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Le temps est venu de reprendre le pouvoir
Je connais le pouvoir du patriarcat. Je sais ce dont les hommes sont capables quand ils sont en colère. — Wendy Walsh
Cette année, lorsqu’Alyssa Milano a publié sur son compte Twitter un post contenant le hashtag #MeToo, des millions de personnes y avaient répondu le lendemain. Chacune participant, à son échelle, à une vague de contestation et de refus du silence grandissante. Une vague comme jamais encore on n’en avait vu. Contre les hommes qui pensent que tout leur est permis, que tout leur est dû, y compris le corps des femmes. Ce court mais néanmoins percutant post Twitter a permis aux femmes en 2017 de se libérer de la honte, de l’appréhension, de la peur.
En bonnes personnes bien élevées que nous sommes, il est parfois difficile d’oser s’opposer, dénoncer, faire du bruit. « Etre gentille, être polie, être aimée, ne pas faire de vagues… Ce sont des conneries. » dit Megyn Kelly dans la vidéo reportage faite par le Time. Il est temps de reprendre le pouvoir qu’a gagné la société patriarcale dans laquelle nous vivons. Temps de se rendre compte que les victimes n’ont pas à avoir honte de ce qu’il leur est arrivé: c’est aux responsables qu’il incombe de penser de cette manière.
Je suis ici pour vous donner la permission d’être en colère. — Rose McGowan
Les briseurs de silence ou le courage de se raconter
Les personnes présentées par le Time ont bien peu de choses en commun… L’âge, la famille, la religion, l’appartenance ethnique… Et pourtant, une expérience douloureuse les unit: elles ont été victime de harcèlement sexuel. Actrices, femme de ménages, professeurs d’université se sont unies pour délivrer une réponse forte au harcèlement: « Nous ne resterons plus silencieuses ». Pour donner le courage et la force de parler à celles qui sont encore trop effrayées pour le faire, elles ont partagé leur histoire. Pour que le monde écoute et se rende compte.
Un combat qui ne fait que commencer
La photo de couverture du Time présente 5 femmes: Ashley Judd, Susan Fowler, Adama Iwu, Taylor Swift et Isabel Pascual. Toutes les 5 ont contribué à briser le silence. Cependant, un bras apparait, dans le coin inférieur droit de la photo. Cette femme cachée, dont on n’aperçoit que le coude est un symbole fort qui représente tous les femmes qui ont parlé, dénoncé, mais de manière anonyme. La honte de ce qui leur est arrivé, les menaces de violence si elles parlent, et la peur de perdre leur travail si elles dénoncent sont souvent les raisons qui ont poussé ces femmes à garder l’anonymat.
« Nous voulions réellement représenter le risque que ces femmes prennent »— Charlotte Alter à BuzzFeed News.
La décision du Time, forte en symbolique, était donc bien intentionnelle. Les voix de toutes les femmes sont représentées sous le titre de Person of the Year. Une récompense essentielle et qui laisse espérer une société différente, si tout le monde se fait entendre. Et si tout le monde écoute.
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