Musique : les nouvelles artistes belges à suivre
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Musique : les nouvelles artistes belges à suivre

Par Lilou Tourneur
Temps de lecture: 6 min

À peine ont-elles intégré le paysage musical qu’elles ont déjà conquis le public. Les nouvelles artistes belges façonnent tous les styles modernes de musique : pop, soul, électro ou encore jazz. Présentation de celles qui promettent un avenir enflammé à la scène musicale en Belgique.

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RORI

Originaire de Liège, Rori s’est lancée en solo en 2020. Imbibés de pop, ses deux premiers titres : « Gonna Get Mine » et « Truth Hurts » ont littéralement cartonné en Belgique. En 2022, son dernier single, chanté en français : « Docteur ».

Multitâche, la chanteuse de 23 ans écrit elle-même ses chansons mais s’occupe aussi de la conception et de la réalisation de ses clips à l’esthétique remarquable. Elle avoue s’être entourée des bonnes personnes pour mener à bien ses projets : « Je travaille avec des personnes avec qui je suis sûre de recevoir un bon feedback. Je sais qu’ils peuvent m’aider à m’améliorer, être honnête par rapport à ce que je fais. Et moi, en échange, être capable d’entendre les choses, même si c’est pour me dire que c’est pas très bon. »

Mais l’artiste souhaite rester polyvalente et garder son indépendance : « Ça vient toujours d’une impulsion de ma part. Et si j’aime pas, je le ferai pas, ça c’est clair. Y a personne autour de moi qui choisit pour moi et qui me dit quoi faire. Je suis complètement libre, je fais ce que je veux. »

 

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En attendant la sortie de son nouvel EP prévu pour fin 2023, Rori enchaîne les concerts et les phases d’écriture.

Côté inspiration, l’artiste liégeoise aime écouter d’autres artistes belges comme Charles, Iliona, Doria D ou encore Tanaë. « Elles sont créatives. Chacune a son propre univers » explique la chanteuse.

Doria D

6 millions, c’est le nombre de streams de son dernier single, « Dépendance ». Propulsée sous le feu des projecteurs grâce à la diffusion de son morceau sur TikTok et à la radio, Doria D est devenue une incontournable du paysage musical belge.

Il y a un an, on retrouvait l’auteure et compositrice de 22 ans au chant mais aussi à la guitare dans son EP. Elle écrit ses textes et entretient d’ailleurs un rapport particulier à l’écriture : « J’ai toujours écrit tout ce qui se passait dans ma tête. Avant, j’étais très introvertie et j’éprouvais beaucoup de difficultés à exprimer mes sentiments. Donc l’écriture était thérapeutique. Ça m’aidait à comprendre et extérioriser plein de choses. »

 

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À 13 ans, elle apprend à jouer du piano et de la guitare. C’est à ce moment que ses textes se transforment en chansons. Quelques années plus tard, lorsqu’elle partage ses vidéos sur les réseaux, elle trouve un public avec qui partager ses expériences de vie : « J’ai été surprise par l’impact que mes chansons pouvaient avoir sur les gens. J’écris sur des sujets qui me font cogiter. Mais je me suis rendue compte que ça pouvait aussi aider d’autres gens qui cogitent là-dessus. Donc j’ai vraiment trouver un public qui est dans la bienveillance et qui essaye aussi de mettre des mots sur ce qu’ils vivent. Et donc je sens que j’évolue avec cette même petite base de personnes qui me suivent depuis le début. »

L’artiste venue de Louvain-La-Neuve se confie sur ses projets en cours : « En ce moment, je suis un peu sur une analyse de la société. Je suis révoltée par rapport à toute cette pression dans la société alors qu’on pourrait vivre dans l’amour et la bienveillance tranquillement. Donc ce sont ces sujets-là pour l’instant qui reviennent dans mes chansons. » Son premier album est attendu pour janvier.

Lubiana

Révélée par l’émission « The Voice Belgique » en 2011, Lubiana a depuis lancé sa carrière musicale avec son EP « Lubiana ». En 2021, sortait son premier album studio, « Beloved », mêlant influences pop, jazz, soul et africaines.

L’artiste belgo-camerounaise a pris le temps de trouver son identité musicale et partage ses valeurs à travers la musique : « Il m’aura vraiment fallu 10 ans pour trouver mon son. Je sais maintenant les choses que j’ai envie d’aborder ou pas. Aujourd’hui, je suis très heureuse de pouvoir partager un message qui est aussi lié à mon métissage. Globalement, ce qui me guide à travers la musique, c’est passer des messages d’espoir, de force, de bienveillance, d’ouverture à l’autre. »

 

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En 2017, Lubiana a découvert son instrument : la kora. « Ça a été une révélation pour moi. Je me suis rendue compte que quand j’en parlais autour de moi, en Belgique, les gens ne comprenaient pas trop le principe de jouer un instrument ancestral réservé aux hommes » explique la chanteuse. Elle décide donc de partir aux Etats-Unis où elle a compris qu’elle voulait gérer à 100% ses projets : « J’ai appris à prendre possession de ma voix. Et aujourd’hui, je sais que c’est très important pour moi. C’est pour ça que je compose, que j’écris et que j’arrange beaucoup mes morceaux moi-même. Je fais vraiment partie du processus de A à Z, même quand je fais de la production avec d’autres personnes. »

La chanteuse s’est lancée le challenge de 21 jours de créativité avant de repartir sur la route des concerts : « J’écris un titre par jour et c’est très libérateur. Sans trop me poser de questions de savoir si c’est assez bien etc. Juste donner vie à ces morceaux. Mais je ne sais pas si ça fera partie d’une réédition ou peut-être d’un nouvel album. »

Holy Coco

La capitale regorge d’artistes féminines DJ et parmi elles: Holy Coco. Fraîchement lancée comme DJ depuis l’été 2021, la Liégeoise de 28 ans enchaîne concerts et festivals aux vibrations électros à Liège et à Bruxelles.

Entourée d’amis et amies DJ, elle trouve aussi l’inspiration parmi les nombreuses DJ féminines belges : Clara !, Blck Mamba ou encore Sara Dziri. « Je me laisse le temps de découvrir parce que c’est un monde que je découvre. Être DJ, c’est toute la partie technique : mixer etc mais c’est aussi se renseigner sur ce que font les autres DJ, les autres collectifs, les labels : aller à leurs soirées, leurs festivals etc. » explique l’artiste.

 

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Mélanger plusieurs univers au cours d’une même soirée, c’est ce qu’Holy Coco apprécie particulièrement. Adepte des B2B (quand deux personnes mixent ensemble), elle témoigne de la bienveillance des rencontres dans le milieu : « Ce qui a de chouette à Bruxelles aussi, c’est qu’avec les collectifs, ça permet de s’entraîner ensemble. Avec Radio Vacarme, par exemple, on s’entraîne et on prétend pas avoir 10 ans d’expérience. Et si tu rates une transition, c’est pas grave, on boit une bière ensemble et on s’entraide. Quand t’es motivé et que t’apportes une belle énergie, les gens sont contents de te laisser la place. »

Et bien d’autres encore

Vous connaissez sûrement « Moins joli », le titre phare de la chanteuse bruxelloise Iliona, sorti en 2020. Depuis, elle a sorti deux EP : « Tristesse » et « Tête brûlée ».  Elle y dévoile une dizaine de titres aux sonorités pop qu’elle a elle-même écrits et composés, parmi lesquels « Une autre vie » et « Si tu m’aimes demain ».

 

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Blu Samu, elle, s’inspire d’un univers hip-hop, soul et funk dans ses chansons. Rappeuse, compositrice et interprète, l’artiste d’origine portugaise a déjà sorti trois EP : « Blue » en 2015, « Moka » en 2018 et « 7 » cette année. La particularité de sa dernière sortie : elle chante en français mais aussi en portugais et en anglais.

 

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Ancienne membre du groupe Sonnfjord, ML a sorti son tout premier EP en solo cette année : « Changé ». La chanteuse pop francophone écrit elle-même ses textes et prépare déjà de nouveaux morceaux pour ses projets futurs.

 

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Tags: Art, Belgique, Musique.