Parfumerie de niche : à la découverte de Maison Violet et ses trois jeunes repreneurs
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Parfumerie de niche : à la découverte de Maison Violet et ses trois jeunes repreneurs

Par Monica Mikos
Temps de lecture: 5 min

Nous avons rencontré Paul Richardot, Anthony Toulemonde et Victorien Sirot, qui ont repris la Maison Violet, une marque de parfumerie de niche française fondée en 1827. À travers cette interview, les trois amis et collègues nous expliquent pourquoi ils en sont arrivés à reprendre cette enseigne de renom et comment ils la modernisent tout en respectant son histoire. La rencontre était organisée par Senteurs d'Ailleurs, revendeur des parfums de la Maison Violet en Belgique. Découverte du parcours enivré de passion de ces trois entrepreneurs.

Violet a été créée au 19e siècle mais a cessé toute activité en 1953. S’étant rencontrés sur les bancs de l’Ecole Supérieure de Parfum, Victorien, âgé de 23 ans, Paul et Anthony, tous deux âgés de 25 ans, ont décidé de reprendre la Maison Violet en 2016.

 

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Ces trois amis, passionnés d’histoire et de parfumerie, se sont mis au défi de reprendre les rênes de cette prestigieuse marque de parfum malgré les appréhensions de chacun concernant leurs jeunes âges. Grâce à leur motivation et à leur détermination à apprendre toutes les ficelles de ce métier, Victorien, Paul et Anthony sont arrivés à leurs objectifs avec brio. Voici leur histoire.

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Comment avez-vous réalisé qu’à vous trois, vous formeriez une bonne équipe ? Quelles sont les qualités qui vous lient ?

Paul: Nous avons 3 caractères complètement opposés et s’il n’y avait pas eu l’école, nous ne nous serions jamais rencontrés. Nous venons de trois univers différents. Ce sont souvent les amitiés qui commencent par une incompréhension qui sont les plus longues. Nous étions peu de garçons à l’école. C’est notre environnement qui nous a fait nous retrouver. À nous trois, nous avons les chiffres, les sentiments et la communication réunis. On est différents en tout point et cela nous rapproche. Nous avons les mêmes valeurs que la Maison Violet. Si nous n’étions pas d’accord sur une des valeurs de fond de la marque, cela n’irait pas.

 

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En quoi pensez-vous que vos âges sont une force dans le développement d’une marque de parfum ? Quels en sont les avantages et les inconvénients, selon vous ?

Anthony: Je pense que d’être jeune et d’avoir aucune expérience, donc aucune formation, nous fait voir les choses différemment. Quand on démarre très jeune, on est plus libre et on prend peut-être des paris plus risqués. On se prend des coups mais à d’autres moments ça paye.

 

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Paul: Cela peut faire peur à d’autres acteurs. Il y aura une certaine bienveillance ou alors du profit pour faire en sorte que nous allions dans un certain sens. C’est arrivé et l’on se prend très vite des portes. Du coup, on apprend et on se construit en tant qu’entrepreneur, et la jeunesse ne devient plus un argument de discussion avec les acteurs. Au début, la jeunesse se voit, elle est palpable car on est novices mais aujourd’hui, on n’est plus dans ce schéma car on a créé notre carapace. Nous ne laissons plus le choix. Les gens continuent à dire que nous sommes jeunes mais pas inexpérimentés.

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Pourquoi avoir décidé de reprendre la Maison Violet et pas une autre ? Comment vous est venu l’idée de la reprendre ? Que vous évoque son histoire ?  

Victorien: Une fois qu’on a trouvé Violet, cela s’est fait naturellement. On est tombés amoureux de son histoire et de son patrimoine. En faisant nos recherches, c’était une évidence. Plus on avait d’informations, plus on voulait en savoir plus.

 

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Anthony: C’était une maison énorme à l’époque, réputée en France et à l’international mais nous, on n’en avait jamais entendu parler malgré nos cours sur l’histoire du parfum. On était très passionnés par la parfumerie ancienne car cela fait partie du patrimoine français et cela nous permettait de comprendre l’évolution de la parfumerie. C’est tout ce mystère autour de cette maison qui nous a attirés. Pour nous, ce n’était pas possible qu’une maison aussi grosse ait pu exister alors que nous n’en avions pas entendu parler.

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En quoi était-il important pour vous de reconstruire la marque dans le respect de son passé ?

Paul: Il y avait une vraie volonté de reprendre l’héritage et la maison telle qu’elle était, tout en la modernisant. Nous voulions justement prouver que l’on pouvait reprendre une marque de parfums en respectant son histoire et son héritage mais en la modernisant, en faisant du neuf avec du vieux. Cela a été notre volonté première: respecter son passé ainsi que celui de la parfumerie française en général et moderniser le tout. 

 

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Pourquoi la Maison Violet est-elle une inspiration pour vous ?

Victorien: Elle avait 120 ans d’existence. Violet était super riche de par son univers graphique et ses parfums. On a sorti des parfums basés sur les anciens. Nous avons créé une ligne directrice mais à terme, nous aimerions aussi d’un élément neuf, d’une page vierge, exprimer notre créativité et notre modernité.

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Parlez-moi de « Tanagra », votre dernière création.

Anthony: On s’est laissés inspirer par les noms et les visuels retrouvés. On s’est dédouanés de l’historique. Tanagra, c’était des statuettes en terre cuite faites dans la Grèce Antique qui représentaient la grâce et l’élégance. Nous voulions créer un parfum qui serait une ode à la femme même s’il est mixte. Les autres ont cette structure d’hértitage mais lui a quelque chose de différent du passé. On a donc la gamme héritage, Tanagra et la gamme future qui sera entre. 

 

 

 

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En quoi est-il important pour vous que la Maison Violet reverse 20% des bénéfices de ce parfum à l’association Solidarité Femmes ? Pourquoi ce parfum-ci ? 

Paul: Violet a toujours été une maison plus grande que nous et nous voulions garder cette idée que Violet était un empire à la pointe de la modernité. On a voulu garder cet esprit-là, cette volonté d’être plus responsable éthiquement et écologiquement dans tous les aspects possibles.

Anthony: Tout ce qui touche à l’écologie et à différentes problématiques éthiques aujourd’hui, est propre à notre génération. C’est un combat personnel. On voudrait y participer à notre niveau. Solidarité femme est le premier pas vers tout ça et cela fait sens avec l’histoire de Tanagra étant donné que celui-ci fait une ode à la femme. C’est censé représenter beaucoup de choses par rapport à la femme et cela nous paraissait logique de soutenir cette cause par ce biais-là.

Les parfums Violet sont disponibles chez Senteurs d’Ailleurs, Place Stephanie 1A/3, à 1000 Bruxelles. Si vous désirez découvrir l’univers de la Maison Violet, rendez-vous sur www.maisonviolet.com

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