« Man Up! » ou en français, « Sois un homme! ». Ce commandement (presque un impératif aujourd’hui pour être « un homme, un vrai ») est en partie responsable d’une hausse importante de suicides chez les hommes australiens. L’archétype de la virilité leur fait croire que pour réussir, ils doivent être forts, stoïques et n’avoir peur de rien. Une nouvelle campagne a vu le jour pour les inviter à faire tout le contraire: montrer leurs émotions.
« Avant qu’on ne puisse parler, pleurer nous permet de survivre. Alors pourquoi dit-on aux garçons de ne pas pleurer ? De se durcir ? « D’avoir des couilles » ?
Arrêtons ça. Si tu te sens mal, parles-en. Parce que le silence peut tuer. Montrer sa douleur, ça demande des tripes. Il faut être « un homme » pour affronter ses émotions. Pleurer demande du courage.
Sois un homme, parles-en. »
Ce spot a été réalisé par la fondation Movember sur le site Man Up. Le site propose également une série en trois épisodes animée par Gus Worland, animateur de radio et de télévision, qui part à la rencontre de l’Australien moyen pour voir comment il se porte et pour tenter de suggérer des pistes de réponses.
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Un phénomène qui dépasse les frontières de l’Australie
Dans « La Fabrique des garçons », deux auteurs se sont interrogés sur la façon dont la société impose la virilité aux garçons dès leur plus jeune âge. L’ouvrage expose comment, dans beaucoup de sociétés, les garçons sont éduqués à l’agressivité, à la compétitivité, à ne pas exprimer leurs émotions et surtout à ne pas pleurer. Plusieurs conséquences sont pointées du doigt: 96,5 % de la population pénitentiaire est masculine, 83,6 % des auteurs de crimes conjugaux sont des hommes, 80 % des personnes décédées par overdose sont des hommes, 75 % des personnes décédées par suicide…sont des hommes.
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Le documentaire sur le même sujet est sorti en 2015: « The Mask You Live In ». Sa réalisatrice, Jennifer Siebel Newsom, tente de comprendre comment notre définition culturelle de la masculinité constitue un élément déterminant dans les pratiques de harcèlement à l’encontre des femmes. Elle expose également comment les jeunes adolescents américains sont plus enclins aux troubles mentaux, à l’échec scolaire ou encore au crime et à la violence à l’encontre des autres mais aussi d’eux-mêmes.
S’il y a une prévalence d’idées suicidaires chez les femmes, ce sont les hommes qui meurent majoritairement par suicide et cela tout pays confondus (à l’exception de la Chine et de l’Inde). En psychologie, ce phénomène est même appelé « le paradoxe du genre ».
Aux adages machiste tels que « sois belle et tais-toi » s’opposent donc des préceptes plus latents mais tout aussi destructeurs pour les hommes qu’il est tout aussi primordial de pointer du doigt.
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