Comment se préparer à voir son enfant “quitter le nid”?
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Comment se préparer à voir son enfant “quitter le nid”?

Par Emmanuelle Ringot
Temps de lecture: 3 min

Après des années de vie familiale, les enfants quittent un jour ou l’autre “le nid”. Comment préparer et anticiper ce départ, pour mieux le vivre ? Décryptage d’un passage obligé, fort en émotions.

C’est un syndrome qui touche plus d’un tiers des parents et majoritairement les femmes : le “syndrome du nid vide” ou quand les enfants quittent le domicile familial pour voler de leurs propres ailes dans le monde des adultes. Comment y faire face ? Comment se préparer au mieux pour ne pas le subir ?

 

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Pour la psychothérapeute Aurore Le Moing*, on ne peut vraiment “se préparer” à voir ses enfants quitter le nid. “Il y a ceux qui le feront, plus ou moins tôt et ceux qui ne le feront jamais”, explique-t-elle. Avant d’ajouter que “dans tous les cas, notre rôle de parent est bien celui d’accompagner nos enfants afin qu’ils puissent se préparer à affronter la vie seul et à pouvoir compter sur eux en cas de problème”.

Le syndrome du nid vide, entre abandon, vacuité et dépression

Après en moyenne vingt-six** ans à choyer, nourrir, aimer les enfants, ceux-ci décident un jour de prendre leur envol, hors du nid familial. Et quelles que soient les relations qui lient un enfant à ses parents, qu’ils soient fusionnels ou non, il semble que ce départ soit une étape importante pour toutes les familles.

Alors que certains vivent une forme de dépression, amplifiée par un sentiment d’abandon et d’inutilité quand leurs enfants ne dépendent plus d’eux, d’autres sont emplis de fierté, de joie et de nostalgie. “Avant la naissance des enfants, le statut des conjoints se limite à un lien conjugal, et quand le premier enfant arrive, on acquiert une nouvelle fonction, maternelle et paternelle. Lors de ce départ, même si, bien entendu, on garde notre fonction parentale, nous sommes de nouveau confrontés à notre devoir conjugal”, explique la spécialiste.

 

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Un nid vide et des multiples scénarios

Ce départ est vécu différemment en fonction des modèles familiaux. “Par exemple, un parent célibataire avec un enfant unique, qui ont une relation très fusionnelle ; au moment de quitter le nid, le parent peut se sentir délaissé, abandonné”, raconte Aurore Le Moing. Sans compter que l’enfant peut culpabiliser de partir vivre sa vie, en ayant l’impression d’abandonner son parent.

Autre cas de figure ? Pour certains couples, les enfants peuvent constituer une sorte de prétexte pour maintenir la vie familiale dans une certaine homéostasie***. Une fois ces derniers partis, hors du nid, le couple peut se retrouver face à un mur et réaliser, qu’en effet, les enfants constituaient une excuse pour continuer, mais que sans eux au sein du foyer familial, le couple n’a plus vraiment lieu d’être.

Comment faire face au syndrome du nid vide ?

“Tout dépend de la relation sur laquelle on a basé l’éducation de nos enfants”, rappelle Aurore Le Moing. “Car autant la séparation peut s’avérer être un déchirement pour les parents, comme pour les enfants, mais elle peut aussi faire office de libération et de soulagement”, poursuit-elle.

 

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Toujours selon l’experte, “il est important de se préparer, et ce assez tôt, à voir nos enfants quitter le cocon familial. On souhaite leur bonheur, leur évolution, leur croyance en la vie et leur bien être dans leur peau. A partir de l’instant où nous prenons conscience qu’ils pourront et voudront vivre sans nous, nous ferons le maximum pour les préparer à cette réalité future, qui arrivera plus vite que prévu. Et de ce fait, en l’accompagnant, ils se sentiront soutenus et n’auront aucun mal à revenir vers nous si besoin, pour nous demander notre aide ou des conseils.”

L’anticipation reste la meilleure des préparations

Si l’anticipation reste la meilleure des préparations pour ne pas subir le syndrome du nid vide, d’autres spécialistes plébiscitent des thérapies alternatives pour amoindrir la douleur. C’est le cas par exemple de Danièle Chiron****, naturopathe et experte de l’EFT qui préconise d’utiliser cette méthode pour annihiler la douleur, grâces à des rondes spécifiques.

S’il n’y a pas de recette miracle pour se préparer au départ des enfants, il est important de savoir anticiper ce départ et surtout, d’anticiper l’évolution de cette relation en organisant par exemple des rendez-vous réguliers pour vous retrouver en famille et surtout, se lancer dans de nouveaux projets personnels, artistiques ou culturels, pour transformer cette mutation en un changement positif.

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*Aurore Le Moing, psychothérapeute à Paris

**Moyenne européenne selon le rapport « Être jeune en Europe », publié jeudi 16 avril 2015 par l’office européen des statistiques, Eurostat.

***Signifie “équilibre régulé”

****Pour aller plus loin, “Mieux vivre le départ de vos enfants”, de Danièle Chiron

Source: marieclaire.fr

Tags: éducation, Enfant, Enfants, Parent, Parentalité.