Interview: Ozark Henry à ma table
© Ozark Henry

Interview: Ozark Henry à ma table

Temps de lecture: 2 min

Particulièrement engagé, US, 
le dernier album d'Ozark Henry, invite à la réflexion sur notre rapport à l’Autre.
 Rencontre avec un hypersensible, à
 la table de l’Improbable à Ixelles.


Vous semblez très atteint par les dérives de notre société. Selon vous, le vrai danger, c’est la polarisation.

Chacun voit son propre intérêt. On ne voit pas ce que nous avons en commun. Pourtant, nous cherchons tous le bonheur. C’est ce qui donne sens à notre vie. A bord d’un avion, nous sommes de culture ou de religion différentes, mais en cas de turbulences, nous avons la même angoisse face à la mort. Pas besoin de parler la même langue pour comprendre que nous avons les mêmes intérêts.

Dans vos chansons, vous évoquez Voltaire et Rousseau, une façon de nous rappeler subtilement les valeurs et idéologies des Lumières… dont nous nous éloignons?

J’invite à ce qu’on remette leurs définitions de valeurs, de tolérance en avant. De confronter la théorie à la réalité. Nous devons réagir! Prendre nos responsabilités individuelles. Face aux inégalités, beaucoup se cachent derrière les lois qui existent. Par exemple, tout le monde est conscient que pour une même job les femmes sont moins bien payées que les hommes. Pourtant chaque patron pourrait regarder le problème de plus près et se dire, en effet, cela ne va pas. Je vais remédier à cela dans mon entreprise. Il faut corriger cela et le monde politique suivra. J’ai l’espoir que l’homme aura le courage de choisir des solutions plus humaines. Il ne faut jamais accepter que l’on n’ait pas les mêmes droits selon son sexe, sa religion ou sa couleur de peau.

Qui est Elliot, ‘Celui qui construit des murs avec un bout de crayon’?

Cela concerne les politiciens, les ‘hommes parfaits’. J’habite tout près de la jungle de Calais. Je voyais les immigrants qui rêvaient de passer en Angleterre et prenaient des risques énormes: certains grimpaient les barrières et se jetaient sur les trains. De la folie! Et un vrai désastre… Face aux nombreux décès, jugés comme un problème économique, parce que cela retardait les trains!, la réponse des gouvernements a été de construire des barrières plus hautes! Et la seule question posée a été de savoir… Qui allait payer? C’est quoi cette stratégie? La démocratie du sang! Plutôt que de regarder Trump, nous devrions être choqués de ce qui se passe chez nous aussi. C’est dangereux de ne pas remarquer ce qui se passe ici…

L’improbable, 5 rue Eugène Cattoir,
1050 Bruxelles,
Tél. 02 344 09 00. Ouvert du mardi au vendredi midi et soir et le samedi soir.

Ozark Henry sera en concert le 6 août à Esperanzah, le 14 août au BSF et le 8 décembre au Centre Culturel de Seraing.

Retrouvez l’intégralité de l’interview d’Ozark Henry dans notre édition de juin, en kiosque ce mercredi 24 mai.

Valentine Van Gestel Voir ses articles >

Amoureuse de la diversité, éternelle gourmande, tendre passionnée et maman curieuse et imparfaite, je partage avec enthousiasme mes découvertes.

Tags: Homme à ma table, Hypersensible, Musique, Ozark henry, Restaurant, US.