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Siem Reap, 5 décembre, 8 h du matin. Chaleur caniculaire. Vol sans sommeil. Six heures de décalage horaire. Une plongée dans la piscine du Dogha Angkor Resort (4 *) nous remet d’aplomb. L’après-midi, une dégustation de spécialités locales dans un restaurant pittoresque achève l’acclimatation. Nous voilà prêtes à pénétrer dans l’impressionnant complexe d’Angkor.
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Le peuple du sourire
Pour éviter les guerres de religion, les paisibles rois khmers (du IXe au XIIIe siècle) y ont réuni les cultes hindouistes, animis- tes et bouddhistes. Sur les murs du temple et de la ville, les sublimes bas-reliefs racontent le peuple cambodgien et son attachement à Bouddha, dont on croise le sourire un peu partout.
La visite d’Angkor Thom et Angkor Wat émerveille, malgré le tourisme (de masse). Le circuit du Mékong Prestige laisse deux jours pour découvrir également les édifices plus éloignés et plus sauvages, tels Ta Prohm et ses temples envahis par des arbres im- menses. King Louie n’est pas loin… La fatigue, par contre, a complètement dis- paru, effacée par ces visions inoubliables.
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Source de vie
En route vers Tonlé Sap, où la croisière commence. Rencontre avec le Mékong. La rivière prend sa source dans l’Himalaya, traverse le Tibet, la Thaïlande, le Laos pour se fondre dans la mer au Vietnam, après 4350 km de parcours. Lorsque la neige fond dans les montagnes, l’eau s’accumule dans le lac Tonlé Sap, en amont du Cambodge, pour revenir en novembre. Ce cycle particulier irrigue les champs toute l’année.
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Plus de 200 espèces de poissons peuplent le lac. Un quart de la population de la région vit dans les environs : Cambodgiens (Khmers), Chinois, Vietnamiens ou Chams (la minorité musulmane). La plupart des réfugiés vietnamiens n’ont pas le droit à la propriété et construisent alors des villages lacustres. Les bâteaux-maisons s’organisent en larges avenues et ruelles étroites, délimitées par des poteaux de bois. Ce petit monde flottant bourdonne d’activités, avec sa boulangerie, son temple, sa poste…
A terre, on se promène dans le marché local. Les pêcheurs y somnolent dans des hamacs, les enfants jouent, les femmes marchandent. Sur les étals, des légumes frais, des fruits exotiques côtoient les crabes, grenouilles et poissons vivants. Des mendiants en orange échangent des bénédictions contre un bol de riz. C’est ici que l’on trouve le poivre de Kampot, seul produit du Cambodge au statut géographique protégé.
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La route de la soie
Au bord de la route, d’énormes usines textiles témoignent de l’importance de la production textile cambodgienne. Les visites sont possibles et nous plongent dans une tradition artisanale. Pas sûr que les foulards des boutiques soient vraiment produits sur place. Mais l’on fait vivre l’économie locale.
Plus tard, au Vietnam, on entre dans une fabrique de soieries. Le bruit est assourdissant, la production industrielle. Cette activité bourdonnante contraste avec le calme du Cambodge. Une quiétude récente… Notre guide Resei partage avec nous ses souvenirs d’enfant élevée dans un camp de travail des Khmers rouges. La politique agricole des années 1975-1979 a tué une génération entière d’intellectuels.
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Le développement du pays en paie encore le prix. « Si vous portiez des lunettes ou une moustache, c’était une raison suffisante pour vous abattre. » A Phnom Penh, le camp S21 rappelle cette époque traumatique. Heureusement, la capitale peut aussi être attrayante, entre son quartier français, ses bâtiments sixties, ses marchés animés et son domaine royal. Un tour en tuk-tuk, la nuit tombée, clôt le séjour en beauté.
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La religion, magique et kitsch
Le lotus symbolise la pureté, l’illumination, la beauté et la tranquillité. Il pousse comme une mauvaise herbe dans les marais du Mékong et sur les murs des temples. Ceux- ci scandent le voyage : à Kampong Tralach, on s’émerveille devant les fresques qui retracent la vie de Bouddha ; à Oudong, les moines vivent dans de belles pagodes, tandis que les nonnes se contentent de baraques en bois ; au Vietnam, Cai Dai ne se découvre qu’épaules et genoux couverts.
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La religion, le caodisme, mélange bouddhisme, islam, confucianisme, taoïsme, christianisme et croyances vietnamiennes. Ses trois millions d’adeptes espèrent échapper aux cycles de réincarnation. Leurs lieux de culte rayonnent de joie enfantine, avec leurs statues géantes et bling-bling, dragons, serpents… Kitsch ? Pour les fidèles, ces motifs représentent de puissants symboles.
Hello Saigon
Rizières, maisons sur pilotis, temples… La traversée du Cambodge à bord du Mékong Prestige enchaîne les paysages sereins. L’arrivée à la frontière du Vietnam change l’atmosphère. Ici, c’est le royaume des grandes exploitations de pisciculture. Plus de 150 000 tonnes de pengasus y sont produites, à destination de l’Europe et de la Chine.
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Sur les rives, des maisons, plus grandes et moins délabrées, alternent avec des champs de bananes ou de courgettes. Les gens semblent travailler jour et nuit. A Saigon, ville de 12 millions d’habitants et de 8 millions de cyclomoteurs, vie moderne et traditions se mélangent. La soirée s’ouvre sur la piscine du Sofitel et se poursuit dans les bars rooftops voisins. La cité ne dort jamais.
Le Mékong Prestige
Il y aurait tant à dire sur ces deux pays francophiles. L’agence de voyages belge All Ways, partenaire ici de Rivage du Monde, met tout en œuvre pour nous les faire découvrir, sur terre comme à bord. Les guides locaux ponctuent les visites d’expériences personnelles et partagent avec nous leur culture, leurs coutumes, leur gastronomie et leurs croyances.
Les sept jours sur le Mékong sont jalonnés de moments uniques : excursion en charrette à bœufs vers le plus ancien temple du pays, balade en pousse- pousse, en tuk-tuk vers une école, dégustation d’insectes rôtis, de fruits inconnus, de thé, de café local, spectacles de danse… Ce voyage, encadré par les splendeurs d’Angkor et Saigon, permet d’appréhender la diversité des richesses de l’Asie du sud-est… dans un cadre paradisiaque.
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Notre bateau, de taille réduite (32 cabines), dispose d’un spa, d’un pont aménagé, d’un bar et d’un restaurant. La convivialité y est de mise. Chaque chambre est dotée d’un balcon privé. Trois fois par jours, le buffet complet et varié propose des plats d’inspiration asiatique. Et des alcools et boissons gratuits. Attention à ne pas tomber par-dessus la rambarde, nous prévient-on d’ailleurs.
De retour en Belgique, sur un nuage, la conclusion s’impose : ces quelques jours de pause et de découvertes ont nourri notre imaginaire et nous ont ouvertes à un monde inconnu. Que vous cherchiez une « aventure organisée » ou un paysage différent chaque jour, sans le souci des bagages ou des routes, embarquer sur le Mékong Prestige vous promet des moments authentiques et exceptionnels.
Informations pratiques
- Les voyages sont unilingues, en français ou anglais. All Ways organise également d’autres croisières au départ de Zeebruge.
- A partir de 3980 € pour 12 jours, vols compris.
- Pour toutes les infos: all-ways.be
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