La ménopause survient généralement entre 45 et 55 ans et se manifeste par des symptômes bien connus que sont les bouffées de chaleur, l’incontinence urinaire, ou encore les troubles du sommeil. Avant cela, une période de transition entre l’activité ovarienne dite « normale » et son arrêt s’installe. Son nom : la périménopause (ou préménopause).
Induite par l’épuisement du nombre de follicules ovariens, elle se manifeste par une série de signes avant-coureurs cliniques et/ou biologiques parfois méconnus et contraignants. Dans un document publié par Formathon, un congrès de médecine générale, le Dr Geoffroy Robin la décrit même comme une « anarchie hormonale ». Une période qui peut durer « entre deux et quatre ans », prévient la gynécologue médicale Brigitte Letombe, autrice du livre Femmes, réveillez-vous ! (Éd. First)
Les symptômes de la périménopause
Cette dernière survient lorsque les ovaires deviennent trop pauvres en follicules et cessent progressivement de sécréter œstrogènes et progestérone. La FSH, qui est l’hormone de stimulation folliculaire, va tourner à plein régime pour tenter de recruter un ovule, tandis que l’estradiol, l’un des oestrogènes, sera à son taux le plus bas.
Et c’est ce basculement qui explique le premier signe d’une ménopause à venir, à savoir des règles irrégulières pouvant être très abondantes. « Tantôt les ovaires vont trop travailler et la femme sera réglée tous les 20 jours, par exemple, tantôt ils cesseront, et elle ne saignera plus pendant trois mois », illustre la gynécologue.
Ces cycles irréguliers peuvent aussi s’accompagner d’un syndrome prémenstruel (SPM) accentué, ajoute-t-elle. En effet : les fluctuations hormonales peuvent mener les femmes à subir des troubles de l’humeur voire un « syndrome dépressif », selon le Dr Letombe, mais aussi des douleurs dans les seins, des fluctuations de poids, de la rétention d’eau ou des ballonnements.
En plus des fuites urinaires, une sécheresse vaginale, des troubles articulaires et des bouffées de chaleur peuvent déjà se manifester en préménopause. Le Dr Letombe met également l’accent sur un autre signe moins connu, pourtant relevé par de nombreuses femmes approchant la cinquantaine : des troubles cognitifs. Les médecins parlent alors de « brouillard cérébral ». « Elles disent se sentir souvent fatiguées, moins réactives, ont des soucis de mémoire », décrit-elle.
Traiter la périménopause lorsqu’elle est mal vécue
Si la périménopause survient généralement vers l’âge de 47 ans, selon l’Assurance maladie elle peut aussi toucher des femmes plus jeunes. Et notamment celles concernées par la ménopause précoce, qui se caractérise par une cessation de la fonction ovarienne avant l’âge de 40 ans.
Parce qu’elle augmente le risque de maladies cardiaques et l’ostéoporose, la ménopause précoce se soigne grâce à un traitement hormonal substitutif (THS) visant à réparer l’hypoestrogénie. « Traitement qui devrait être connu de toutes les femmes approchant la ménopause, et surtout celles qui vivent plus difficilement ces fluctuations hormonales », martèle la gynécologue.
« Il y a un vrai tabou sur la ménopause, parce que les femmes pensent, à tort, qu’elle sonne le début de la vieillesse. Il ne faut pas considérer que ces symptômes ne sont pas importants et il faut consulter, car les traitements peuvent véritablement les aider dans cette période de transition », estime le Dr Letombe.
« Quand la ménopause est installée, c’est la fin des montagnes russes, poursuit-elle. Alors, 1 femmes sur 4 va se sentir beaucoup mieux. 2 femmes sur 4 vont sentir qu’elles peuvent gérer avec ou sans traitement. Les autres, elles, vivent très mal les symptômes. Alors à partir de 45 ans, si la femme consulte pour des problèmes de mémoire ou une dépression, il ne faut vraiment pas écarter l’approche de la ménopause comme théorie. Il faut absolument leur parler des traitements qui existent et qui peuvent vraiment les aider à passer ce cap ».
Pouvant se composer d’œstrogènes, d’un progestatif ou d’une association des deux, le THS permet d’alléger les symptômes de la préménopause et de la ménopause, en se substituant aux hormones sexuelles que les ovaires ne produisent plus. Il peut se présenter sous la forme d’un patch, d’un gel, de comprimés oraux ou vaginaux ou d’un anneau.
Cet article est paru pour la première fois sur Marie Claire France.
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