1/4 des Belges ne croit pas que la précarité menstruelle existe
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1/4 des Belges ne croit pas que la précarité menstruelle existe

Par Margo Verhasselt
Temps de lecture: 3 min

Il y a tout juste un an, la marque d'hygiène Always lançait la campagne #NonàlaPrécaritéMenstruelle en Belgique. Au même moment, la marque révélait les résultats d'une enquête menée par iVox qui a montré qu'une femme belge sur 15 n'avait pas les moyens de s'acheter des produits menstruels chaque mois. Un an plus tard, un nouveau sondage montre que la situation est toujours aussi préoccupante : 6% des Belges ont du mal à s'acheter des protections hygiéniques, faute de moyens.

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Un quart de la population (25%) ne croit pas que la précarité menstruelle existe en Belgique. Ce chiffre est encore plus élevé pour  les hommes (29%), contre 22% des femmes. Pourtant, l’étude montre que 6% des femmes interrogées âgées de 12 à 49 ans a déjà manqué d’argent pour s’acheter des produits menstruels. 7% d’entre elles avouent même utiliser un tampon plus longtemps que la durée recommandée par manque d’argent, malgré les conséquences possibles que cela peut avoir sur la santé.

 

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Seule la moitié des Belges interrogés (49%) se sentent à l’aise pour parler de précarité menstruelle, un tabou encore plus présent chez les jeunes de 12 à 17 ans. Beaucoup pensent également que le sujet devrait être davantage abordé dans les médias (71%) et à l’école (75%). De plus, la moitié des répondants (51%) pensent que la précarité menstruelle est un problème qui ne touche que les femmes.

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« Un an après notre enquête initiale, il est clair que la précarité menstruelle s’est aggravée au cours de l’année écoulée, malgré tous les efforts et actions. Le problème reste plus que jamais d’actualité en Belgique, tant en termes de perception que de réalité », déclare Chloë Raemaekers, Directrice Marketing de Feminine Care.

Un sentiment de honte

L’enquête montre également que 8 femmes sur 10 ayant des problèmes financiers (81%) éprouvent un sentiment négatif à ce sujet. Par exemple, la honte et la peur d’être jugée étaient les deux raisons les plus fréquemment citées. Parmi ce groupe de femmes, 6 sur 10 (63%) déclarent ne pas vouloir en parler aux autres, ni demander de l’aide aux autres, y compris à leurs proches (62%).

La sexologue et thérapeute relationnelle Kaat Bollen explique : « Pour les jeunes filles, les règles sont souvent difficiles : accepter qu’on devienne une femme et les éventuels désagréments qui vont avec n’est pas si simple. Il est dommage que ce processus d’acceptation soit rendu encore plus difficile pour de nombreuses filles par la pauvreté. Chaque fille, chaque femme mérite de se sentir bien dans son corps et de pouvoir en prendre soin d’une manière qui lui fasse du bien. »

La même chose est observée dans la pratique : « Les demandes d’aide de la part d’organisations qui s’occupent de personnes menstruées en situation de précarité ont fortement augmenté cette dernière année. Nous constatons aussi une évolution en termes de profil de personnes touchées, et notamment un nombre croissant d’étudiants », indique Véronica Martinez, directrice de l’asbl BruZelle. « En plus du soutien matériel, il est essentiel de mettre l’accent sur l’éducation des jeunes à ce sujet, de les sensibiliser au problème et d’aider à briser le tabou qui entoure les menstruations en général et la précarité menstruelle en particulier, ainsi que la honte qui les entoure… »

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#NonàlaPrécaritéMenstruelle

Heureusement, 2 Belges sur 3 interrogés (64%) indiquent vouloir apporter concrètement leur aide pour résoudre ce problème. Bien que la solidarité féminine (73%) soit bien supérieure à celle des hommes (55%), qui se disent « moins concernés » par la cause, un quart des Belges (25%), hommes et femmes confondus, sont prêts à donner des produits menstruels dans une boîte de dons à l’école ou au travail. Une part presque égale est prête à garder quelques produits menstruels sur elle au cas où quelqu’un en aurait besoin (23%) ou à faire don de produits à des organisations qui s’y engagent (21%). Enfin, 6 répondants sur 10 (59%) sont même convaincus que les produits menstruels devraient être gratuits pour tout le monde. 

À travers la campagne #NonàlaPrécaritéMenstruelle et avec des dons de produits, Always veut faciliter l’accès aux produits menstruels et briser le tabou pour que les personnes dans le besoin osent demander de l’aide. Pour chaque paquet d’Always que les Belges achètent dans un magasin en Belgique entre le 16 janvier et le 12 février 2023, la marque fait don d’une serviette hygiénique à l’asbl BruZelle. L’organisation se chargera ensuite de redistribuer ces produits via son réseau dans les écoles, les campus universitaires et les associations à travers tout le pays.

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Malvine Sevrin Voir ses articles >

Des podiums parisiens aux dernières nouveautés skincare qui enflamment TikTok, je décrypte les tendances pour Marie Claire Belgique. Passionnée de voyage, de mode et de beauté, je partage mes coups de coeur dénichés aux quatre coins du globe. En tant que rédactrice en chef digital, j'ai également à coeur de mettre en lumière les histoires inspirantes de femmes à travers notre site et sur nos réseaux sociaux.

Tags: Menstruations.