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LES ENFANTS DU GUET, MARY HIGGINS CLARK & ALAFAIR BURKE
C’est l’aboutissement posthume de la reine incontestée du sus- pense depuis trente ans, Mary Higging Clark, qui avant sa mort, s’est associée à Alafair Burke, sa co-auteure et nouvelle voix du polar, pour faire aboutir la suite de La Maison du guet, titre phare qui avait propulsé la romancière au rang de star à l’âge de 48 ans. Papesse de l’intrigue qui a révolutionné le thriller, elle voit la suite de son best-seller tenir ses promesses dans un récit obsédant parfaitement ficelé, où le suspense est mené de main de maître et rend la lecture entêtante, irrépressible. Des secrets enfouis, une fillette en péril, la menace d’un prédateur qui plane…les ingrédients, volontairement non anodins dès le départ, sont l’une des forces de ce roman qui tient en haleine du début à la fin et font de ce titre un thriller psychologique extrêmement abouti.
Albin Michel, 21,90 €
L’ENVOL DE TOSCA, SOPHIE VAN DER STEGEN
Trois destins de femmes boule- versés par La Tosca, opéra en trois actes de Giacomo Puccini. Un récit choral construit autour d’une bague, véritable quatrième personnage du roman, et décliné à la manière d’un opéra, au gré des actes et des interludes. Une façon aussi d’entrer dans l’envers du décor, de pénétrer les coulisses d’un univers a priori merveilleux qui n’échappe pourtant pas au réel et qu’il dépeint sans détours, à la manière d’un miroir grossissant. Un premier roman prenant que signe la dramaturge bruxelloise Sophie Van der Stegen, qui a reçu le Prix du Roman noir de la Foire du Livre de Bruxelles. Une fresque réaliste sur les grandes étapes que chaque femme connaît dans sa vie. On en sort avec une furieuse envie de rester actrice de sa vie et de ne jamais en devenir la spectatrice sacrifiée.
Ker Éditions, 18 €
RESTE, ADELINE DIEUDONNÉ
On ne sait ce qui tient le plus en haleine dans ce troisième roman très attendu. La banalité du tragique ou le tragiquement banal, poussé de façon jubilatoire, ou la fascination de l’amour au-delà de la mort qui s’apparente au voyeurisme sans pour autant intruser. Une histoire d’adultère qui dépasse l’entendement, rendue captivante sous la forme épistolaire haletante qu’elle revêt, la maîtresse en perdition écrivant à l’épouse dans un récit surréaliste et puissant, alors qu’elle ne compte pas rendre le cadavre de son bien-aimé à sa femme officielle. La romancière signe ici un suspense captivant, avec une maîtrise jouissive de l’atmosphère et d’un climax psychologique porté à son paroxysme, du début à la fin. Jubilatoire, intense…immensément bouleversant !
L’Iconoclaste, 20 €
LES FOLLES ENQUÊTES DE MAGRITTE ET GEORGETTE, LEFFE-TOI ET MARCHE, NADINE MONFILS
En ouvrant le journal, Georgette découvre la disparition de son amie Justine, passionnée d’histoire qui effectuait des recherches à l’abbaye de Leffe. Elle convainc Magritte, anticlérical mais qui adore la Leffe, d’élucider le mystère. On savoure les aventures de ce duo improbable né de la plume de Nadine Monfils – qui a réellement connu la veuve du peintre – et dont les enquêtes inédites regorgent d’une belgitude revendiquée et d’un humour indescrip- tible, dont on se délecte à chaque page. Pour ce nouveau tome, la romancière et drama- turge a choisi le milieu ecclésias- tique, en clin d’œil à l’anticlérica- lisme de Magritte, pari d’autant plus réussi qu’elle s’est inspirée d’un vrai chanoine pour créer l’un de ses personnages. C’est rocambolesque, drôle et mâtiné d’un surréalisme propre au plat pays. Ceci n’est pas un roman.
Robert Laffont, 14,90 €
DERNIER PARKING AVANT LA PLAGE, SOPHIE LOUBIERE
On entre dans ce roman comme dans un film, tant le récit donne à voir, à entendre, à se projeter. On a d’ailleurs l’impression de lire un scénario, il ne reste qu’à imaginer les acteurs de notre choix pour incarner les différents person- nages qui habitent ce récit captivant. Le cadre est trompeur : un village (faussement tranquille), un été caniculaire, des ados qui s’ennuient, des mamans dont on a l’impression qu’elles comptent beaucoup sur l’été pour jouer lui aussi un rôle de parent… Au fil des pages, on s’enfonce dans un thriller psychologique, planté dans un décor a priori idyllique et où la tension de plus en plus palpable au fil des pages rend la lecture terriblement addictive. La plume de cette journaliste française est une fois de plus redoutablement efficace.
IFS – Collection Phénix Noir, 15 €
LA MARIÉE PORTAIT DES BOTTES JAUNES, KATHERINE PANCOL
C’est d’abord une immersion totale au cœur des vignes, dans le Bordelais, décor estival par excellence. Un cadre remarquablement décrit par la romancière qui en fait ressentir jusqu’à l’odeur de la terre. L’histoire, elle, prend aux tripes. India et Louis, deux jeunes enfants, échappent à un terrible accident de voiture : leur beau-père meurt et leur mère, Muriel, les laisse quelques temps aux bons soins de sa famille, propriétaire d’un domaine vinicole réputé. Sauf que le temps passe… On s’attache malgré soi à ces deux personnages émouvants, dont la candeur bouleverse les codes d’un milieu aristocratique a priori fermé. Une saga familiale à la fois cruelle et tendre et qui fait réfléchir à la façon dont on s’enferme, parfois à son insu, dans des stéréotypes qui empêchent la légèreté et une certaine insouciance.
Albin Michel, 24,90 €
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