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Parmi les bourreaux du lien social, on trouve les manipulateurs, les pervers narcissiques et … les passifs-agressifs. Considéré parfois comme un véritable trouble de la personnalité, ce comportement oscillerait entre la résistance passive et la colère teintée de lâcheté. Mais que se cache-t-il sous cette attitude suffisante : haine réprimée, impuissance apparente, immaturité comportementale ou malaise relationnel ? Qui sont ces passifs-agressifs qui rendent toxiques toutes sortes de relations interpersonnelles ? Et comment les reconnaître ?
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Appellation galvaudée et colère réprimée
La première fois que ce terme de “passif-agressif” est apparu, c’était lors de la Seconde Guerre mondiale : des psychiatres de l’armée américaine remarquèrent un comportement de “résistance passive” ou “d’obéissance réticente” de certains soldats aux ordres donnés par leur hiérarchie. Depuis, le terme s’est peu à peu galvaudé, devenant tantôt le symptôme d’une pathologie (psychose, paranoïa, etc) et d’autres fois, le qualificatif pour un ex manipulateur ou un patron irascible. “C’est la marque d’une forme de frustration”, explique Maïté Tranzer*, psychologue clinicienne à Paris, qui souligne l’aspect contradictoire d’une telle attitude.
Selon certaines théories découlant des courants post-freudiens, le comportement passif-agressif est avant tout un mécanisme de défense, partiellement conscient. Grâce à des insinuations et une communication non-verbale, le sujet va ainsi exprimer son agressivité, sa frustration ou sa colère à travers une attitude stoïque et passive. “Cette passivité-agressive vient d’un sentiment de persécution latent, d’une susceptibilité cachée, d’un self-control ou d’une tendance paranoïde”, écrit la psychologue Chantal Prévost sur son blog. Selon elle, “c’est un trait de caractère présent en chacun de nous, qui se traduit par une communication indirecte, une méfiance exagérée à l’égard de l’entourage qui s’épuise de ses rancoeurs, de ses phrases cryptées, de ses sourires en coin”.
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Selon Maïté Tranzer, le comportement passif-agressif trouve ses fondements dans l’enfance. “Ce refus de l’autorité couplée à la peur de l’autonomie sont en lien la plupart du temps avec la notion d’autorité parentale”, explique-t-elle. Ainsi, un enfant qui n’a pas pu s’affirmer en tant qu’individu, pourrait par la suite présenter ce type de comportement.
Passifs-agressifs : 5 signes qui ne trompent pas
S’il est difficile de définir ce terme, c’est encore plus dur de décrire des signes “distinctifs”. Toutefois, certaines réactions ou attitudes permettent de déceler des comportements passifs-agressifs. En voici une liste non-exhaustive qui rassemble les caractéristiques que peut posséder ce type de personnalité… mais qui ne sont pas de véritables symptômes qui permettent d’entériner un quelconque diagnostic.
1. Insatisfaction chronique et peur du changement
Le passif-agressif (PA) a tendance à ne se satisfaire de rien. Il n’aime pas les changements, ni le fait de devoir se soumettre à de nouvelles règles ou consignes.
2. Victimisation et sarcasme
Les personnalités passives-agressives sont souvent adeptes de ce que l’on appelle le triangle de Karpman, un jeu de manipulation psychologique et dramatique qui prend la forme d’un scénario relationnel typique entre des personnes qui jouent alternativement le rôle de victime, persécuteur et sauveur. En l’occurrence, les PA préfèrent le rôle des victimes. Ils useront également de sarcasme dans leur communication, pour instaurer une ambiance tendue, dans leurs relations.
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3. Difficultés avec l’autorité et insoumission masquée
L’un des grands traits caractéristiques des passifs-agressifs est d’avoir des difficultés avec l’autorité (à l’instar des soldats américains à l’origine même de l’expression). Ils feront alors preuve d’une insoumission masquée, redoublant d’efforts pour ne pas suivre ce qu’on leur demande ou pour gâcher les projets sur lesquels ils oeuvrent.
4. Inefficacité intentionnelle et procrastination
Les personnes passives-agressives ont tendance à saboter leurs relations – dans le domaine personnel ou professionnel – et peuvent faire preuve par exemple d’une inefficacité intentionnelle dans les tâches qui leur sont confiées. Une autre manière de défier l’autorité. Cette inefficacité latente peut parfois même prendre la forme d’une procrastination délibérée.
5. Tendance au mensonge et au chaos
Autre signe distinctif de ce trait de caractère ? Une tendance à vouloir mettre le chaos sans pour autant élever la voix ou agir frontalement. Ces PA au contraire préfèreront manier le mensonge ou l’insinuation pour perturber le groupe dans lequel ils évoluent (professionnellement ou personnellement).
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Comment faire face à un comportement passif-agressif ?
Ce n’est pas toujours facile de déceler un comportement passif-agressif et “cela peut mettre plusieurs années”, complète Maïté Tranzer. “D’autant que tout le monde peut présenter ce comportement”, ajoute-t-elle. Face à ces individus qui n’assument jamais leurs responsabilités, qui cachent leur dépendance aux autres et à leur approbation, il est très compliqué de garder son calme. “C’est un comportement toxique extrêmement déstabilisant pour les autres”, souligne l’experte.
La stratégie de faux naïf, qui démonte les arguments pour identifier son incohérence, ou la CNV (communication non violente) permettent d’obtenir une connexion bienveillante avec les personnes dites passives-agressives.
Mais dans les faits, c’est un trouble qui se règle généralement grâce à une thérapie, pour pousser l’individu à apprendre à s’affirmer et à satisfaire ce besoin de reconnaissance sous-jacent.
*Maïté Tranzer, psychologue clinicienne à Paris.
Source: marieclaire.fr
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