SheFighter, le premier club de self-défense féminin au Moyen-Orient
© Gutzemberg/Getty Images

SheFighter, le premier club de self-défense féminin au Moyen-Orient

Par Malvine Sevrin
Temps de lecture: 2 min

SheFighter est la première école d’autodéfense exclusivement féminine en Jordanie et au Moyen-Orient. Par le biais des arts martiaux, cette académie enseigne aux femmes et aux filles à se défendre, mais aussi à développer leur estime de soi.

Au quatrième étage d’un immeuble situé dans l’une des rues les plus animées d’Amman, en Jordanie, se tient un cours un peu particulier. Le studio est aménagé avec des sacs de frappes colorés, des poids et haltères sont empilés dans un coin. Les slogans sur les murs du studio encouragent les filles à « s’exprimer même si leur voix tremble».

L’émancipation est au cœur du programme. Par l’apprentissage des techniques de self-défense, SheFighter (infos sur leur site) apprend aux Jordaniennes à se défendre contre le fléau qui ronge leur pays: la violence envers les femmes.

Un impact durable en Jordanie

La mission de SheFighter est de donner aux femmes la confiance nécessaire pour lutter contre le harcèlement de rue et les violences domestiques, des problèmes auxquels les Jordaniennes sont confrontées quotidiennement. Lina Khalifeh, vingt fois médaillée d’or, a eu l’idée de créer cette école d’autodéfense lorsqu’elle a découvert qu’une de ses amies était battue par son père et son frère. En tant que ceinture noire de taekwondo, sa première réaction fut d’enseigner aux femmes comment se défendre.

Depuis 2010, chaque mois, Lina enseigne à environ 150 élèves une combinaison de taekwondo, de boxe et de techniques d’autodéfense. Ses élèves apprennent à se défendre dans des scénarios de la vie réelle comme « Que se passe-t-il si trois hommes vous attaquent ? » D’après elle, les efforts visant à traiter la violence à l’égard des femmes doivent inclurent ce genre d’approches de protection.

Lina est déterminée à avoir un impact durable en Jordanie. Un pays où les femmes sont souvent victimes de harcèlement dans les rues et de violences domestiques à la maison. Un pays où la violence sexiste reste souvent impunie. Aussi révoltant que cela puisse être, en Jordanie il n’existe aucune garantie d’emprisonnement pour les hommes qui harcèlent, attaquent ou même tuent des femmes. Encore moins lorsque l’acte est commis au nom de « l’honneur ».

Une armée de combattantes

Pour lutter contre cette injustice, Lina Khalifeh continue son combat et ambitionne d’exporter SheFighter dans le monde entier, à commencer par les autres pays du Moyen-Orient et l’Afrique. Son projet est de taille, elle désire former «une armée de femmes partout dans le monde».

D’après Amnesty International, la violence envers les femmes est la violation des droits humains la plus répandue au monde. Elle estime donc que sa mission est de responsabiliser les femmes à travers le monde. Car comme elle le souligne en interview: « les femmes sont la base de la société. Si vous les éduquez, vous éduquez la société.« 

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Une photo publiée par Lina Khalifeh (@shefighter) le

Une reconnaissance internationale

En mai 2015, Lina Khalifeh a été invitée à la Maison Blanche afin de mettre en avant son projet d’émancipation des femmes au Moyen-Orient. Dans son discours, Barack Obama a salué le travail accompli par la jeune femme « Merci Lina d’aider les femmes à vivre avec dignité et en sécurité. »

En 2016, l’actrice et activiste féministe Emma Watson a également salué l’initiative de Lina lors du sommet annuel One Young World destiné aux jeunes leaders de demain. À cette occasion, Emma a participé à un cours de self-défense avec la championne de boxe jordanienne.

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Tags: Droit des femmes.