« À tous les garçons : P.S. Je t’aime toujours » : une suite plus adulte, mais toujours aussi charmante
© Netflix / Bettina Strauss

« À tous les garçons : P.S. Je t’aime toujours » : une suite plus adulte, mais toujours aussi charmante

Par Morgane Giuliani
Temps de lecture: 5 min

Disponible sur Netflix, "À tous les garçons : P.S. Je t'aime toujours" est la suite de l'excellent "À tous les garçons que j'ai aimés", adaptation du deuxième tome des romans d'amour jeunesse éponymes de Jenny Han. Le charme entre Lara Jean et Peter Kavinsky opère-t-il toujours ? Verdict.

Ça y est : Lara Jean (Lana Condor) et Peter Kavinsky (Noah Centineo) sont enfin ensemble. Par un truchement néanmoins très classique – le couple pour de faux que tout semble opposer, qui finit par devenir un vrai couple – le premier film, À tous les garçons que j’ai aimés, avait fini par réunir les deux adolescents, le quaterback décidant de quitter sa petite-amie peu aimable mais populaire pour la jolie intello timide et polie.

 

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La suite de ce film, intitulée À tous les garçons : P.S. Je t’aime toujours, est disponible sur Netflix depuis le 12 février. Elle était très attendue, alors que la plateforme affirme que 80 millions d’abonnés auraient vu le premier volet. Un succès qui a catapulté ses deux acteurs principaux au rang de stars et nouvelles coqueluches des réseaux sociaux, mais aussi, considérablement contribué à améliorer la visibilité d’acteurs américains d’origine asiatique, et leur héritage culturel, Lara Jean étant Américaine, de mère coréenne.

À tous les garçons : P.S. Je t’aime toujours voit les deux ados en couple, mais tout ne se passe pas aussi idéalement que la romantique Lara Jean le souhaiterait. Ce statut de petite-amie, tout nouveau pour elle, la perturbe, ainsi que le retour dans sa vie de Josh Ambrose (Jordan Fisher), son dernier crush d’enfance auquel elle avait envoyé une lettre. Alors, le charme opère-t-il toujours ?

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Le vertige de la première relation

C’est avec beaucoup d’appréhension que Lara Jean découvre ce qu’elle fantasme pourtant depuis un moment : être en couple. Si elle et Peter Kavinsky forment un tout jeune couple mignon à en avoir le coeur fondant, cette nouvelle situation amoureuse plonge l’adolescente dans un abîme de questions existentielles.

Mais qu’est-ce que ça veut dire, être en couple ? Qu’est-ce que ça implique ? Est-ce qu’il faut coucher ensemble ? Et s’il n’avait pas totalement oublié son ex ? Et si j’étais moins bien que son ex ? Est-ce qu’il y a certaines choses que je dois faire ? Est-ce que je lui plais comme je suis ? Comment est-on censé se sentir quand on est bien avec quelqu’un ? Et quand on est amoureux ?

 

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Autant d’interrogations normales, légitimes, touchantes, qui assaillent Lara Jean, et permettent de rendre l’intrigue plus adulte que celle du premier volet.

Comme expliqué dans le premier film, Lara Jean a en tête des tonnes d’idéaux puisés dans des films romantiques, ou romans à l’eau de rose. Mais en étant en couple pour la première fois, l’adolescente se heurte à un constat inattendu : la réalité est bien plus compliquée, et peut amener à déchanter.

La réussite du film tient notamment à une certaine maturité de la part du personnage de Peter Kavinsky, qui se montre à l’écoute, n’ayant pas peur du conflit, rassurant quand nécessaire, et vite conscient des inquiétudes de Lara Jean. Une maturité à laquelle se heurte l’adolescente, de plus en plus perdue.

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L’illusion de la petite-amie parfaite

« C’est mon premier date », murmure Lara Jean à Peter Kavinsky lors d’une soirée au restaurant, à la fois un peu honteuse, et intimidée. « Je n’ai jamais été la petite-amie de quelqu’un », finit-elle par rappeler à un autre moment du film, non pas seulement pour expliquer ses angoisses, mais chercher son approbation, et être rassurée.

À tous les garçons : P.S. Je t’aime toujours reste une comédie romantique pour ados – même si énormément d’adultes semblent la regarder. Le mot « injonctions » n’est pas prononcé, le concept n’est pas non plus suggéré. C’est pourtant de cela dont il retourne. Lara Jean veut « bien faire », rêve de se glisser dans un moule tout préparé de la petite-amie parfaite, sans se rendre compte que cela revient à faire peser sur ses épaules une pression considérable, jouer un rôle, et risquer la déconvenue.

 

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Tout comme À tous les garçons que j’ai aimés parvenait à rendre compte avec tendresse et recul des fantasmes de jeunesse vis-à-vis de l’amour, À tous les garçons : P.S. Je t’aime toujours, dresse un constat réaliste des conséquences de ces idéaux impossibles à atteindre, et paralysants.

Mais ces tourments font peine à voir, d’autant que Lara Jean se laisse aussi submerger par la popularité de Peter Kavinsky, golden boy gentil du lycée, et la présence assez envahissante de son ex. Au point que la jeune fille semble ne retirer que peu de satisfaction de cette relation.

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Un triangle amoureux attendrissant

Le film ajoute une seconde source de tourments avec l’arrivée de John Ambrose. Souvenez-vous : le 5e garçon auquel la jeune Lara Jean avait écrit une lettre de déclaration d’amour enflammée, postées en cachette par sa petite soeur, qui ne supportait plus de la voir enfermée dans ses rêveries de prince charmant. Et le seul auquel elle n’avait pas été confrontée dans le premier volet.

Leurs chemins se recroisent alors que Lara Jean se retrouve à faire du bénévolat avec John Ambrose dans le même hospice, dont le luxe et l’élégance art-déco sont, au passage, doucement risibles. Mais il fallait bien un peu de magie et une dose de sagesse de la part d’une retraitée rebelle, qui prend Lara Jean sous son aile.

 

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L’adolescente étant désoeuvrée face aux petites frustrations rapidement survenues au sein de son couple avec Peter Kavinsky, le doux John Ambrose la trouble. Là aussi, rien de plus classique dans une comédie romantique qu’un bon vieux triangle amoureux.

Mais il fonctionne, parce que John Ambrose n’est pas une caricature de personnage masculin sûr de lui qui se moque plus ou moins gentiment de l’héroïne principale, et Peter Kavinsky non plus, d’ailleurs. Tous deux opèrent de leurs charmes avec délicatesse, et parfois, de la maladresse, envers Lara Jean. Les dialogues se déroulent avec bienveillance, respect, mais n’empêchent pas pour autant les tensions de s’accumuler. Un bon équilibre difficile à atteindre.

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Les contes de fées n’existent pas

« Pour qu’une suite fonctionne, il faut donner aux gens ce à quoi ils ne s’attendent pas », explique Noah Centineo au New York Times. L’acteur de 23 ans, lui-même devenu une figure de petit-ami idéal pour les internautes, a bien raison.

Au premier abord, À tous les garçons : P.S. Je t’aime toujours prendra de court ceux qui s’attendent à une suite aussi rose bonbon et bon enfant que le premier volet. Mais cela aurait été, au fond, facile et feignant. Ici, l’attention est surtout portée sur les interrogations et angoisses qui empêchent Lara Jean de profiter de sa relation avec Peter Kavinsky.

 

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Il est intéressant de voir l’adolescente travailler sur son plus gros défaut : l’incertitude. Une incertitude bâtie sur des idées préconçues, incompatibles avec les aléas de la réalité.

À tous les garçons : P.S. Je t’aime toujours n’est pas la comédie romantique la plus fine du monde, et n’est pas si progressiste que cela. Mais elle a le mérite d’offrir un cocon bienveillant, tout en essayant de faire grandir ses personnages, et d’élargir le spectre des possibles avec un casting diversifié, à l’alchimie toujours aussi palpable. À consommer sans modération, en attendant un troisième et dernier volet, déjà tourné.

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Netflix / Bettina Strauss

À tous les garçons : P.S. Je t’aime toujours, de Michael Fimognari, avec Lana Condor, Noah Centineo, Jordan Fisher, disponible sur Netflix

Source : mareiclaire.fr

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Charlotte Deprez Voir ses articles >

Foodie assumée, obsédée par les voyages, la photographie et la tech, toujours à l'affût de la dernière tendance Instagram qui va révolutionner le monde.

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