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L’équilibre pondéral est un critère de bonne santé. Toute prise ou perte de poids rapide doit donc alerter, surtout si vous n’avez pas modifié vos habitudes alimentaires. Cette variation brutale peut en effet être le signe avant-coureur d’un dysfonctionnement du corps ou d’une maladie. Mais comme la minceur est portée aux nues dans notre société, se plaindre de fondre comme neige au soleil est presque tabou.
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Le corps médical considère qu’un amaigrissement est pathologique quand on perd 5% de son poids en moins de 6 mois ou 10% de son poids en moins d’un an, soit 5,5 kilos pour une femme de 55 kilos par exemple.
Des causes psychiques dans presque la moitié des cas
« La dépression se traduit souvent par une perturbation de l’appétit », note le Dr William de Carvalho, psychiatre à Paris. Si certains dépressifs se réfugient dans la nourriture, d’autres perdent le plaisir de manger. Les aliments leur apparaissent sans saveur et l’idée même de devoir se sustenter devient une corvée insurmontable. D’où un amaigrissement brutal qui accroît le sentiment d’immense fatigue caractéristique de la dépression.
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Un stress excessif refreine aussi l’appétit et modifie le stockage des graisses. C’est pourquoi quelques femmes mincissent énormément après l’accouchement, entre les pleurs du bébé, la perturbation de l’équilibre familial, le manque de sommeil et la reprise du travail à gérer. Résultat : elles se retrouvent plus mince qu’avant la grossesse, alors que la majorité des femmes conservent de 0,4 à 3 kilos surnuméraires jusqu’à 12 mois après la naissance.
La malnutrition provoquée par l’anorexie mentale ou par des crises de boulimie à répétition, suivies de vomissements systématiques, est aussi source de nombreuses pertes de poids rapides.
La manifestation d’une maladie digestive ou infectieuse
Une maladie cœliaque, une maladie de Crohn ou une rectocolite hémorragique engendrent fréquemment une perte de poids car le transit est accéléré (diarrhée) et les nutriments mal absorbés au niveau de l’intestin. Chez l’enfant, des retards de croissance et de puberté sont même observés. Un ulcère gastrique induit également une fonte sur la balance en raison des douleurs et de la perte d’appétit qu’il provoque.
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La perte de poids inexpliquée peut aussi témoigner d’une infection virale ou bactérienne (hépatite, tuberculose, pneumonie, HIV…). Elle résulte aussi parfois de la présence d’un parasite intestinal ramené d’un voyage à l’étranger, comme le tænia, qui fait chuter le poids malgré l’augmentation sérieuse de l’appétit.
Un dysfonctionnement hormonal possible
Un diabète insulinodépendant se manifeste souvent par une perte de poids et une déshydratation sévère, qui pousse à boire beaucoup et à augmenter le volume des urines. Un dérèglement de la glande thyroïde a aussi des répercutions sur le poids. Si elle fonctionne au ralenti (hypothyroïdie), « on a tendance à prendre un peu de poids malgré un appétit modéré », signale le Dr Pierre Nys, endocrinologue auteur de Le régime IG Thyroïde (éd. Leduc.s).
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À l’inverse, lorsqu’elle s’emballe (hyperthyroïdie), le trop-plein d’hormones déclenche des réactions métaboliques excessives : le cœur s’affole, les glandes sudoripares produisent trop de sueur, le transit s’accélère, etc… Du coup, « on maigrit alors même que l’on mange plus que d’habitude », explique le Dr Nys.
Un indicateur de cancer
Un amaigrissement soudain compte parmi les premiers symptômes évocateurs de cancer. En effet, 4 personnes sur dix diagnostiquées rapportent une perte de poids notable dans les mois précédents. Une étude britannique, de l’université d’Oxford, a d’ailleurs prouvé en avril 2018 ce lien fréquent. En compilant les données médicales de 11,5 millions de patients, les chercheurs ont établi qu’une perte de poids était associée à la survenue de dix types de cancer : celui des poumons, du rein, du pancréas, de l’estomac, du côlon, de la vésicule biliaire, des ovaires, de la prostate, ainsi que du myélome et du lymphome non-Hodgkinien.
Mieux vaut donc ne pas prendre la situation à la légère. En cas de perte de poids conséquente non programmée, prenez rendez-vous rapidement avec votre médecin traitant afin qu’il évalue objectivement votre chute pondérale, en détermine la cause et vous adresse au spécialiste le plus adéquat.
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