Pour les 125 ans de Magritte, le bar de l’Hôtel Amigo a conçu une carte avec Le Maestro Salvatore Calabrese : 20 cocktails signature, dont « Ses Œuvres » (dix concoctions ingénieuses inspirées des œuvres du peintre), et « Son Monde » (dix cocktails classiques tirés de la vie de l’artiste).
Salvatore Calabrese, la mixologie au rang d’art
Il a la tchatche d’un passionné, même après cinquante ans de carrière. Celui qui a commencé à créer des cocktails à l’âge de douze ans carbure à l’enthousiasme et reste émerveillé par les saveurs, les parfums, les couleurs. « Je ne fixe aucune limite à ma créativité, je puise mon inspiration partout ! », sourit ce virtuose de la mixologie. Comme ce fameux matin où il n’avait pas envie de prendre de petit-déjeuner et où sa femme lui a quand même préparé un toast à la marmelade d’orange. Il n’en a pas fallu plus au Maestro pour s’intéresser au goût de l’agrume et imaginer ce qui deviendrait l’une de ses recettes légendaires, le mythique Breakfast Martini, fait de marmelade d’orange, de gin, de Cointreau et de citron. Une création à savourer, comme son nom l’indique…dès le matin ! « Il n’y a pas d’heure pour déguster un cocktail, cer- tains peuvent même aider à se remettre d’une gueule de bois, c’est d’ailleurs le propos de mon manuel de recettes Hair of The Dog », sourit le propriétaire du mythique Donovan Bar à Londres.
Des cocktails élevés au rang d’art
La force du maestro ? Séduire aussi bien les palais des plus grands, de feue la reine d’Angleterre à Stevie Wonder, Fidel Castro, Lady Diana ou Nelson Mandela, que ceux de nombreux lambdas. « Quelle que soit la personne assise à mon bar, un cocktail ne sera réussi que s’il procure une vraie émotion. Il doit raconter une histoire. C’est du sur-mesure ! Comme bartender, je suis à la fois votre psy, votre ami et un artiste… Dans 80 % des cas, la personne ne sait pas ce qu’elle va choisir.
L’écoute est primordiale : il faut capter l’état d’esprit du client, décrypter ses goûts et trouver ce qui lui conviendra exactement à ce moment-là, un mélange qui le réconforte et lui fait plaisir. C’est une question d’osmose, de capture d’instant… On n’est pas là uniquement pour faire des mélanges. On crée du lien, on traduit un état d’âme et une envie dans un verre à siroter ! » Des ingrédients humains qui font de Salvatore Calabrese le créateur du Martini idéal. « Dieu a mis six jours pour créer un monde parfait, il m’en a fallu cinq pour concevoir un cocktail parfait ! », sourit celui qui est entré au Guinness Book des records.
Car parmi les meilleurs breuvages à son actif, il y a notamment le cocktail le plus cher du monde, réalisé à partir d’alcools datant d’avant la Révolution française…à 6.800 euros le verre. Mais l’homme reste humble. Il a d’ailleurs refusé de jouer son propre rôle dans un James Bond, excluant de secouer du Martini dans un shaker.
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