Santé : manger en pleine conscience, notre allié silhouette ?
© Shawn Ang

Santé : manger en pleine conscience, notre allié silhouette ?

Temps de lecture: 5 min

La pleine conscience, c’est la grosse tendance du moment. Car dans nos vies survoltées, prendre du recul sur nos pensées permet de gagner en sérénité… L’avantage de manger en pleine conscience ? Décrypter notre relation à la nourriture, éviter les automatismes et retrouver le plaisir de s’alimenter. Sans pression, ni culpabilité.

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Un constat : les régimes ne fonctionnent pas

Vous avez pris la résolution de faire attention à votre alimentation? Bien. Mais certaines vont jusqu’à se priver, voire s’affamer pour suivre un régime. On a beau répéter que les régimes ne fonctionnent pas, certaines retombent dans leurs travers à chaque nouvelle méthode miracle annoncée.

 

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« Le problème des régimes, c’est le paradigme de base: l’insatisfaction. On se prive et on se restreint. On perd le plaisir de manger » explique Marjane Abadie, Fondatrice de l’Institut Mindfulness, « Dans la pleine conscience, c’est aller à la découverte de votre satisfaction. Comprendre le genre de satisfaction que vous cherchez, l’émotion que cela vous procure et vos besoins. Le paradigme est totalement différent ! ».

Son objectif ? Renouer une relation saine avec la nourriture, sortir de ses automatismes et retrouver le plaisir de manger.

Toutefois la spécialiste du Mindful Leadership souligne qu’il serait malhonnête de présenter le Mindful Eating comme le nouveau régime miracle ! « Ce n’est pas sa mission. Si la personne à ce souhait de maigrir, s’interroger sur la pierre anguleuse, sur son rapport à l’alimentation, peut être intéressant.

Mais ce serait négliger énormément d’autres facteurs: les corpulences différentes, les kilos en plus qui sont là pour une autre raison,… Manger en pleine conscience n’est pas une psychothérapie, mais ce n’est pas un simple régime non plus ! Son objectif ? Renouer une relation saine avec la nourriture, sortir de ses automatismes et retrouver le plaisir de manger. Si cela amène à changer de silhouette, pourquoi pas ? Mais être dans cette attente amène un stress, et alors, la personne n’est plus dans la curiosité de la découverte de quelque chose… ».

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L’alimentation, cet anesthésiant émotionnel

À l’origine de la méthode, la pédiatre américaine Jan Chozen Bays spécialisée dans le travail avec les enfants maltraités. La doctoresse s’interrogeait sur l’alimentation et les mécanismes qui l’entourent. Adepte des techniques de relaxation bouddhiste, elle met au point la technique de la Mindful Eating qu’elle décrit en 2009 dans son livre Manger en pleine conscience: La méthode des sensations et des émotions. Un succès aux Etats-Unis dont les vagues nous atteignent aujourd’hui.

 

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Envie de vous lancer dans une formation complète de pleine conscience? L’Institut Mindfulness propose des formations et cycles de 8 semaines tout au long de l’année pour apprendre à en maîtriser l’art. À défaut des kilos en moins, manger en pleine conscience comporte de nombreux bienfaits. « Cela nous permet de découvrir nos automatismes : comment on mange, pourquoi on mange, notre lien à l’alimentation, qui est intimement lié aux émotions. Car l’alimentation est le premier anesthésiant émotionnel. On décrypte cela en observant les neuf différents types de faim qui existent. Si vous avez une faim de convivialité et que vous la comblez avec votre frigo, cela ne marche pas… » explique Marjane Abadie.

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Plus de satisfaction

En pratiquant le Mindful Eating, on comprend mieux la manière dont on fonctionne. Un peu comme une mère apprend à reconnaître les pleurs de son bébé, on apprend ici à distinguer nos faims. Principalement pour éviter de tomber dans ses travers. Ne plus manger parce qu’on regarde Top Chef, ne plus manger ‘parce que c’est l’heure’, ne plus manger ‘parce que c’est trop bon’…

 

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« On arrive à reconnaître nos limites, à plus nous écouter et surtout à nous reconnecter avec le plaisir de ce qu’on mange réellement. On a tellement pris l’habitude de manger tout en étant dans nos propres pensées, un peu comme quand on conduit, que si on vous demande le soir comment était votre sandwich de midi, il est fort possible que vous ne vous en souveniez plus, car vous n’étiez pas avec votre sandwich ! Se reconnecter, manger avec tous ses sens, offre une plus grande satisfaction. »

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Retrouver un regard d’enfant

Avantage de la méthode: une fois qu’on en connaît les rouages, il ne faut pas plus de deux minutes par repas pour la pratiquer. « Il suffit de s’arrêter et de se demander : tiens, qu’est-ce que je ressens sur la langue? Je mange d’un côté ou des deux ? C’est doux ou rêche ? Je sens les odeurs ou pas ? ».

 

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Pratiquer le Mindful Eating, c’est retrouver son regard d’enfant sur les aliments: admirer leurs couleurs, leurs textures, leurs odeurs, leurs chaleurs…

Pratiquer le Mindful Eating, c’est retrouver son regard d’enfant sur les aliments: admirer leurs couleurs, leurs textures, leurs odeurs, leurs chaleurs… « Avec ces yeux là, de curiosité et d’intérêt, vous pouvez avoir une position béta : prendre du recul et observer une position où vous êtes en difficulté. ». Ce qui permet d’en prendre conscience, d’avoir la possibilité de s’y préparer… Et donc de sortir de ses automatismes en mettant en place d’autres attitudes plus respectueuses de notre rythme et besoins. En étant conscient de pourquoi et de ce qu’on mange, on peut renouer une relation saine à la nourriture et retrouver le plaisir de manger. Sans se priver.

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Distinguer les neuf faims

  1. Des yeux « Vous sentez que vous salivez, vous avez cette sensation dans la bouche. Cette faim donne souvent l’impulsivité de commander le dessert… »
  2. De l’odorat « Qui a permis de développer le marketing olfactif… »
  3. De l’ouïe « Qui se réveille quand vous entendez parler d’un bon plat, d’une nouvelle recette… »
  4. Du toucher « L’envie de crémeux ou d’une texture particulière. Ou encore la cuisine moléculaire… »
  5. Du goût « Quand se présente l’envie de goût chocolaté, par exemple »
  6. De l’estomac « Quand vous ressentez votre estomac dans votre abdomen »
  7. Des cellules « Quand vous ressentez au plus profond de vous que vous n’avez pas envie de choucroute quand il fait 40 degrés… »
  8. De l’esprit « Qui concerne notamment l’effet placebo. Mais aussi lorsqu’on prescrit un régime de bananes alors qu’on a envie de chocolat… S’il y a frustration, l’envie de satisfaction tourne dans notre tête et nous donne du cravy, de l’envie. »
  9. Emotionnelle « Quand on utilise la nourriture comme anesthésiant émotionnel ».

Si on distingue déjà toutes ces faims, on a déjà bien déblayé le terrain.

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Nos pistes pour apprendre à manger en pleine conscience

«Manger en pleine conscience: La méthode des sensations et des émotions» de Jan Chozen Bays, éd. Les Arènes.

Les 8 méditations guidées sur la thématique de l’application Petit Bambou en libre accès.

Le cycle de 8 semaines de formation en anglais de l’Institut Mindfulness, à partir du 20 février.

Le cycle de formation de 8 semaines en français d’Emergences, à partir du 29 janvier.

Un séjour thalasso et Mindful Eating à Concarneau pour joindre l’utile à l’agréable.

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Valentine Van Gestel Voir ses articles >

Amoureuse de la diversité, éternelle gourmande, tendre passionnée et maman curieuse et imparfaite, je partage avec enthousiasme mes découvertes.

Tags: Cycle, Formation, Marjane Abadie, Mindfullness, Pleine conscience, Régime.