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A l’ère de l’hyperconnectivité et des réseaux sociaux, la solitude n’a jamais fait autant parler d’elle. Peur de l’isolement ? Repli sur soi qui peut entraîner l’exclusion ? La solitude effraie. Pourtant en l’apprivoisant, on peut la transformer en solitude créatrice et passer d’une aliénation à une liberté et un épanouissement personnel.
Solitude : une rencontre avec soi-même ?
Si certaines personnes fuient à tout prix la solitude, il semblerait que passer des moments en tête-à-tête avec soi-même pourrait être une des clés de l’épanouissement psychique. Le fait de s’octroyer des moments en solo permet de s’écouter, se poser de bonnes questions, se souvenir de ses rêves et en trouver de nouveaux. La solitude pousse à chercher au fond de soi ses désirs profonds et aide à trouver sa voie.
Alors que le bruit ambiant ne cesse de nous assourdir au quotidien, la solitude permettrait également de s’abstraire de la cacophonie ambiante pour retrouver le goût du silence. Ce même silence qui permettra par la suite à l’esprit de se reconnecter aux sens et aux émotions. Un moyen efficace de retrouver son indépendance et d’être en phase avec ses aspirations et ses envies.
Solitude et estime de soi
Aussi paradoxale que ce soit, la solitude est un moyen de mieux vivre avec les autres. En effet, pour lier des amitiés ou des relations de qualités avec les autres, il faut être en lien avec soi-même. Si on ne supporte pas notre propre compagnie, comment quelqu’un pourrait la trouver agréable ? L’idée est d’arrêter d’idéaliser les autres et de ne pas perdre de vue que l’on apporte plus aux autres en étant soi-même.
Helen Monnet, auteure de l’ouvrage “Bienheureuse solitude”* insiste sur le caractère unique de chaque être humain, qui rend les moments de solitude “indispensables”. Pourquoi ? Pour que chaque être humain ait le temps de réfléchir à son propre existence. Ensuite, il prendra conscience de ses qualités, de son unicité et sera par la suite capable de gagner en estime de soi, même en société.
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A chaque âge, sa solitude
Pour apprendre à aimer la solitude, il faut prendre conscience qu’il existe différentes solitudes qui correspondent à chaque âge. Pour Helen Monnet, “selon les phases de l’existence, l’exercice de la solitude prend différents aspects. En effet, l’aptitude au retrait permet de modifier la tournure de son esprit afin de s’ouvrir au changement qui s’opère déjà ou va s’opérer de façon particulière, chez chacun”, écrit-elle.
Après l’enfance – durant laquelle la solitude peut être une véritable épreuve – vient l’adolescence, et les transitions psychiques qui l’accompagnent. Du fait des montagnes russes émotionnelles vécues par l’adolescent, il va vouloir s’isoler par moments et faire ainsi l’expérience réelle de la solitude. Par la suite, la solitude “subie” pourra venir aux individus lors des périodes de célibat ou après une rupture amoureuse. Vient ensuite la fameuse “crise de la cinquantaine” puis en fin de vie, ce qu’on appelle l’apprentissage du lâcher prise.
La solitude comme clé de la liberté individuelle
Une fois que la solitude n’est plus une source d’angoisse, il faut pouvoir convertir ses moments de calme en véritable travail de développement personnel. Du temps pour s’occuper de soi, développer sa créativité, se fixer de nouveaux défis dans la vie, prendre conscience de tout ce qu’on a accompli … autant de clés qui s’offrent à nous, quand on se retrouve seul(e).
Cette confiance en soi mêlée au travail de pleine conscience et au développement personnel, permet de libérer l’esprit, de gagner en indépendance, de se libérer de ses angoisses, de devenir autonome affectivement et même d’être plus responsable. Une recette miracle en somme.
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Comment on apprend à être seul(e) ?
Pour appréhender la solitude, il faut apprendre à être seule. Jusque-là, rien de plus logique. Il ne tient qu’à soi de changer ses priorités et ses habitudes. Et si on allait voir cette expo en solo ? Et si on zappait l’afterwork du jeudi soir pour prendre le temps de lire ? Et si on décidait de ne rien faire du tout le week-end prochain ? Vous sentez cette sensation ? On arrête enfin de courir. On se pose. Et on pense à soi.
Face à la solitude, on peut s’écouter, se remettre en question et faire l’introspection nécessaire pour avancer et aller à l’essentiel. Sans s’isoler, on peut commencer par faire le tri entre les relations agréables, de confiance, et les relations nocives, qui nous empêchent d’être nous-mêmes ou nous font perdre du temps.
Pour aller plus loin, “Bienheureuse Solitude” de Helen Monnet, Ed. Larousse, 16,95 euros
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