Alyssa Carson, l’adolescente prête à conquérir Mars
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Alyssa Carson, l’adolescente prête à conquérir Mars

Par Juliette Hochberg
Temps de lecture: 4 min

Une première sortie spatiale 100% féminine, ce 18 octobre, et la NASA qui annonce que la première personne à se rendre sur Mars sera "probablement une femme". Alyssa Carson, 17 ans, se prépare à être cette femme là. Portrait d'une rêveuse qui ne se contente pas de rêver.

« Mission sur Mars » : c’est le nom de l’épisode 21 de son dessin animé préféré, les Mélodilous. Chaque soir sur Nickelodéon, pendant vingt-quatre minutes, une bande de cinq copains planifient leurs prochaines aventures imaginaires. Dans « Mission sur Mars », les personnages organisent leur voyage sur la planète rouge… et embarquent Alyssa dans leur odyssée.

 

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Le générique de fin a recouvert l’écran depuis quelques minutes, mais les images spatiales tournent en boucle dans l’esprit de la fillette de trois ans. Son père se rappelle avoir dû répondre aux nombreuses interrogations de sa fillette curieuse et ébahie. « Depuis ce jour, je suis passionnée par l’astronomie », raconte-t-elle simplement. Dans sa chambre, l’enfant créé son univers. Aux murs, elle punaise des cartes gigantesques de Mars, à sa fenêtre, elle scrute l’espace d’un œil scotché au téléscope. Alyssa a sept ans quand son père l’emmène visiter le camp spatial de Huntsville, en Alabama. Elle y retournera dix-huit fois.

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Formation astronomique

Il eut suffi d’un dessin animé et d’une visite pour se prendre de passion. Il eut suffi d’une rencontre pour se projeter en mission. À neuf ans, Alyssa rencontre l’astronaute de la NASA Sandra Magnus qui lui confie avoir fait ce choix de carrière quand elle avait exactement son jeune âge. « En grandissant, je n’ai vu que des avantages à me rendre sur Mars », confie Alyssa à Marie Claire, d’une voix de leadeuse de teen movies.

 

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C’est devenu sérieux. Alyssa suit des cours de microgravité, de physiologie spatiale, d’astrobiologie, d’histoire des explorations humaines dans l’espace, de sous-marin… Elle étudie la façon dont le corps réagit à la perte d’oxygène, simule des missions pour savoir déraper et atteindre une destination dans des zones sans gravité et sans poids.

Je construis le meilleur CV pour atteindre mon rêve

Comme si cette liste n’était pas assez impressionnante, Alyssa maîtrise la robotique et construit ses propres mini-fusées. Et pour suivre les meilleures formations internationales, l’adolescente s’est inscrite aux cours d’espagnol, de français et de mandarin de son lycée. D’ailleurs, elle ne va plus beaucoup au lycée depuis qu’elle a intégré, à quinze ans, le programme d’entraînement drastique de l’Advances Possum Academy. Dans la foulée, elle est devenue la plus jeune élève à obtenir ce prestigieux diplôme qui la déclare apte à avoir accès à une formation d’astronaute et lui donne officiellement la certification d’astronaute-stagiaire.

 

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L’obsession NASA

La NASA ne permet officiellement à personne de devenir astronaute avant l’âge de dix-huit ans. Mais l’organisation suit la jeune fille de très près et la soutient dans sa préparation. Ça n’a pas échappé à l’agence spatiale : en 2033, lorsque la technologie et les machines seront prêtes à décoller pour Mars, Alyssa aura trente-deux ans. L’âge parfait pour un astronaute.

Une petite fille de trois ans qui voulait aller sur Mars… Je sais que l’histoire paraissait insensée… Mais j’ai travaillé dur depuis. Je travaille chaque jour pour accomplir mon rêve

Il faut dire que l’adolescente a tout fait pour que la NASA la remarque et sache qu’elle rêve de cette aventure avec leur organisation, et aucune autre. La passionnée a parcouru les quatorze centres d’accueil des visiteurs de la NASA répartis sur neufs États, avant de devenir la première personne à participer aux trois camps spatiaux de la NASA dans le monde. »Plus vous vous démarquez, plus vous avez de chance de voir votre candidature retenue, lâche-t-elle, concentrée. Je construis le meilleur CV pour atteindre mon rêve. »

Investie, presque dévouée, jusqu’au look adopté : Alyssa ne retire jamais sa combinaison bleue, « parce que c’est la tenue traditionnelle que l’astronaute de la NASA doit porter ».

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Sa vie rêvée sur Mars

Si Alyssa est sélectionnée, elle passera près de trois ans loin de la Terre. « Six mois de voyage aller, un an sur place, et neuf mois pour revenir. Selon le lieu d’atterrissage, ces chiffres peuvent changer », détaille-t-elle. « Ce ne me fait pas vraiment peur. En rencontrant tous ces professionnels, j’ai compris que la sécurité était leur priorité. »

 

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Alyssa sait son parcours exceptionnel et perçoit bien son décalage avec ses camarades quand elle retourne au lycée – où elle s’ennuie. Mais la lycéenne se qualifie d’ « adolescente normale » et pour s’en défendre, se met à lister ses passions : « J’aime le football, la danse, le piano et trainer comme une ado » dans sa maison familiale, à Baton Rouge, en Louisiane.

 

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Il est important pour elle de rester jeune dans sa tête, justement pour pouvoir s’adresser à la jeunesse, qu’elle surnomme « la génération Mars ». « Je veux convaincre les enfants et les adolescents d’une chose : suivez vos rêves. Ne laissez jamais personne vous les prendre. Une petite fille de trois ans qui voulait aller sur Mars… Je sais que l’histoire paraissait insensée… Mais j’ai travaillé dur depuis. Je travaille chaque jour pour accomplir mon rêve. Vous pouvez réaliser ce que vous voulez. » C’est aussi le message qu’Alyssa délivre, de Madrid à Séoul, quand elle est invitée à témoigner devant un jeune auditoire.

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Les rêves après Mars

Et l’après 2033 ? Comment l’imagine-elle ? L’a-t-elle seulement déjà imaginé ou toutes ses pensées sont-elles tournées vers cette seule date-objectif ? « Après la mission sur Mars, je reviendrai sur Terre pour poursuivre les recherches sur la planète rouge. Le reste du temps, je continuerai de transmettre ma passion pour l’espace. »

Mars l’obsède. Alyssa songe aussi à rencontrer l’amour et fonder une famille, oui, mais seulement après la mission. « Je ne peux pas vraiment imaginer avoir de relations, du moins sérieuses, jusqu’à mon retour de mission à l’âge de 36 ans, explique-t-elle, toujours plus déterminée. L’idée d’avoir une famille, c’est quelque chose que la NASA voudrait que vous envisagiez à votre retour de Mars. Parce qu’avoir quelqu’un que j’aime sur Terre, c’est une distraction. »

Dans cette dernière réponse, Blueberry démontre une ultime fois la puissance de sa détermination. Blueberry, c’est son indicatif officiel pour la mission. Un surnom mignon… Comme pour se rappeler que tout part d’un dessin animé.

Article paru initialement sur  marieclaire.fr.

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Charlotte Deprez Voir ses articles >

Foodie assumée, obsédée par les voyages, la photographie et la tech, toujours à l'affût de la dernière tendance Instagram qui va révolutionner le monde.

Tags: Féminisme, Nasa.