Trois romans qui vont vous faire voir la Saint-Valentin autrement… Poétique, bouleversant, drôle : chacun décline les sentiments avec brio et donne furieusement envie de tomber amoureux.

Les fragments du cœur, de Marion Fritsch

« Le téléphone vibre. Ton prénom en
notification. Je le murmure comme une
poésie, comme une incantation. »

Diplômée en écriture créative, Marion Fritsch nous a habitués aux récits courts et émotionnellement puissants qu’elle partage sur la Toile, notamment sur son compte Instagram Un livre Une Histoire. Trentenaire passionnée par la portée affective de chaque mot, elle y décline ses fragments poétiques en puisant dans les terreaux de l’amour et des émotions. Un exercice de style qui séduit sa communauté de plus de 300.000 lecteurs et qu’elle explore dans un premier roman hors norme, découpé en quatre parties, à l’image des quatre saisons dans lesquelles le récit s’insinue au gré des orages, tempêtes et accalmies que vit le couple de femmes dont elle a fait ses héroïnes bouleversantes. Une façon magistrale d’interroger le discours amoureux qui s’effrite, s’amenuise et se désagrège malgré soi, malgré tout. Des récits sous forme de poèmes qui claquent et percutent, criants de vérité et à l’état brut, tour à tour habités de joie infinie, de colère ou de chagrin, ces émotions qui collent à la peau, au cœur et dont on ne se défait jamais vraiment entièrement, tant l’amour est dans tout, un sourire, un regard, une larme, un souffle, un murmure, ou même un silence. Magnifique.

livre Les fragments du cœur

Albin Michel, 16,90€

Je le veux !

How to end a love story, de Yulin Kuang

« Grant fixe le mail sur son écran en se
demandant si c’est une hallucination qu’il
a créée de toutes pièces à force de le
vouloir autant. »

Véritable phénomène littéraire, la version française du très attendu roman de Yulin Kuang débarque début février et confirme l’attrait grandissant pour les romances «enemies-to-lovers», où le lecteur est happé par ce qui attire et oppose à la fois les deux personnages principaux. À l’image des deux héros, Helen et Grant, on est pris au piège par la fameuse équation impossible «amour-haine» propre au genre littéraire, avec en toile de fond une réflexion profonde et salutaire sur les relations potentiellement toxiques, la fascination et le pouvoir au sein du couple, mais aussi l’hostilité, voire la détestation. Des extrêmes qui éprouvent les relations et qui au-delà de ce qui à la fois séduit et incommode, charme et embarrasse, éblouit et perturbe, interroge sur notre propension à ne pas savoir facilement tourner les pages. Si le récit est haletant et difficile à lâcher avant la fin, c’est à nos propres histoires d’amour qu’il fait écho, qu’elles soient avortées ou abouties, porté par ce que les personnages nous renvoient et qui ne nous arrange pas nécessairement : faire la paix avec soi-même et son passé est sans doute une des voies pour s’ancrer pleinement dans le présent. Bouleversant, sur fond d’humour.

livre love story

Éditions du Seuil, Label Verso, 21,90€

Je le veux !

Happée par la mer, d’Isabelle Schmidt

« Certains silences écrasent de leur
vacarme, d’autres caressent, emportent
ailleurs. Nous égarions nos yeux dans la
pièce; éviter les regards, disperser le
trouble. »

Côté pile : Gisèle, trente ans, factrice au prénom désuet qui a renoncé à la maternité, choix assumé qu’elle vit sereinement. Côté face : Paul, reclus dans sa grande maison, son grand amour l’ayant quitté du jour au lendemain sans qu’il sache pourquoi, et dont il continue à espérer qu’elle reviendra. Des personnages peu banals, qu’on a très vite l’impression de bien connaître, et rendus très attachants par la Belge Isabelle Schmidt, chanteuse lyrique de formation, dont le premier roman prometteur puise notamment son inspiration dans les lumières, les atmosphères et les ambiances de la Bretagne qu’elle connaît bien, y compris le café du petit village où se trame le récit et d’où elle a d’ailleurs écrit une partie de l’histoire. Une façon de s’imprégner et de s’ancrer dans le monde, et d’y puiser des bribes du quotidien qui font sonner le roman juste et vrai, tant la narration est aboutie. Un livre qui fait du bien, rassure sur nos failles et rappelle à quel point l’amour revêt une multiplicité de définitions, dont celle d’apprendre aussi à aimer les fissures et les cicatrices, comme les plaies non refermées. Émouvant.

livre Happée par la mer

Flammarion, 20€

Je le veux !

 

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