« Nulle part sur Terre, les femmes n’ont autant d’opportunités que les hommes. Nulle part. Mais pour les filles et les femmes des pays les plus pauvres, cette inégalité est amplifiée » tente d’alerter depuis trois ans l’organisation non-gouvernementale internationale ONE.
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Dans un long rapport intitulé « la pauvreté est sexiste », l’association analysait que les femmes sont plus touchées que les hommes par la précarité dans les pays en développement. Cette pauvreté féminine dépend parfois et dans de nombreux pays des lois qui discriminent les femmes. Un milliard de femmes n’ont pas accès à un compte bancaire. 2,7 milliards de femmes, soit bien plus de la moitié des femmes dans le monde, se voient exclues de certains travaux.
Dénonciation par l’absurde
ONE a identifié ces lois sexistes à travers le monde, de Malte à Madagascar, en passant par la Chine jusqu’au Niger. Dans chacun de ces pays, les lois sont aberrantes mais bien actuelles. Pour dénoncer l’absurdité de ces règles autant que leurs graves conséquences, l’ONG a créé un test à choix multiples.
En Chine, les femmes n’ont pas le droit de travailler dans… le domaine de la physique la menuiserie ou les mines ? À Malte, un homme qui kidnappe une femme peut échapper aux poursuites judiciaires si… il s’excuse auprès de son père ? s’il l’invite à diner ? s’il l’épouse ?
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À Madagascar, les femmes n’ont pas le droit de… travailler la nuit, se baigner la nuit ou cuisiner la nuit ? Au Niger, une femme mariée ne peut pas ouvrir un compte sans… la permission de son mari, passer un test de mathématiques ou verser un acompte de 1000 dollars ? En Tunisie, les femmes héritent… 75% de moins que leurs frères, 50% de moins que leurs frères, 25% de moins que leurs frères ?
La campagne a priori ludique, interpelle, car les propositions sont à chaque fois plus absurdes les unes que les autres, et il est presque impossibles de distinguer les vraies des fausses, l’impensable de la réalité bien réelle, tant elles sont toutes autant grotesques. Ainsi la gravité de ces situations saute aux yeux.
Une fois informée des interdits des femmes à chaque coin du monde, l’ONG propose à celle ou celui qui vient de passer le test (et qui a certainement obtenu un très mauvais score vu l’absurdité de ces lois) de signer une pétition pour que les femmes ne soient plus interdites de travaux dans certains domaines.
Infos sur la campagne sur one.org.
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