Les CPVS jouent un rôle primordial dans la prise en charge des violences sexuelles
© Martha Dominguez de Gouveia/Unsplash

Les CPVS jouent un rôle primordial dans la prise en charge des violences sexuelles

Par Charlotte Verbruggen
Temps de lecture: 2 min

Créés en 2017, les CPVS sont des Centres de Prises en Charge des victimes de Violences Sexuelles. Ces centres d'accueil ont été mis en place par la Belgique suite à la ratification de la Convention d'Istanbul en 2016. Ils sont sont ouverts 7 jours sur 7 et 24h sur 24.

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Les CPVS sont présents au nombre de sept sur tout le territoire. Ils sont situés à Bruxelles, Louvain, Liège, Charleroi, Roeselare, Anvers et Gand. Pour 2023, l’ouverture de trois nouveaux centres est prévue à Arlon, Genk et Namur. De son côté, Sarah Schlitz, la secrétaire d’État à l’Égalité des genres, a même annoncé vouloir en ouvrir quatre supplémentaires d’ici 2024-2025.

Le rôle des CPVS

La mission des CPVS est d’accueillir les victimes dans les meilleures conditions possibles. En allant sur le terrain, avec l’équipe de Justice à Guichet Fermé, nous avons pu voir que celui de Bruxelles possède même un espace cuisines et des salles de douche et de repos afin de pouvoir répondre à tous leurs besoins. Au sein des CPVS, les équipes essayent de vraiment accorder du temps à chaque victime. En plus d’avancer à leur rythme durant toute la prise en charge.

Un atout majeur, en plus de l’accompagnement quasiment sur-mesure, est la centralisation des étapes de la procédure. Aux CPVS, la prise en charge est complète. Il n’est pas question de quitter les centres pour porter plainte, raconter l’agression et faire les examens médicaux. Ces examens sont d’ailleurs effectués le plus rapidement possible afin que les preuves ne se détériorent pas.

Aussi, il n’est pas obligatoire de d’abord porter plainte pour ensuite obtenir l’autorisation de la récolte des preuves, comme c’est le cas hors CPVS. Ce qui est un avantage considérable pour les victimes qui attendent donc moins longtemps sans pouvoir se laver et se changer. Une fois récoltées, les preuves peuvent être conservées pendant 6 mois. L’idée est que la victime qui n’a pas décidé de porter plainte immédiatement puisse avoir toutes les clés en main pour tenter d’obtenir justice lorsqu’elle sera prête.

 

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Face à la demande, un premier agrandissement

Tout d’abord, il faut savoir que les CPVS collaborent de manière étroite avec des commissariats « de liaison ». Cela signifie donc que lorsqu’un commissariat et un CPVS sont liés, dès qu’une victime se présente au commissariat, elle est directement amenée au CPVS de référence. Il faut noter qu’elle y sera conduite uniquement si les faits datent de maximum sept jours. Là-bas, elle est prise en charge par des infirmières légistes et des inspecteurs moeurs (des policiers formés pour les CPVS). Ce sont eux qui s’occupent de l’audition au sein des CPVS lorsqu’une victime souhaite porter plainte.

Un centre doit donc être en mesure d’accueillir les victimes se présentant directement et celles redirigées par les commissariats. Or, les centres de prise en charge sont de plus en plus connus, notamment depuis le mouvement #BalanceTonBar d’octobre 2021. En conséquence, pour faire face à la demande grandissante, le CPVS de Bruxelles, situé au 320 rue Haute, s’est élargi ce 18 janvier. Les locaux y sont maintenant bien plus grands et les équipes renforcées. Cet élargissement fait également écho à la décision de lier plusieurs commissariats supplémentaires au CPVS de la ville.

 

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Même si aujourd’hui tout est mis en place pour accueillir le plus de victimes possible, pour bénéficier de l’accompagnement complet du CPVS, il faut s’y rendre dans le mois suivant l’agression. Passé ce délai, le centre va plutôt rediriger les victimes vers d’autres lieux de prise en charge comme SOS Viol.

Pour plus d’informations concernant les CPVS, cliquez ici.

 

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Tags: Féminisme.