur rêve? Rapporter une médaille olympique pour l'Afghanistan et changer l'image de la femme dans leur pays.

En Afghanistan, le poids des préjugés sur les femmes est tel que faire du vélo est considéré comme un véritable péché. Ainsi, les deux soeurs que l’on surnomme « Les reines de Kaboul » s’entraînent dur dans le désert afghan, à l’extérieur de Kaboul, pour ne pas attirer les regards et l’opprobre.

Après un premier refus de la France, patrie des droits de l’homme, le 17 janvier dernier, elles avaient reçu l’aide de Thierry et de son père et avocat Patrick Communal, deux amoureux de vélos touchés par l’histoire des deux soeurs. Ensemble, ils déposent un recours en rappelant les menaces dramatiques qui pèsent sur les jeunes-filles et leurs familles : « La famille appartient à la minorité chiite hazara qui, après une longue histoire de servage et de persécution, demeure encore aujourd’hui l’objet de discriminations en Afghanistan. » Il ajoute également que « l’histoire de la famille Ali Zada, l’engagement militant des deux sœurs Masomah et Zhara en faveur du droit des femmes à pratiquer le sport, engagement qui leur vaut désormais une notoriété internationale, et leur appartenance à cette communauté, ciblée par les tueurs de l’état islamique, exposent celle-ci aux plus grands dangers. »

 


Les témoignages des deux soeurs est venu appuyer ce recours. TV5 Monde les a reproduits intégralement dans un article publié en mars dernier.

Notre famille est devenue un modèle d’audace : nos parents avaient encouragé leurs deux jeunes filles à pratiquer un sport comme le cyclisme en Afghanistan. Masomah et moi avons été en butte à beaucoup de vexations ; les gens nous persécutaient avec la fumée de leur moteur, en nous barrant le passage, en nous jetant des pierres et autres choses, en nous insultant bien entendu et en nous menaçant par le biais des réseaux sociaux.

Fin avril, les petites reines de Kaboul ont finalement rejoint la Grande-Bretagne, accompagnées de leur famille, où elles s’entraînent librement. Le casque vissé sur le foulard, un trait franc d’eye liner et du rose sur les lèvres, elles attendent de pouvoir recevoir leur statut de réfugiées. Elles luttent chaque jour pour faire valoir leurs droits dans un pays où plane encore le spectre des talibans. «Nous allons nous entraîner très dur afin de participer aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020 et devenir les premières femmes afghanes médaillées», affirme Masomah.

« Afghanistan : les petites reines de Kaboul »,  de Katia Clarens, Pierre Creisson et Xavier Gaillard – ARTE GEIE – France 2016. Source Arte.

Pour aider les petites reines de Kaboul, une cagnotte participative a été mise en place sur le site de Leetchi.com.

 

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Tags: Afghanistan, Combat de femmes, Cyclisme, Droit des femmes, Sport, Vélo.