Pourquoi la réélection de Donald Trump est un danger pour les droits des femmes ?
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Pourquoi la réélection de Donald Trump est un danger pour les droits des femmes ?

Par Pauline Weiss
Temps de lecture: 3 min

Les Américain.e.s ont élu leur 47e président des États-Unis. L’élection, qui opposait Kamala Harris, vice-présidente de Joe Biden, à Donald Trump — seul ex-président condamné au pénal —, a vu la victoire du milliardaire, marqué par le souvenir de son premier mandat, sombre pour les droits des femmes.

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Kamala Harris en a fait la clé de sa campagne présidentielle express – désignée candidate du clan démocrate à Chicago, le 21 août 2024, un mois après le retrait du président Joe Biden de la course – : la défense des droits des femmes.

Une thématique évidente face au candidat républicain, l’ancien président Donald Trump, dont les sorties sexistes de ces huit dernières années se comptent par dizaines.

Des propos sexistes devenus sa signature

Avant même son arrivée à la Maison-Blanche, en janvier 2017, ses propos obscènes sont devenus sa marque de fabrique. En 2005, il se vantait de pouvoir faire « ce qu’il veut » avec les femmes, et même de « les attraper par la chatte ». La vidéo sortie peu de temps avant l’élection de 2016 lui avait tout de même permis de l’emporter face à la démocrate Hilary Clinton.

En 2012, quand le magazine français Closer publiait des photos de Kate Middleton topless en vacances, il écrivait sur Twitter (depuis devenu X) : « Qui ne voudrait pas prendre des photos de Kate et se faire plein d’argent, elle est nue et en train de bronzer. Allez Kate ! ».

Les propos sexistes ne se sont pas arrêtés pendant sa présidence, ni pendant ces derniers mois de campagne. En déplacement dans le Wisconsin, l’un des « swing states », le 30 octobre dernier, le milliardaire s’est présenté comme « protecteur » des femmes, assurant qu’il les protègera « que ça leur plaise ou non ».

En quatre ans à la tête des États-Unis, de janvier 2017 à janvier 2021, le Donald Trump a enchaîné les prises de position allant contre les droits des femmes. Certaines resteront bien ancrées dans l’histoire de la première puissance mondiale.

En janvier 2017, un décret contre les ONG pro-avortement

C’était l’une de ses premières mesures marquant son virage ultra-conservateur pour se démarquer de son prédécesseur, Barack Obama. Le 24 janvier 2017, quatre jours après son investiture, le 45e président des États-Unis signe un décret interdisant aux organisations non-gouvernementales internationales promouvant l’avortement de bénéficier de fonds du gouvernement fédéral américain.

La photo est d’ailleurs restée dans les mémoires : assis au centre du Bureau ovale, il se trouvait entouré de sept conseillers et collaborateurs, tous des hommes, dont son vice-président Mike Pence, ancien gouverneur de l’Indiana fortement opposé à l’avortement. La date n’avait pas non plus été choisie au hasard, intervenant au lendemain des 44 ans de l’anniversaire de l’arrêt Roe v. Wade, qu’il mettra à mal quelques années plus tard.

En avril 2017, il coupe les transferts d’argent aux cliniques pratiquant des IVG

Sa position anti-avortement se confirme encore trois mois plus tard. En avril 2017, il met un terme à une loi passée sous la présidence Obama permettant la sanctuarisation des financements publiques des cliniques pratiquant des avortements, faisant partie du réseau du « Planned Parenthood ».

Entre 2017 et 2020, la nomination de juges conservateurs à la Cour suprême

C’est l’une des marques de son mandat : avoir nommé un tiers des juges de la Cour suprême, la juridiction des États-Unis, un pouvoir incombant au président. En septembre 2020, le décès de la juge démocrate et féministe Ruth Bader Ginsburg a permis à Donald Trump d’y placer la juge Amy Coney Barrett, ultra-catholique et anti-avortement.

Avec la nomination de Neil Gorsuch en 2017 ainsi que Brett Kavanaugh en 2018, de Donald Trump, la Cour suprême compte depuis six juges conservateurs sur neuf. Une large majorité dont l’effet s’est réellement fait sentir en 2022.

En juin 2022, la révocation de l’arrêt Roe v. Wade

Un coup de tonnerre. La mesure est arrivée un an et demi après le départ de la Maison-Blanche de Donald Trump, mais résulte directement de son mandat, car l’ancien magnat de l’immobilier a brandi cette menace pendant quatre ans.

Le 14 juin 2022, la Cour suprême a annulé l’arrêt Roe v. Wade qui garantissait l’avortement jusqu’à six semaines de grossesse dans l’ensemble du pays depuis 1973. Depuis cette date, la décision d’autoriser ou non les IVG revient à chaque État. Dans certains d’entre eux, dont l’Arizona, l’avortement est même interdit en cas de viol ou d’inceste.

Quelques jours seulement après le retrait de Joe Biden en juillet 2024, Kamala Harris a annoncé que la défense des droits reproductifs sera son cheval de bataille : « Nous mettrons fin à l’extrémisme de Donald Trump pour interdire l’avortement car nous savons que les femmes doivent prendre les décisions qu’elles souhaitent concernant leur corps, sans que le gouvernement n’ait son mot à dire ! »

L’électorat américain a finalement penché en faveur de Donald Trump, réélu président des États-Unis ce 6 novembre 2024.

 

Source : Marie Claire France

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Des podiums parisiens aux dernières nouveautés skincare qui enflamment TikTok, je décrypte les tendances pour Marie Claire Belgique. Passionnée de voyage, de mode et de beauté, je partage mes coups de coeur dénichés aux quatre coins du globe. En tant que rédactrice en chef digital, j'ai également à coeur de mettre en lumière les histoires inspirantes de femmes à travers notre site et sur nos réseaux sociaux.