Yes I’m fat !
Oui, je suis grosse… Clame haut et fort la vlogueuse Nabela Noor dans une vidéo d’août 2017 qui comptabilise plus de 140.000 vues en deux jours. À la fois lucide et fière, la jeune banglado-américaine assume sa corpulence sans se mentir. « Je n’ai nul besoin des gens qui me rappellent que je suis grosse, commente-t-elle avec un brin de cynisme. Je le sais. J’ai un miroir ».
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Icône du body-positivism, la jeune femme est régulièrement taclée sur son poids. La critique est aisée et l’insulte violente… Certains détracteurs lui suggèrent même de se tuer, insinuant que seule la mort pourra résoudre son problème de surpoids. Mais il y a un hic : en dehors de la pure problématique « santé », Nabela Noor ne considère pas l’obésité comme un « problème » à solutionner…
Et même si les insultes d’une violence inouïe (et d’une banalité navrante ; « cochonne, lui lance-t-on, mocheté, monstre ») la heurtent parfois, la jeune femme déclare aujourd’hui qu’elle est déterminée à mettre la honte de côté et à poursuivre le combat dans le sens d’une valorisation de l’amour propre.
I’m fat, I’m fashionable
« Je suis grosse, ça ne m’empêche pas d’être fashion », assure-t-elle dans un sourire.
Et à tous ceux qui souffrent de ne pas renvoyer une image correspondant aux canons en vigueur, elle martèle comme un mantra : « personne ne peut nous dire qui nous sommes. Nous sommes glorieux. Nous sommes beaux. Nous sommes dignes ! »
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À ses détracteurs les plus tenaces, Nabela Noor balance des mots d’amour – « I love me ! – qui résonnent étrangement avec ceux du poète :
« Je suis faite pour plaire
Et n’y puis rien changer
Mes talons sont trop hauts
Ma taille trop cambrée
Mes seins beaucoup trop durs
Et mes yeux trop cernés
Et puis après
Qu’est-ce que ça peut vous faire
Je suis comme je suis
Je plais à qui je plais »
Prévert.