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Un prédateur online
Entre 2011 et 2016, le jeune belge, âgé de 25 ans, a harcelé en ligne une dizaines d’adolescentes, âgées entre 13 et 16 ans. Caché derrière plusieurs faux-profils Facebook, WhatsApp et Viber, il utilisait les systèmes de messagerie pour manipuler les adolescentes à lui envoyer des photographies d’elles dénudées, les forçant à en envoyer toujours plus sous la menace de publier sur les réseaux sociaux celles qu’il avait déjà d’elles.
Plus tard, le cyberharceleur est allé plus loin : il a forcé une jeune fille de 15 ans à activer sa webcam pour qu’elle pratique, sous ses yeux, l’auto-pénétration sexuelle.
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Même s’il n’y a eu aucun contact physique, il y a viol
Mardi 25 septembre, l’homme de 25 ans a été condamné à 5 ans de prison avec sursis après avoir été reconnu coupable d’attentats à la pudeur, d’incitation à la débauche et de viol, même sans rencontre physique.
« Même s’il n’y a eu aucun contact physique, c’est un viol », a déclaré le président de la 54e chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles comme le rapporte la RTBF. « Il n’y avait pas de consentement et il a manipulé la jeune par un véritable chantage, il l’a donc forcé à se pénétrer digitalement. »
Grande première donc que cette reconnaissance avec peine lourde pour un phénomène répandu mais encore trop peu condamné. Cette qualification de « viol à distance » est un acte fort par les mots et par la peine qui en découle, démontrant une véritable volonté de condamner ceux qui harcèlent et agressent… derrière leur écran.
La souffrance n’a rien de virtuelle
Si le contact n’a pas été physique, les conséquences mentales et psychologiques sur les jeunes filles sont bien réelles. Pour Etienne Wery, avocat spécialisé dans le droit numérique interrogé par la RTBF, le jugement envoie un signal fort aux cyber-harceleurs et témoigne d’une prise de conscience dans le monde judiciaire : « Il y a quelques années, on pouvait regretter que quand il s’agissait d’informatique, le préjudice était lui aussi souvent considéré comme virtuel. Mais quand on voit les victimes, c’est souvent une vie à reconstruire et la souffrance n’a rien de virtuelle. À présent, les juges le reconnaissent et prononcent des décisions extrêmement sévères, avec un message clair : on n’embête pas son voisin ou sa voisine, ni dans la rue, ni sur internet.«
Une condamnation pleine de sens quand on voit la proportion grandissante de harcèlement via Internet.
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