C’est la période des vacances scolaires qui est la plus sensible en Belgique. Car c’est souvent à l’occasion d’un voyage dans leur pays d’origine (Guinée, Somalie, Egypte, Nigéria…) que les jeunes filles se font mutiler. Parfois même à l’insu de leur mère. Les raisons invoquées, culturelles et sociales, sont notamment la religion, la tradition, l’hygiène…
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À cause de cette pratique sexiste et dangereuse, plus de 200 millions de femmes et de filles vivent avec les séquelles d’une mutilation génitale. Tant physiques que psychologiques. Si certains médecins s’évertuent à les ‘réparer’ – tel le docteur Denis Mukwege ou le docteur Pierre Foldès, auteur de ‘Chirurgie réparatrice de l’excision et des mutilations génitales féminines’ – , la sensibilisation en amont est primordiale.
Clito, papier… ciseaux
L’ONG Plan International combat depuis plusieurs années cette violation des droits des femmes. En travaillant au cœur des villages avec les parents, les jeunes, les exciseuses, les chefs religieux et traditionnels. Pour qu’ils agissent chacun à leur niveau afin de faire disparaître la pratique.
Pour l’aider dans ces actions de sensibilisation au grand public, elle s’est associé l’année dernière avec l’origamiste Mandy Smith. Célèbre pour son projet ‘No more cutting’ dans lequel elle expose plus de 1000 vulves en papier. Inspirées de la réalité, puisque reproduit à partir de photographies. Le but? Montrer la diversité de formes de cet organe féminin, provoquer l’instauration de cours d’éducation sexuelle et lutter contre l’excision et les mutilations imposées pour des raisons esthétiques, sociales ou culturelles.
Ensemble, l’artiste et Plan International ont réalisé une petite vidéo explicite. Avec un message clair et efficace. Non dénué de poésie malgré la gravité du sujet.
Pétition anti-MGF au Mali
À force de campagnes et l’adoption de politiques volontaristes, une adolescente d’aujourd’hui court 30% moins de risques d’être mutilée qu’il y a 30 ans! Un progrès qui motive à poursuivre ces efforts, car malheureusement cette baisse n’est pas uniforme et dans certaines régions, la lutte, particulièrement difficile, est plus que nécessaire. Notamment au Mali, l’un des rares pays à n’avoir toujours pas de loi interdisant cette pratique. Cette année, l’ONG a lancé une grande pétition destinée à faire pression sur le gouvernement du Mali. Avec plus de 80% des femmes et des filles excisées, il fait partie des pays avec un des taux de MGF le plus élevé au monde. Chaque jour, 746 fillettes y sont victimes de cette pratique néfaste aux conséquences physiques et psychologiques souvent dramatiques.
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En mars prochain, la parlementaire et militante malienne anti-MGF Fomba Fatoumata Niambali soumettra un projet de loi pour interdire légalement la pratique au Mali. Montrer que son initiative est soutenue à l’étranger permettra peut-être de faire la différence. D’où cette campagne de pétition que nous vous invitons à signer.
* chiffres datant de 2012, SPF Santé Publique.
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