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Famille nombreuse, couple, en ville, à la campagne, confiné, en première ligne… Le but de cette série d’interviews est de vous donner un aperçu varié, personnalisé, et le plus représentatif possible de la population Belge en cette période compliquée.
La septième à se prêter au jeu de l’interview confinement, c’est Elodie, photographe (et plus) confinée à Bruxelles !
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Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?
Avec qui es-tu confinée ?
Avec mon amoureux. On tente un nouveau challenge de couple : se manquer à la fin de la journée en se partageant les pièces de l’appartement.
Et avec notre chat, qu’on a transformé en réel dépendant affectif depuis.
Quel est ton métier/occupation et en quoi est-ce impacté par la situation actuelle ?
Je suis photographe depuis 7 ans maintenant et depuis l’an dernier je mets les images au service de la communication des projets créatifs grâce à ma petite agence, Atelier Préface, lancée en binôme avec mon acolyte Delphine Leriche.
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Etre coincée à la maison, c’est forcément devoir arrêter d’immortaliser de beaux moments, mais ça m’a permis de réfléchir au sens de mon boulot, à la manière dont j’allais recommencer à travailler et à consolider les fondations. On a tendance à le négliger alors que c’est vraiment important.
Comment occupes-tu tes journées?
Pour le moment, en écrivant. Pour les réseaux sociaux, le site internet et des newsletters d’Atelier Préface. C’est ce qui me prend le plus de temps. Mais ça tombe bien parce que ça a été une véritable révélation et c’est porteur de nouvelles idées pour notre petite agence. L’écriture prendra encore plus de place dans ma vie d’après le confinement.
Quelle est la plus grosse difficulté selon toi dans ce confinement et comment est-ce que tu gères ça?
Trouver du sens. Dans cette nouvelle réalité, reconsidérer tout autour. Nos habitudes, balayées en quelques semaines. Nos boulots : qui subissent la crise à degrés divers. Nos choix, qui méritent d’être raisonnés. Nos maisons, qui nécessitent un bon gros tri de printemps. Nos liens, qui se renforcent ou se fragilisent avec la distance. Notre consommation, qui doit être adaptée. Notre rapport à nous-même. Ça peut vite devenir anxiogène d’être mis autant face à soi.
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On ne peut plus trouver d’échappatoire ailleurs pour éviter d’y penser. Je sais pas si je l’ai géré complètement mais j’ai beaucoup parlé, écrit et réfléchi. Je crois que ça me permet d’envisager la suite plus ou moins sereinement puisqu’elle sera en accord avec mes valeurs.
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Qu’est-ce qui te manque
Le plus
Les miens. Si j’avais su qu’un jour je rêverais de câlins, alors que je suis la fille la moins tactile du monde.
Le moins
Le rythme effréné, j’espère qu’on aura retenu quelques leçons.
Quelle est la découverte la plus cool que tu aies faite pendant ton confinement (que ce soit niveau perso ou un compte Insta / une recette /…) ?
Les lettres intérieures d’Augustin Trapenard à 8h55 sur France Inter (disponibles en Podcast). Lettres d’artistes à propos du confinement. Elles sont rarement drôles mais elles ont le mérite de mettre des mots sur ce qu’on vit en ce moment.
Qu’est-ce que tu voudrais changer à la sortie de cette crise, personnellement et/ou dans le monde en général ?
Je rejoins la question posée sur la difficulté du confinement mais ça m’aura au moins servi de déclic. Pour moi, on doit d’abord amorcer le changement chez soi avant de l’attendre dans le monde entier.
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La part du Colibri, philosophie de Pierre Rabhi, m’inspire beaucoup à ce niveau là. Je me suis fait la promesse de réfléchir du mieux possible à demain à travers mes choix. Au quotidien, c’est dans notre manière de consommer et dans notre rapport à l’humain que ça va se matérialiser le plus.
C’est quoi ton plus gros craquage (food/pétage de plombs/fou rire/…) de confinement ?
J’ai hésité longtemps entre le hamburger à double étages ou les crises de larmes dues à la fatigue, au stress et au manque de mes proches. Mais l’un dans l’autre, quand on est hypersensible, l’électrocardiogramme est rarement plat alors ça n’a pas changé grand chose au quotidien. Le tracé est juste un rien plus escarpé pour le moment 🙂.
Qu’est-ce que tu te réjouis le plus de photographier quand « tout ça » sera passé?
Des portraits de créatifs aux projets chargés de sens pour le monde de demain, j’en suis arrivée à la conclusion qu’aider ce genre d’initiative à percer, c’est prendre un peu soin de la planète et des autres. Mais aussi : l’amour, les gens heureux, les familles. Je suis en cruellement en manque de rencontres, quelles qu’elles soient.
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