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C’est dans Buying Myself Back. When does a model own her own image (« Me racheter. Quand est-ce qu’un top model possède sa propre image ? »), un texte publié sur The Cut, un site du New York Times, que la mannequin Emily Ratajkowski s’exprime sur son image et le consentement.
Elle y évoque, pour la première fois, le viol dont elle aurait été victime de la part du photographe Jonathan Leder.
Des faits remontant 2012
Dans cet essai, l’Américaine détaille précisément la scène qui a eu lieu dans l’appartement du photographe Jonathan Leder, lors d’une séance photo pour le magazine Darius. En arrivant sur place, la jeune femme, alors âgée de vingt ans, découvre qu’il s’agit en fait d’un shooting en lingerie.
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Au cours de la séance, il lui propose plusieurs verres de fin, puis lui demande de se déshabiller. « La seconde où j’ai laissé tomber mes vêtements, une partie de moi s’est dissociée », raconte-t-elle.
La séance se termine et la maquilleuse part. Elle poursuit : « Je ne me souviens pas l’avoir embrassé mais je me souviens de ses doigts en moi […] Ça me faisait vraiment, vraiment mal. J’ai attrapé instinctivement son poignet et j’ai retiré ses doigts avec force. Je n’ai pas dit un mot. Il s’est alors levé brusquement et s’est précipité en silence dans l’obscurité pour monter les escaliers. »
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J’ai attrapé instinctivement son poignet et j’ai retiré ses doigts avec force. Je n’ai pas dit un mot.
Elle explique avoir tenu cette agression secrète, et qu’elle essaie « de ne plus y penser ». Depuis 2012, le photographe a publié trois livres avec les photos du shooting, dont Two Nights With Emily (2019), sans l’autorisation du mannequin, ainsi que plusieurs photos sur son compte Instagram.
Le photographe dément les accusations
Jonathan Leder a démenti les faits en répondant à The Cut que les accusations sont « trop farfelues et enfantines pour y répondre ».
Le média américain précise qu’il aurait ajouté : « C’est la fille qui rebondissait nue dans le clip de Robin Thicke (la chanson Blurred Lines, NDLR). Vous croyez vraiment qu’elle est une victime ? ». Une belle illustration de slut-shaming, le fait d’estimer que la parole d’une femme à l’apparence sexy n’est pas crédible.
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Déjà engagée contre le sexisme et les agressions sexuelles
Très influente sur les réseaux sociaux, avec une communauté Instagram de près de 27 millions d’abonnés, Emily Ratajkowski s’exprime souvent, via son compte ou dans les médias, sur le sexisme et le harcèlement sexuel.
En 2017, elle réagissait à l’affaire Weinstein en publiant une photo et un texte sur Instagram avec une broderie où l’inscription « Boys will be boys » (« Les garçons seront toujours des garçons ») était barrée et transformée en « Les garçons seront toujours tenus responsables de leurs foutus actes ».
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En légende, elle poursuivait : « Cette culture des abus et du harcèlement doit cesser maintenant. Je pleure pour ces dizaines de femmes qui se sont senties coupables, embarrassées ou honteuses pour une expérience dont elles n’étaient pas responsables ».
Fin 2019, elle s’était aussi affichée avec l’inscription « Fuck Harvey » sur son bras, en référence au producteur Harvey Weinstein, depuis condamné à 23 ans de prison pour viols et agressions sexuelles.
Source : marieclaire.fr
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