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Ruth Bader Ginsburg, ou « the notorious RBG », était connue pour son combat emblématique contre les inégalités aux États-Unis. Après sa mort, le vendredi 18 septembre, beaucoup de gens se demandent comment gérer. En tant que juge démocrate à la Cour suprême américaine, elle était l’ange gardien des groupes minoritaires.
Un juge de la Cour suprême américaine est nommé à vie. Lorsque Ruth Bader Ginsburg a été diagnostiquée avec un cancer, elle n’a jamais pensé à arrêter. Jusqu’à son 87e anniversaire et le jour de sa mort, elle a continué à travailler. En tant que féministe progressiste, elle était l’ennemie jurée de nombreux partisans de Trump. Voici cinq choses importantes à savoir sur Ruth Bader Ginsburg et ses combats, pour continuer à les porter après sa mort.
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Juive, épouse et mère
Six ans après l’admission des femmes à la faculté de droit de Harvard, Ruth Ginsburg est l’une de 9 femmes (sur 500 étudiants…) à avoir obtenu une place dans ce cours. Et l’accueil y a été pour le moins froid, avec notamment ce dîner désormais célèbre où le doyen de l’époque demandait aux femmes pourquoi elles « méritaient d’avoir pris la place d’un homme à Harvard ».
C’est avec les meilleures notes de sa promotion qu’elle termine ses études, mais comble de l’ironie, elle ne trouve pas de boulot car personne ne veut l’engager. Forcément, elle est une femme juive et maman.
En 1972, seize ans après avoir commencé ses études, elle est devenue la première femme nommée professeur à la prestigieuse Colombia Law School de New York.
Juge à la Cour suprême des Etats-Unis
Ruth Ginsburg est non seulement la deuxième femme à avoir été nommée juge à la Cour suprême des Etats-Unis, mais aussi l’une des plus anciennes juges de cette Cour. Avec 27 ans de carrière, elle ne savait littéralement pas comment s’arrêter. Bien que sa carrière touche à sa fin, son plus grand souhait était de ne pas être remplacée avant la nomination d’un nouveau président…
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La loi Lilly Ledbetter pour un salaire juste
Lorsque Lilly Ledbetter, manager chez le fabricant de pneus Goodyear en Alabama, prend sa retraite en 1998, il apparaît qu’au cours de sa carrière, elle avait été payée chaque année des milliers de dollars de moins que ses collègues masculins. Elle décide alors de poursuivre Goodyear en justice pour discrimination salariale. Après l’appel de Goodyear, le cas se retrouve devant la Cour suprême, qui tranche en faveur de Goodyear en 2007… A cause du non respect des 180 jours de délai maximum imposés par la loi. Mais comment aurait-elle pu respecter ce délai sans avoir connaissance des faits?
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Ruth Bader Ginsburg demande donc à la Cour suprême de revoir le jugement, ce qu’elle fait en tranchant finalement en faveur de Ledbetter. La loi Lilly Ledbetter pour un salaire juste remet les compteurs des 180 jours à 0 à chaque on respect de l’égalité salariale. Cette loi vise à protéger les femmes et les minorités contre la discrimination salariale et a été l’une des premières lois signées par Barack Obama.
Droit à la profession d’avocat
En tant que féministe progressiste et responsable du Women’s Rights Project, une organisation américaine de défense des droits civils, Ruth Ginsburg a plaidé plusieurs affaires devant la Cour suprême sur l’égalité des sexes. L’un de ces procès concernait une décision de 1873, toujours en vigueur, qui accordait aux États le droit d’interdire aux femmes l’accès à la profession juridique. Les femmes avaient « la mission d’exercer la noble fonction d’épouse et de mère ».
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Alors comment convaincre une Cour suprême composée d’hommes que les femmes et les hommes ne sont pas traités de manière égale et que cela devrait leur importer ? Eh bien, Ruth Bader Ginsburg ne serait pas RBG si elle ne savait pas qu’une petite leçon de psychologie inversée aiderait. Ginsburg est donc partie à la recherche de choses qui portaient atteinte aux droits… Des hommes. En fin de compte, la Cour a convenu avec Ginsburg que les hommes et les femmes méritent un traitement égal.
Loi sur l’avortement
Bader Ginsburg était absolument pour le droit à l’avortement, mais en ce qui concerne la loi sur l’avortement, elle pensait que ce n’était pas une question sur laquelle la Cour suprême devait intervenir. En effet, en 1973 lorsque la Cour suprême a déclaré l’interdiction de l’avortement inconstitutionnelle, l »avortement a été légalisé, ce qui constitue une évolution positive, pourrait-on dire. Le seul problème de cette légalisation a été le processus qui l’a précédée.
Seuls les juges, et non le peuple ou ses représentants au Parlement, ont fait passer ce changement dans la loi. Selon Ruth Bader Ginsburg, il était dès lors très difficile de susciter l’enthousiasme du peuple américain pour le droit à l’avortement et d’en comprendre son importance. Force est de constater que son combat pour le droit à l’avortement est loin d’être derrière nous; en effet, Trump est déjà occupé à chercher un.e remplaçant.e très à droite, qui pourrait permettre à la Cour suprême une forte majorité républicaine… Et in fine un retour sur la légalisation de l’avortement.
Bref, Ruth, tu nous manques déjà.
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Si le sujet vous intéresse, allez jeter un oeil à L’avortement est désormais considéré comme un crime en Georgie et dans l’Alabama. Et oui, c’est grave. , Miss Univers 2019 : la gagnante Zozibini Tunzi entre dans l’Histoire ou encore Lecture : 7 ouvrages féministes à lire de toute urgence