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Qui est Roman Polanski ?
Roman Polanski, né le 18 août 1933 à Paris, est un réalisateur, scénariste, comédien, metteur en scène et producteur. D’origine franco-polonaise, il a une quarantaine de films à son actif, dont certains grands classiques tels que Rosemary’s Baby, Le Pianiste ou encore Le bal des vampires. Il a, à son actif, quatre Césars, une Palme d’Or et un Oscar de meilleur réalisateur.
Sa famille est assassinée lors de la Shoah. Roman est lui-même un survivant du ghetto de Cracovie. En 1969, il est marié à Sharon Tate, alors enceinte de huit mois, quand elle est sauvagement assassinée par des disciples de Charles Manson.
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L’affaire Polanski en bref
L’affaire Polanski remonte à plus de 40 ans, puisque les premiers faits se sont déroulés en 1977 (voir chronologie ci-dessous). Le débat est relancé depuis le 13 novembre, date officielle de sortie du film J’accuse.
En 2019, Interpol recherche toujours, Roman Polanski, considéré comme fugitif. Celui-ci ne peut circuler librement que dans trois pays : la France, la Pologne et la Suisse. Il y a une dizaine de femmes qui l’accusent de violences sexuelles lorsqu’elles étaient adolescentes, dont une ayant vu sa plainte classée pour prescription en Suisse.
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L’affaire Polanski dans les années 70
Au mois de mars 1977, il est accusé d’une relation sexuelle avec une mineure, Samantha Geimer (13 ans), par un tribunal des États-Unis. Relation consentie ou non, il plaide coupable de relation sexuelle illégale avec une mineure, afin de permettre l’abandon des charges de viol.
Il passe 42 jours en prison, avant de sortir pour conduite exemplaire. Le jour après sa libération, le juge annonce vouloir condamner à nouveau Polanski. Il vise une prolongation de la peine jusqu’à 50 ans.
En janvier 1978, Polanski choisit alors de quitter les États-Unis pour se réfugier en France, pays dont il a la nationalité et qui refuse l’extradition des citoyens français. La fuite du réalisateur fait passer l’affaire dans une autre dimension : il est désormais un fugitif, la justice américaine n’aura de cesse de tenter de mettre la main sur lui lors de ses voyages à l’étranger, mandat d’arrêt international à l’appui.
En 1993, Polanski verse une indemnité de 225.000 dollars à Samantha Geimer.
L’année 1997, Samantha déclare publiquement avoir pardonné au réalisateur et demande l’arrêt des poursuites à son encontre. En effet, depuis 1978, les États-Unis demandent toujours que Polanski soit extradé pour être jugé.
D’ailleurs, en 2013, Samantha Geimer publiera son autobiographie La Fille: Ma vie dans l’ombre de Roman Polanski, dans laquelle elle explique que « Le temps guérit les blessures […] il n’y a aucune raison de continuer à poursuivre Polanski, il faut le laisser exprimer son génie en oubliant son passé. »
L’affaire Polanski à partir de 2000
En 2009, la police attend Roman Polanski à Zurich, dans le but d’une extradition vers les États-Unis. Il va passer deux mois dans une prison suisse avant une assignation à résidence pendant huit mois, avec un bracelet électronique.
Ensuite, en 2010, un juge américain clame qu’il n’y a aucune raison d’extrader Polanski vers les États-Unis, qu’il a purgé sa peine. Pourtant, les américains continuent à demander l’extradition de Polanski, que la Suisse refusera en 2010 et la Pologne en 2015.
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Depuis 2010, le réalisateur a fait l’objet de plusieurs nouvelles accusations, qu’il a toutes contestées. Charlotte Lewis affirme qu’il l’a violée en 1983, alors qu’ils préparaient le film Pirates. Elle avait 16 ans.
En 2017, après l’affaire Weinstein et MeToo, il y a trois nouvelles femmes qui ont accusé Polanski.
D’abord, Robin M, qui annonce avoir subi une agression sexuelle par l’homme en 1973, alors qu’elle avait 16 ans. Ensuite, Marianne Barnard, qui avait 10 ans en 1975. Et enfin, Renate Langer, actrice, qui déclare avoir subi un viol lorsqu’elle avait 15 ans. Le réalisateur se serait excusé en lui offrant un rôle dans Quoi?, qu’elle a accepté. La police a classé l’affaire pour prescription.
L’Académie des Oscars exclut Polanski, dans le sillage de Weinstein, en accord avec les « normes de bonne conduite ». Une victoire pour les associations féministes, qui veulent le voir en prison.
Le 8 novembre 2019
Date importante dans l’histoire de l’Affaire Polanski, le 8 novembre 2019 est symbole de l’explosion des digues, les langues se délient. S’il n’y a qu’un nom à retenir du 8 novembre, c’est celui de Valentine Monnier. Il s’agit d’une actrice française, qui déclare avoir été violée par Roman Polanski en 1975.
C’est la sortie du film J’accuse qui a marqué la limite. L’histoire du capitaine Dreyfus est la plus grosse erreur judiciaire française, résultat d’un acharnement judiciaire désormais publiquement reconnu. Polanski, qui a réalisé ce film, se compare au capitaine Dreyfus. Il clame que l’acharnement judiciaire contre lui est indécent, injuste et totalement disproportionné. Ce sont ces mots qui ont mis le feu aux poudres.
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Valentine Monnier déclare, quelques jours avant la sortie de J’accuse, que Polanski l’avait agressée sexuellement en Suisse, en 1975, alors qu’elle avait 18 ans. Plus que les autres accusations (Charlotte Lewis, Renate Langer…), celle-ci déchaîne les foules. Publiée dans une tribune du Parisien, c’est la première fois qu’une française accuse Polanski.
Suite à cette accusation, que Polanski réfute totalement, l’avant-première de J’accuse (le 8 novembre) est annulée. En effet, devant le cinéma parisien Le Champo où se déroulait la projection, une manifestation féministe empêche le public d’entrer. Leur revendication est que la célébrité ne doit pas être synonyme de régime de faveur.
Dès le 9 novembre, un hashtag #BoycottPolanski est lancé sur les réseaux sociaux. Les acteurs de J’accuse, Jean Dujardin et Emmanuelle Seigner (seconde épouse de Polanski) annulent bon nombre de leurs interviews radiophoniques et télévisées pour le film.
Depuis le 8 novembre, ce sont donc au total douze femmes qui accusent Polanski de les avoir agressées sexuellement.
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