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Les pays nordiques, ceux dans lesquels le « hygge » est à son paroxysme, sont contradictoires, en tout cas sur un point. Symboles de l’égalité des sexes, ils comptabilisent des pourcentages de viols élevés.
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Kumi Naidoo, secrétaire d’Amnesty International, a déclaré que: « Il est paradoxal que des pays nordiques qui affichent de solides bilans en matière d’égalité des genres affichent également des taux choquants de viol ». De plus, leurs systèmes judiciaires motivent presque les victimes à se taire.
Quatre pays différents mais des systèmes judiciaires similaires
Amnesty International établit un parallèle entre les systèmes judiciaires de ces différents pays qui nieraient et tolèreraient les violences sexuelles faites aux femmes.
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« La stigmatisation sociale et le manque de confiance dans le système judiciaire dissuadent souvent les femmes et les filles de signaler les agressions, et celles qui les déclarent sont souvent abandonnées à des systèmes judiciaires marqués par les préjugés et des lois obsolètes. Une victime nous a dit qu’elle n’aurait jamais déclaré son viol si elle avait su de quelle manière elle allait être traitée. Et son histoire est fréquente dans les systèmes judiciaires défavorables aux victimes de viol.« , déclare Kumi Naidoo.
Une nouvelle loi en Suède qui fait la différence
La Suède, elle, a adopté en 2018, une nouvelle loi sur les agressions sexuelles fondée sur le consentement. Les relations sexuelles non consenties sont désormais des infractions pénales: « viol par négligence ». D’ailleurs, les experts ont reconnu que la paralysie « involontaire » et la « sidération » étaient des réactions possibles en cas d’agression sexuelle. Seulement, la modification de cette loi ne suffira peut-être pas, selon Amnesty International.
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Le système judiciaire suédois souffre de défaillances, surtout dans les affaires de viol, du côté de la police. Une étude a démontré qu’en Suède, une personne sur dix pense que les crimes sexuels sont provoqués par les victimes. D’ailleurs, une victime a avoué à Amnesty International que: « Même ma mère m’a dit ça. Elle m’a dit “J’ai toujours essayé de t’apprendre à t’habiller correctement ». Cela dit, la police aurait amélioré son traitement face aux victimes de viols au cours de ces dernières années.
La Finlande, la Norvège et le Danemark ont une conception du viol autre que la nôtre
En Finlande, les victimes d’agressions sexuelles ont avoué à Amnesty International qu’elles ont bénéficié d’un soutien de la police et du système judiciaire alors que d’autres femmes ont marqué l’impact des mythes ancrés par rapport au viol et à la sexualité des femmes sur l’accès à la justice. Lors de son verdict concernant des agresseurs, un juge aurait argumenté: « Le fait qu’un partenaire sexuel dise “non, je ne veux pas” avant une relation sexuelle ou entre deux relations sexuelles n’est pas toujours suffisant pour signifier à l’autre partenaire l’absence de consentement et de volonté de poursuivre le rapport sexuel« .
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En Norvège, les stéréotypes et les mythes agissent de la même manière, sur le système judiciaire, qu’en Finlande. Un procureur régional a confié à Amnesty International: « j’ai traité de nombreux cas d’étudiants ; des jeunes hommes très bien qui ont fait quelque chose de stupide. Il n’est pas facile de condamner un étudiant qui est venu dans cette ville pour faire de bonnes études et qui se comporte bien au tribunal. Il était ivre et excité et il a fait quelque chose de stupide ». Toutefois, la qualité des entretiens avec la police auarait évolué positivement. Les personnes en charge sont désormais spécialisée dans ce domaine de crimes.
Au Danemark, la plupart des viols ne sont pas dénoncés. Une étude menée sur 24 000 femmes victimes de viol ou de tentatives de viol a démontré que 890 d’entre elles ont osé porter plainte. Seules 535 plaintes ont mené à des poursuites.
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