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Si les dernières éditions avaient amorcé l’évolution du festival vers une affiche plus rap et hip hop, 2018 entérine cette volonté des organisateurs. Le résultat est sans appel: Les Ardentes cette année, c’était sold out à quelques centaines d’entrées près. Retour sur le cru 2018.
Une affiche résolument rap et hip hop accompagnée d’un sacré coup de jeune
Les dix premières années de leur existence, Les Ardentes avaient une affiche pop rock riche en nouveaux talents et artistes confirmés, comme Indochine, Gossip, Supergrass, Cypress Hill, Ben Harper, Stromae ou encore Limp Bizkit. Mais sur un marché des festivals belges hyper compétitif, le problème de la différenciation a commencé à se faire sentir, et le tournant hip hop a été pris. Le public a donc naturellement suivi, et pris un sacré coup de jeune au passage.
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Résultat: Suprême NTM et MC Solaar étaient les têtes d’affiche… Pour les plus de 25 ans. La majeure partie du public des Ardentes était là pour Damso, Caballero & Jeanjass, Lil Pump, Bigflo & Oli ou encore Rilès. Bref, 2018 marque vraiment le début d’une nouvelle ère.
Rilès et Eddy de Pretto, au-dessus de la mêlée
Véritable révélation de cette année, Eddy de Pretto ne suscite (presque) plus les regards interrogateurs et autres « qui? ». Mais le vingtenaire à la diction parfaite n’avait pas été aidé par la programmation du festival: 15h40 le jeudi, soit le premier jour, tiens, ramasse. Il confie d’ailleurs à Télépro avoir eu peur avant de monter sur scène. C’était sans compter sur l’électricité qu’il a su faire passer: au final, le public se presse en masse pour chanter La fête de trop et Kid.
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Moins connu du grand public, le frenchie Rilès a su s’illustrer jeudi en début de soirée sur la scène Wallifornia Beach. L’artiste a livré un show d’une intensité incroyable, grâce à sa dégaine de boxeur, ses sauts (ou pas de capoeira, on n’est pas trop sûres) et sa musique à l’énergie folle.
Orelsan a conquis les derniers réfractaires
Orelsan laisse peu de gens indifférents: soit on le trouve génial, soit on lui trouve une voix d’étourneau fatigué. Mais samedi soir, Aurélien Cotentin de son vrai nom a fait sensation. A la sortie du show, le public était unanime: ce type, quel artiste. Dans un décor esthétique enrichi de jeux de lumières efficaces, il entame le show par son titre San, véritable lettre ouverte à propos de sa vie d’artiste. Il enchaîne ensuite avec ses tubes Basique et La pluie, qui mettent tout le monde d’accord. Entre ambiance de folie et sensibilité à fleur de peau, Orel aura réussi à emmener tout le monde avec lui.
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De la poussière et des pogos
Deux invités surprise ont fait leur arrivée aux Ardentes cette année: la poussière et les pogos. Après plusieurs semaines de sécheresse, le sol du Parc Astrid ressemblait un peu au désert du Sahara. Au moindre coup de vent, des nuées de poussière et de sable s’envolaient. Ajoutez à cela les pogos, bien plus nombreux que les années précédentes, et vous obtenez des paysages dignes de Burning Man.
Deux duos féminins nous ont régalés
Ibeyi, duo confirmé et adoubé par Queen B, et Juicy, petites nouvelles sur la scène belge, ont fait parler d’elles pendant le festival. Ibeyi avait hérité de la pire plage horaire: juste avant le match Belgique – Brésil. Qu’à cela ne tienne, elles ont enchanté le public avec des harmonies dont elles seules ont le secret.
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De leur côté, les deux bruxelloises de Juicy ont mis le feu à La Rambla! Entre morceaux de leur EP et reprises, tout était super maitrisé. Elles ont d’ailleurs pris tout le monde de court lorsqu’elles ont annoncé, peu avant la fin de leur concert, que ce n’était que le deuxième festival qu’elles faisaient de leur vie. Chapeau bas les artistes.
Bref, s’il fallait un mot pour résumer ce cru 2018 des Ardentes, ce serait « confirmation ». Confirmation que ce tournant urbain était la meilleure chose à faire pour toucher un public plus large et plus jeune, quit à perdre quelques habitués au passage. Et ce ne sont pas les quelques 100.000 festivaliers du week-end qui vont nous contredire.
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