Après le siège des Nations Unies à New York, c’est au Parlement bruxellois que l’expo « What Were You Wearing ? » est installée pour une dizaine de jours. Le but de cette initiative est de faire évoluer les mentalités, de mettre en lumière le fait qu’aucune tenue n’est une invitation lorsqu’il est question de violences sexuelles et de démontrer l’ampleur des agressions. Les participantes au projet ont pu transmettre anonymement une description de leur tenue respective ainsi que le contexte dans lequel les viols qu’elles ont subis ont été commis. Une fois rassemblé, l’ensemble des témoignages a donné naissance à l’exposition itinérante « What Were You Wearing ? »
Les personnes qui ont participé à ce projet sont définies comme des survivantes de violences sexuelles. Les tenues qu’elles portaient au moment des faits sont exposées sur des mannequins dans la salle des glaces, il y en a 103 en tout. Elles font référence au 1,3 milliard de victimes d’agressions sexuelles à travers le monde, un nombre glaçant estimé par l’OMS. En Belgique, selon une étude de Amnesty parue en 2020, près de la moitié des femmes ont été exposées à la violence sexuelle et 20 % d’entre elles ont subit un viol.
Une exposition signée l’Initiative Spotlight et Rise
La première expo du genre a été créée en 2013 par Jen Brockman, la directrice du Centre de prévention et de sensibilisation aux violences sexuelles de l’Université du Kansas, et la Dr Mary Wyandt-Hiebert. Elle comptait 40 témoignages et tenues. Cette fois, près de 10 ans plus tard, cette exposition « What Were You Wearing ? » est le fruit d’une collaboration entre l’Initiative Spotlight, une initiative mondiale des Nations unies en partenariat avec, notamment, l’Union européenne visant à éliminer la violence contre les femmes et les filles, et Rise, une organisation dirigée par des survivantes qui aide les citoyens et citoyennes à faire passer des lois concernant la lutte contre les violences sexuelles.
À l’heure actuelle, ce sont 65 lois que l’organisation Rise a réussi à faire passer aux États-Unis pour aider les victimes de violences sexuelles. Quant à l’Initiative Spotlight, il y a de nombreuses victoires à noter comme la multiplication par dix des budgets nationaux consacrés à la lutte contre la violence fondée sur le sexe dans 14 pays, un taux de condamnation pour violence fondée sur le sexe qui a doublé dans 12 pays ou encore, 477 lois ou politiques qui ont été signées ou renforcées pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles.
À l’occasion de l’inauguration de l’exposition au cœur du Parlement bruxellois, Amanda Nguyen, la fondatrice et directrice générale de Rise ayant elle-même joint son témoignage à celui des autres survivantes, a déclaré : « Nous avons la possibilité de modeler le monde tel que nous le désirons. Personne n’est impuissant lorsque nous nous rassemblons, et personne n’est invisible lorsque nous exigeons d’être vues. Alors, exigeons d’être vues. Avec cette exposition, nous donnons aux survivantes une plateforme et nous sommes fiers de pouvoir l’amener en Belgique pour toucher un public international. » Un discours fort à l’image de cette exposition qui invite à mettre fin aux préjugés qui pèsent sur les épaules des survivantes.
Infos pratiques
- Quand ? Du 20 juin 2023 au 1er juillet 2023 inclus. Du lundi au vendredi de 9h à 17h et le samedi de 10h à 17h.
- Où ? Au Parlement bruxellois, rue du Lombard 69, 1000 Bruxelles.
- Combien ? L’entrée est libre et gratuite.
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