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Les œuvres anthropomorphes de 11 artistes internationaux représentent une humanité éloignée de la nature, superficielle et souvent joyeuse. Le travail de ces artistes s’inspire en effet d’univers graphiques forts et contemporains, tels que la BD, le graphisme et le dessin animé. Le MIMA est donc l’endroit idéal pour accueillir leur vision, dans un cadre dynamique et vivant, à Bruxelles
L’anthropomorphisme est une notion qui vise à associer à l’homme des comportements ou des caractéristiques physiques propres à l’animal et vice-versa. Ainsi, Mickey Mouse en est un exemple parfait, puisqu’il s’agit d’un animal avec des manières humaines. L’anthropomorphisme exprime également une vision de l’humain bestial, avec un retour à nos instincts primitifs. Humain et animal ne sont que deux branches d’un même arbre, et les artistes de Zoo l’ont parfaitement appréhendé.
L’exposition Zoo au MIMA
Des installations in situ et des peintures jalonnent le parcours de Zoo. Les 11 artistes sont reconnaissables par leur style propre, leur utilisation de l’espace et du concept. En toile de fond, l’humour et la représentation presqu’enfantine de sujets parfois complexes. Par exemple, l’américain Todd James nous parle de guerre, tout en jouant sur l’image enfantine caractéristique du dessin animé.
D’autre part, le but du jeu est d’écouter ce que les animaux à poils ou à plumes ont à nous apprendre sur l’humain. Avant même de savoir de quoi il retourne, le nom invite d’ores et déjà à plusieurs interprétations. Zoo fait-il référence à notre jungle urbaine, ou à l’instinct animal qui nous habite et donc nous définit? L’art a toujours permis à la société d’observer ses facettes propres et personnelles, et Zoo résonne alors comme une invitation à découvrir notre animal intérieur.
L’homme est un loup pour l’homme. – Hobbes
L’anthropomorphisme fait appel à certains stéréotypes, construits sur notre héritage culturel. Ainsi, les œuvres, et leur inspiration des mass media (BD, réseaux sociaux, dessins animés) nous en apprennent plus sur l’homme du 21ème siècle. Steve Jobs a d’ailleurs dit qu’il fallait rendre la technologie mignonne, pour créer un lien d’attachement entre l’utilisateur et la machine.
Les artistes, divers et variés, avec une même empreinte
Les 11 artistes présents sur l’exposition Zoo ont chacun donné leur vision de l’anthropomorphisme, qui diffère fortement de l’un à l’autre. Par contre, ensemble, ils présentent une forte inspiration de l’animation, des mass media, qui offre ainsi une trame de fond au tout. Une complémentarité singulière, parfaite pour le MIMA.
- Parra (NL): créateur de la typographie du MIMA, il raffole des jeux de mots, et représente ainsi ses personnages dans un style minimaliste, toujours avec un bec d’oiseau.
- Pablo Dalas (FR): tatoueur, il représente la désincarnation, grâce à une technique de graffiti et d’animation.
- Egle Zvirblyte (LTU): ode à la femme, à l’homme, et aux relations mythologiques entre eux, comme dans les anciens temples grecs ou crétois.
- Tood James (US): ses œuvres dénoncent la guerre, ou la course au pétrole, dans un style humoristique, bardé de messages, visibles ou subtils.
- Gasius (UK): la peinture est le support, mais l’intérêt se porte sur tout ce qui en ressort. Trouverez-vous chaque figurine cachée au-dessus des tableaux?
- Martí Sawe (ES): des poils et de la technologie donnent ensemble une représentation folle de notre société, entre vivant et machine.
- Steven Harrington (US): les détails, les couleurs, la précision. Tout est rassemblé pour montrer une vision utopique de la vie, avec une souris géante mise en scène.
- Ryan Travis Christian (US): pris dans l’influence de Mickey Mouse sur son bateau à vapeur en 1930, Ryan Travis reprend ainsi les codes du dessin animé, au crayon, pour mettre en scène notre société contemporaine.
- Rhys Lee (AUS): suivant les peintres anciens, tels Rembrandt, les portraits de noblesse prennent place, avec des couleurs et des formes modernes.
- Finsta (SW): le King dans son élément. Murs, sol, plafond, tout parle en effet de l’univers déjanté, coloré et pop de l’artiste. Tel un roi sur son trône de modernité, de formes et de sens à déchiffrer.
- Laurent Impeduglia (BE): la frontière entre Belgique, animation, formes et couleurs, bien et mal s’estompe, pour emmener la personne dans Fantasy Land. A regarder sous tous les angles.
Curateurs: Alice van den Abeele & Raphaël Cruyt.
Infos pratiques
Où? Au MIMA Museum, Quai du Hainaut 41, 1080 Molenbeek-Saint-Jean
Quand? Du 31 janvier au 30 août 2020. Du mercredi au vendredi de 10h à 18h, le samedi et dimanche de 11h à 19h. Fermé le lundi et le mardi.
Combien? Prix public: 9,50€. Réduction (students, sénior,…): 7,50€. Ecoles: 5€. Enfants de 6 à 12 ans: 3€. Gratuit pour les enfants de 0 à 5 ans.
Toutes les informations complémentaires se trouvent ici.
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