Définition du féminicide
Le mot féminicide est une contraction des mots « féminin » et « homicide. » Il désigne le meurtre d’une femme par un homme. La différence avec un homicide c’est qu’ici, la femme est tuée en raison de son sexe. Le terme est apparu pour la première fois en 2015 dans le dictionnaire (le Robert). Il est aussi repris par l’ONU et l’OMS. Selon cette dernière, il en existe 4 types :
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- Le féminicide intime: la femme est tuée par un homme de sa sphère intime. Souvent, il s’agit de son compagnon ou de son ex-compagnon.
- Le féminicide d’honneur (ou crime d’honneur): pour ceux dont c’est la tradition, la femme est tuée par un membre de sa famille ou de son clan dans le but de protéger leur réputation. Il est commis lorsqu’une jeune femme transgresse les lois morales (tromperie par exemple) ou lorsqu’elle est violée, par « honte ».
- Le féminicide lié à la dot: la jeune femme est tuée par sa belle famille qui trouve la dot insuffisante.
- Le féminicide non-intime: le meurtrier vise particulièrement les femmes et la mort résulte parfois d’une agression sexuelle.
La situation en Belgique
Dans plusieurs pays de l’Amérique latine, il est reconnu par le code pénal : en Bolivie, en Argentine, au Chili, au Costa Rica, en Colombie, à Salvador, au Guatemala, au Mexique et au Pérou, par exemple. La violence faite aux femmes est une réalité, et ce partout sur le globe. Ce type de violence est aussi la forme de violation des droits de l’homme la plus courante, mais elle n’est toujours pas inscrite dans le code pénal belge ! L’inexistence juridique du terme « féminicide » dans le droit belge ne veut pas dire que celui-ci n’est pas puni, mais qu’il n’est pas reconnu comme un homicide spécifique. Cela devrait prochainement changer puisque des propositions de loi sur le féminicide sont actuellement à l’étude.
L’année dernière, la Belgique comptait au moins 25 victimes de féminicide. Ces chiffres sont malheureusement à revoir à la hausse puisqu’ils sont uniquement recensés sur base des articles de presse en ligne relatant ces féminicides. Dès 2022, ils devraient être comptabilisés officiellement.
Selon Amnesty International, chaque année, 45 000 dossiers de violence conjugale sont enregistrés par les parquets. Et ce n’est que la face visible de l’iceberg quand on sait que beaucoup de femmes n’osent pas en parler.
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Selon le Cvfe (Collectif contre les violences familiales et l’exclusion), ce sont les femmes qui contactent le plus la ligne d’écoute. Elles sont suivies de près par les professionnels du métier. Juste après, on retrouve les membres de la famille proche. Finalement, 40 hommes en moyenne, appellent chaque jour la permanence. Cette ligne d’appel (0800 30 030) est souvent vue comme la « première porte » pour parler de ce fléau.
Pour toutes les questions liées au féminicide ou aux violences conjugales, la plateforme ecouteviolencesconjugales.be a répertorié toutes les adresses et les numéros utiles. La ligne d’appel 0800 30 030 est accessible gratuitement et anonymement, 7 jours/7, 24h/24. Parlez-en.
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