Rencontre avec Balthazar, le groupe belge qu’on n’arrête plus
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Rencontre avec Balthazar, le groupe belge qu’on n’arrête plus

Par Joëlle Lehrer
Temps de lecture: 4 min

Le nouveau Balthazar est bien balancé et chaleureux même s’il a été conçu en grande partie durant le lockdown. « Sand » raconte, comme les précédents albums du groupe, des histoires de cœur et de mouvements. On en a parlé avec le charismatique Maarten Devoldere.

On ne sait pas si les gars de Balthazar sont des gens pressés. Mais il faut reconnaître qu’ils savent comment ne pas perdre leur temps. Alors que « Fever » était sorti en 2019 et les avait entraînés dans une tournée européenne, quand ils sont rentrés chez eux, ce n’était pas pour se reposer. Ou presque pas. Maarten Devoldere, Jinte Deprez et leurs acolytes se sont remis au boulot. Et « Sand », qui veut dire « sable », n’est-ce pas, ne les a pas entraînés sur un terrain mouvant. Bien que, par exemple, Maarten ait changé de lieu de résidence et d’amoureuse.

 

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Joëlle Lehrer : J’espère que ce n’est pas trop personnel mais pourquoi avez-vous choisi de quitter Gand et de vous établir à Bruxelles ?

Balthazar : J’avais déjà vécu à Bruxelles, par le passé, et le sentiment de vivre dans une grande ville me manquait. Mais j’ai déménagé durant le confinement et n’ai pas déjà retrouvé tout ce que j’y aime. J’habite dans le centre, derrière l’Ancienne Belgique. Je suis près du boulot. (Rires).

Et vous avez Arno comme voisin célèbre.

Nous nous sommes déjà croisés plusieurs fois mais il ne me reconnaît jamais. C’est un peu embarrassant. (Rires).

Lorsque je n’écris pas de chansons, je m’ennuie

« Sand » arrive si vite après « Fever », le précédent opus sorti en 2019.

Et en fait, il était prêt encore plus tôt. Mais nous avons décidé de postposer, de quelques mois, sa sortie en raison de la crise sanitaire. On avait eu tellement de fun durant la tournée de « Fever » qu’on désirait refaire immédiatement un album. On a commencé à écrire les morceaux durant la tournée mais la plupart des textes ont été écrits durant le lockdown.

 

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Pourquoi aller si vite ? Il n’y avait pas de pression ?

Disons qu’il y a toujours une pression intérieure mais c’est vrai qu’il n’y en avait pas venant de l’extérieur. L’industrie de la musique n’apprécie pas tant que les artistes fassent trop de disques dans des périodes rapprochées parce qu’elle doit les promouvoir. Mais moi, lorsque je n’écris pas de chansons, je m’ennuie. Et du coup, ma petite amie et mes amis estiment que je ne suis pas fort agréable. Donc, j’essaie d’être gentil et j’inscris l’écriture de chansons à mon programme quotidien. Je suis pragmatique et je sais que si je ne m’assieds pas à ma table de travail, la chanson ne se fera pas toute seule.

L’album est bien équilibré, chaleureux et vous y avez ajouté des éléments de r’n’b et de jazz. Comment vous est venue l’idée ?

Cela provient en partie des projets solos que nous avions, Warhaus explorait un peu le jazz, J.Bernardt s’aventurait un peu dans le r’n’b. Nous voulions faire un album très vivant mais à cause du lockdown, il nous était impossible de nous réunir tous. Donc, on a travaillé de manière connectée et on s’est lancé dans plus d’électro. C’est un peu comme si la Covid était devenue le sixième membre du groupe.

 

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Donc, avec moins de possibilités et de libertés, vous avez trouvé une nouvelle manière de faire.

Vous savez, avec l’électronique et les computers, il y a tant d’options possibles. Mais cela peut être compliqué de trouver son propre son. J’avoue que j’aime assez l’idée d’être confronté à certaines limites dues à des facteurs externes. C’est challengeant.

Quelle est l’histoire de « Leaving Antwerp », l’une de vos nouvelles chansons ?

C’est une chanson de rupture au sujet de Sylvie Kreusch, mon ex-copine qui vit à Anvers. Il y a pas mal de morceaux qui traitent de la séparation. Sur « Fever », c’est Jinte qui vivait une rupture sentimentale et sur « Sand », c’est mon tour. Donc, à chaque album, on traite de ça. (Rires). Mais en y apportant la perspective d’un changement.

J’étais impressionné par le charisme de Paolo Conte

Dans « Losers », vous faites référence à Paolo Conte. Pourquoi ?

Je connais peu son travail mais j’avais entendu l’une de ses chansons dans une série télévisée. Il chantait « tralala ». Et j’étais impressionné par son charisme et la manière dont il ordonnait de simples syllabes. J’avais envie de rendre hommage à ce chanteur. Et dans ce morceau, je dis que comparé à Paolo Conte, je suis comme une fille qui chante devant son miroir avec sa brosse à cheveux en main à la place d’un micro.

 

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Vous n’avez jamais songé à faire des chansons dans une autre langue que l’anglais ?

Quand nous avons commencé, nous étions forcément plus jeunes et désirions conquérir le monde. Et nous avons grandi avec l’anglais. Donc, c’était naturel.

Vous avez conquis la Belgique et grande partie de l’Europe.

Oui, mais il reste encore quelques continents et donc, des choses à faire. Nous n’avons jamais imaginé arriver aux résultats qui sont les nôtres. On en est très heureux.

Avez-vous démarré une autre activité durant le lockdown ?

J’ai commencé la méditation et le yoga. Cela m’aide à ne pas déprimer. Et si non, autour de moi, j’ai vu que tout le monde se mettait au vélo.

Balthazar, « Sand », PIAS, sortie le 29 février.

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Foodie assumée, obsédée par les voyages, la photographie et la tech, toujours à l'affût de la dernière tendance Instagram qui va révolutionner le monde.

Tags: Belgique, Musique.