8 mars : les figures féministes qui nous inspirent
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8 mars : les figures féministes qui nous inspirent

Par Lara Wilkin
Temps de lecture: 7 min

Aujourd'hui encore, la lutte pour la cause féminine demeure une nécessité pressante. Même si l’inscription de l’IVG dans la constitution française est une victoire européenne, beaucoup de combats sont encore à accomplir. Heureusement, des voix courageuses se font entendre et parviennent à réaliser des avancées significatives. De Judith Godreche à Roxane Gay, en passant par Natalie Portman et Maria Grazia Chiuri, ces féministes célèbres utilisent leur notoriété pour améliorer le quotidien des femmes. Découvrez les portraits de ces nouvelles figures féministes de notre époque qui nous inspirent.

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Judith Godrèche

Judith Godrèche est une actrice, scénariste, réalisatrice et écrivaine française. Révélée par le drame La Désenchantée de Benoît Jacquot, elle sera nominée au César du meilleur espoir féminin. C’est d’ailleurs cet homme et son milieu que la comédienne dénonce dans un discours poignant à l’occasion de la 49e cérémonie des Césars. Selon elle, le cinéma se comporte à la manière d’un art utilisé « comme une couverture pour un trafic illicite de jeunes filles ». Sa prise de parole courageuse fait suite à la diffusion d’une vidéo de Benoît Jacquot, extraite du documentaire Les Ruses du désir : l’interdit (2011). Le cinéaste y décrit la relation qu’il a entretenue avec l’adolescente à la fin des années 80. Face à l’impunité de ses propos, le message de Godrèche, qui fait écho à celui porté par Adèle Haenel, crée une deuxième vague du mouvement #MeToo dans le cinéma français.

 

L’actrice est devenue figure emblématique de la lutte contre les violences sexuelles infligées aux enfants. Elle a d’ailleurs été auditionnée par la délégation au droit des femmes du Sénat. Sa requête : une réforme du cinéma afin de protéger les jeunes actrices des violences sexuelles. Depuis son appel à témoignages sur son compte Instagram, l’actrice a reçu 4500 témoignages. Parmis eux, 200 techniciennes du cinéma ayant reçu des photos non consenties de divers réalisateurs français. De quoi offrir aux femmes un espace d’expression où elles se sentiront vraiment écoutées, comprises et non jugées.

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Greta Gerwig

Récemment sous le feu des projecteurs avec le succès mondial de Barbie, Greta Gerwig n’en est pas à son coup d’essai en matière de féminisme au cinéma. L’actrice, scénariste et réalisatrice américaine s’est d’abord fait connaître avec ”Lady Bird”. Ce premier long-métrage remet en question les récits traditionnels. Avec son adaptation de “Little Women“, la réalisatrice va encore plus loin dans le féminisme. Elle met en lumière la représentation des personnages féminins au cinéma. On y découvre de jeunes femmes fortes et indépendantes, aux parcours individuels et ambitieux. Gerwig met l’accent mis sur les rêves et les désirs de ces femmes dans une société qui limitait leurs opportunités. Le film offre un regard féministe sur les obstacles et les victoires des femmes du 19e siècle.

 

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Parallèle criant de vérité avec les débats contemporains sur l’émancipation féminine et l’égalité des sexes que l’on retrouve également dans le phénomène Barbie. Greta Gerwig relève avec le brio le challenge et impose son female gaze à la poupée de plastique. Au travers de ce film, elle explore les thèmes des normes sociétales, du harcèlement et du patriarcat avec une touche d’humour rafraîchissante. Avec Barbie, la réalisatrice propose une nouvelle approche du féminisme, qui invite à la réflexion tant les femmes que les hommes.

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Roxane Gay

Connue pour ses ouvrages comme « Bad Feminist » et « Hunger », Roxane Gay est une autrice, professeur d’université et éditrice américaine. Ses ouvrages traitent de sujets comme la race, les droits des femmes et l’image corporelle. Elle a remporté de nombreux prix pour ses écrits sur les questions féministes et raciales en Amérique. Avec son best-seller “Bad Feminist“, Roxane Gay assume et revendique un « féminisme imparfait » où la défense de l’égalité des sexes ne dispense pas d’assumer ses contradictions. Inspirée par la féministe afro-américaine Bell Hooks, l’écrivaine prône une vision déculpabilisante du féminisme, plaçant au centre le vivant et l’humain.

 

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Depuis 2021, Roxane Gay se lance dans le podcast avec The Roxane Gay Agenda. En conversation avec des invités, des femmes pour la plupart, ils abordent des sujets nécessaires qui leur tiennent le plus à cœur. Au programme ? Féminisme, race, culture, art, écriture et politique.

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Maria Grazia Chuiri

Maria Grazia Chiuri est une styliste italienne ayant fait ses armes dans les grandes maisons italiennes Fendi et Valentino. En 2016, elle est nommée directrice artistique des collections femme de Christian Dior. Une grande première pour la maison française depuis sa création en 1946. Elle devient la première femme à occuper ce poste prestigieux. Avec cette nouvelle ère chez Dior, Maria Grazia Chiuri tente de faire changer les mentalités. Elle propose des créations plus accessibles qu’avant-gardiste, caractérisées par son minimalisme et ses revendications féministes dans un milieu pourtant très sexiste.

 

MGC utilise ses défilés comme porte-voix d’un féminisme militant à la mouvance 70’s. En 2020, elle confiait la scénographie de son défilé haute couture à l’activiste Judy Chicago. On se remémore également l’installation d’art vidéo ”Not Her”. L’artiste Elena Bellantoni diffusait une série d’affichages sur l’objectivation des femmes. Ou encore avec “We should all be feminist“, ce fameux slogan emprunté en 2016, à l’écrivaine nigériane et icône du féminisme Chimamanda Ngozi Adichie. L’arrivée de la créatrice instigue une sorte de ”Dio(r)evolution” où la mode et les défilés deviennent des tribunes incroyable donnant la parole aux femmes.

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Natalie Portman

Actrice, productrice et réalisatrice israélo-américaine, Natalie Portman a fait ses débuts au cinéma en 1993. À l’âge de 12 ans, elle donne la réplique à Jean Reno dans ”Léon”, le nouveau film de Luc Besson. Cette première expérience influencera fortement son travail. Tout au long de sa carrière, l’actrice mène beaucoup de combats dont celui du féminisme qui lui tient très à cœur. En 2018, lors d’un discours à la ”Women’s March” de Los Angeles, Portman dénonce le sexisme qu’elle a subi lors de ses premières années de carrière. Elle dévoile les commentaires déplacés et la sexualisation des médias à son égard. Elle rejoindra la même année le mouvement ”Time’s Up” contre le harcèlement sexuel. Avec plus de 200 avocats bénévoles, ils lèveront plus de 20 millions de dollars pour un fond de défense juridique.

 

 

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Natalie Portman incarne la voix du féminisme en défendant non seulement son droit, mais aussi celui de toutes les femmes. Lors de la 92e cérémonie des Oscars, l’actrice a collaboré avec Dior en arborant une sublime cape noir. Brodé en lettres dorées, elle souhaitait honorer le nom des femmes cinéastes injustement écartées par l’Académie. Plus récemment, elle a également participé à la création d’une équipe de football féminin à Los Angeles. Aux côtés de Jessica Chastain, Eva Longoria ou encore Serena Williams, elles vont permettre aux jeunes filles de devenir footballeuses professionnelles.

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Diariata N’Diaye

Diariata N’Diaye est une artiste et militante française très engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Dans cette même optique, en 2009, elle écrit le spectacle ”Mots pour Maux” sur la demande de l’Observatoire des violences envers les femmes. Avec Patrick Dethorey, ils souhaitent sensibiliser les jeunes au sujet des violences faites aux femmes. Son combat auprès des jeunes se poursuit avec l’association Resonantes. Elle lance également un site web de vulgarisation et plateforme de recensement des structures d’aide aux victimes, souvent ignorées par la jeune génération.

 

 

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”App-Elles”, c’est la première application mobile de sécurité personnelle pour les femmes. Avertissement d’un proche, connexion entre applications, suivi de la position GPS en temps réel, écoute de sons et voix ou encore enregistrement de preuves… L’application créée par Diariata N’Diaye constitue un réel outil non-négligeable pour les victimes. Disponible depuis peu en Belgique, App-Elles comptabilise déjà plus de 3000 téléchargements rien qu’à Liège.

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Theresa Kachindamoto

Cheffe traditionnelle du District de Dedza au Malawi, Theresa Kachindamoto voue sa vie au bien-être des jeunes filles de son pays. Connue internationalement pour son militantisme, elle lutte contre les mariages forcés et pour l’éducation des filles et des garçons. En 2003, Therasa devient la première femme à être cheffe traditionnelle au Malawi. Depuis maintenant 21 ans, elle œuvre contre les traditions sexistes ancrées dans les mœurs malawites. Sous son impulsion, l’Assemblée nationale du Malawi a adopté une loi interdisant les mariages avant 18 ans.

 

 

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Pour elle, l’éducation des jeunes filles est primordiale sans son pays. Elle a pu annuler plus de 850 mariages, permettant à 2500 enfants de reprendre leur scolarité. Son engagement symbolise la lutte contre les normes patriarcales et la promotion continue d’une éducation accessible à chacun et chacune. Ce sont toutes ces actions que l’UCLouvain et la KULeuven ont décidé de mettre à l’honneur. Theresa Kachindamoto s’est vu remettre le titre honorifique de docteure honoris causa.

 

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