Le microbiote, ou comment notre ventre influence notre cerveau
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Le microbiote, ou comment notre ventre influence notre cerveau

Par Sylvia Vaisman
Temps de lecture: 2 min

Notre côlon entretient un dialogue permanent avec notre cerveau. Bien que distants l’un de l’autre, ces deux organes recèlent en effet à peu près le même nombre de cellules nerveuses et fabriquent des médiateurs chimiques communs. Explications.

La composition de notre microbiote conditionne en partie notre état émotionnel. Elle module notre réponse au stress et notre propension à l’anxiété.

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La flore intestinale, régulatrice de l’humeur

« La présence excessive de certaines souches bactériennes dans le côlon (des Clostridium) induit par exemple tous les symptômes de la dépression« , indique le Pr Didier Desor, neurobiologiste à l’université de Nancy. Ces microorganismes peu amicaux détournent en effet à leur profit tout le tryptophane disponible, un acide aminé indispensable à la synthèse de la sérotonine, l’hormone de la bonne humeur.

 

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Il a été démontré chez l’animal que rééquilibrer la flore permet alors de cesser de broyer du noir. Des expériences sont en cours pour vérifier s’il en est de même chez les êtres humains.

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Ventre et neurones : un dialogue continu

Notre cerveau n’est pas seul à décider si nous devons ou pas nous mettre à table. Les bactéries qui peuplent nos entrailles ont aussi leur mot à dire dans cette prise de décision. En étudiant différentes protéines synthétisées par nos bactéries intestinales, des chercheurs de l’université de Rouen ont identifié des molécules de signalisation de la faim et de la satiété.

 

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Selon leurs travaux, publiés en novembre 2015 dans la revue Cell Metabolism, ces informations moléculaires sont transmises jusqu’au cerveau par l’intermédiaire du nerf vague. Une fois le message reçu, il régule l’appétit en donnant l’ordre au corps de manger ou bien d’arrêter de le faire.

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Le côlon, un guide dans nos choix alimentaires

Notre appétence envers certains aliments semblent également conditionnée par le microbiote. L’objectif de nos bactéries intestinales est simple : nous faire ingérer ce dont elles ont le plus besoin.

Comme certaines souches affectionnent les matières grasses et d’autres préfèrent le sucre, les protéines ou bien les glucides, la compétition est permanente entre les microbes du côlon.

 

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Les espèces les plus prospères parviennent à prendre le dessus et à nous imposer leurs envies. Pour guider nos choix, elles libèrent des signaux chimiques qui sont décryptés par les cellules nerveuses de nos intestins. Ceux-ci informent alors le cerveau qui va illico orienter la composition de nos repas.

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Accro au sucre : les levures intestinales responsables ?

Si notre menu correspond aux attentes des bactéries, nous obtenons des « récompenses » chimiques qui nous incitent à persévérer en ce sens. Mais si les aliments ingérés ne coïncident pas à leur désir, c’est alors un message de mal-être qui est véhiculé. Démoniaque !

C’est ainsi que s’enclenche l’addiction à certains aliments, notamment celle au sucre lorsque trop de levures Candida albicans se développent dans le tube digestif. Friandes de glucides, elles attisent notre attrait envers les friandises, le pain blanc, les gâteaux, les pâtes

Plus on avale de ces aliments et plus elles pullulent dans nos intestins. Un seul moyen pour briser ce cercle vicieux : les affamer en limitant les apports en sucre et en jetant plutôt son dévolu sur les protéines, les fruits et les légumes.

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Tags: Microbiote, Nutrition, Santé.