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En pleine liesse, une agression sexuelle diffusée en direct à la télévision, symbole d’un machisme dépassé dans le milieu du football. Après avoir embrassé de force une joueuse de la sélection nationale féminine espagnole, à la suite de leur victoire de la Coupe du Monde 2023 en Australie, le président de la Fédération locale doit répondre de ses actes.
Jeudi 24 août, la FIFA annonce qu’une procédure disciplinaire a été ouverte à l’encontre de Luis Rubiales qui occupe ce poste depuis depuis le 17 mai 2018.
D’après le journal sportif espagnol Marca, et plusieurs médias espagnols, Luis Rubiales devait donner sa démission lors de l’Assemblée Extraordinaire de la Fédération Royale Espagnole de Football (RFEF) qui s’est déroulée ce vendredi 25 août dans la matinée. Mais contre toute attente, celui-ci a refusé de céder sa place, dénonçant un « faux féminisme qui ne cherche pas la vérité ».
Luis Rubiales se dit victime d’une « tentative d’assassinat social »
Son intervention lors de l’Assemblée Extraordinaire de la RFEF fait déjà polémique. Luis Rubiales s’est défendu avec des déclarations lunaires relayées par Marca. « Le désir que je pouvais avoir en donnant ce baiser [non consenti à Jenni Hermoso, ndlr] était le même désir que je pouvais avoir en embrassant ma fille, il n’y avait aucune domination ici », a-t-il affirmé, visiblement sans prendre conscience de la dimension paternaliste de cette phrase.
Puis, il a fustigé les réactions des associations féministes qui ont pris la défense de la joueuse et dénoncé des comportements sexistes ancrés dans le milieu : « Le faux féminisme ne cherche pas la vérité (…). Il ne se soucie pas des gens. » Il a par ailleurs évoqué la possibilité d’attaquer en justice les personnalités politiques qui ont qualifié son geste d’agression sexuelle, eux qui « tentent de [l]’assassiner publiquement ».
Une mesure symbolique pour garantir les droits des joueuses
Il était initialement attendu que le dirigeant de 45 ans quitte la présidence de l’institution car il est l’auteur d’une agression sexuelle sur la joueuse Jenni Hermoso lors de la cérémonie des médailles de la finale du dimanche 20 août 2020.
La sportive avait d’abord confié dans un live Instagram que ce baiser non consenti ne lui avait « pas plu », puis la Fédération aurait relayé de fausses déclarations de l’athlète, souligne Marca dans son récapitulatif de l’affaire. Selon celles-ci, la joueuse défendait le président de la RFEF : « C’était un geste mutuel totalement spontané en raison de l’immense joie que procure la victoire d’une Coupe du Monde. Le président et moi avons une excellente relation (…) c’était un geste naturel d’affection et de gratitude ».
Le mis en cause, lui, avait défendu « une blague » et fustigé les « idiots » qui y ont vu une agressions sexuelle. Finalement, par le biais du syndicat Futpro, Jenni Hermoso a contredit cette version et demandé des « mesures exemplaires » et l’application d’un « protocole nécessaire » contre Luis Rubiales afin de « veiller sur les droits de nos joueuses ».
Jenni Hermoso dénonce le baiser non consenti de Rubiales
Dans une première déclaration officielle par le biais de son syndicat, Jenni Hermoso a clairement exprimé sa volonté de voir des mesures prises à l’encontre du président de la Fédération. Plus tard dans la même journée, la joueuse madrilène a partagé le message suivant par le biais de Futpro : « Je tiens à clarifier que, comme le démontrent les images, je n’ai à aucun moment donné mon consentement pour le baiser qu’il m’a donné, et en aucune circonstance, j’ai cherché à encourager le geste du président. Je ne tolère pas que ma parole soit remise en question, et encore moins qu’on attribue des propos que je n’ai pas prononcés. »
« Je me suis sentie vulnérable et victime d’une agression, d’un acte impulsif et sexiste, déplacé et sans aucun consentement de ma part. » Jenni Hermoso
Suite au refus de démissionner de Rubiales, les 23 joueuses de l’équipe nationale ont annoncé qu’elles refusaient d’endosser le maillot national sous sa direction. Ce boycott est soutenu sur Twitter avec la popularisation du hashtag #SeAcabo (C’est terminé), déjà considéré comme le #MeToo du football féminin espagnol.
Source : Marie Claire France.
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