C’est au cœur de son comedy club bruxellois, Nouvel act, qu’on rejoint Nawell Madani pour parler de sa série « Jusqu’ici tout va bien ». L’humoriste, qui en est la showrunneuse, s’est aussi offert un rôle sur mesure. C’est en pleine préparation, des pinces dans les cheveux et un manteau camel sur les épaules, que l’artiste qui vit à 1000 à l’heure nous offre un peu de son temps. Cette Anderlechtoise d’origine, qui n’en fini pas de rêver, nous prouve qu’il ne faut pas avoir peur de voir les choses en grand.
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Plein de vos projets se concrétisent en ce début d’année, on a l’impression que tout va très vite pour vous…
C’est vrai que tout arrive en même temps, mais le processus a été long… Ça fait 7 ans que j’ai le projet Nouvel act en tête, 5 ans que j’ai quitté la scène et 3 ans que je travaille sur la série. Les gens vont se dire « Waw elle est trop forte, elle a fait tout ça ! Son bébé, elle l’a eu avant-hier, son club y a 4 jours ! » (rire) Mais tout ça prend du temps à se concrétiser. C’est avant tout beaucoup de travail et d’investissement.
Pourquoi avoir décidé de vous lancer dans l’aventure du petit écran ?
L’idée m’est venue pendant le confinement, lorsque j’étais enfermée et qu’on a bien cru ne jamais sortir. Comme beaucoup de gens, je regardais plein de séries pour m’occuper. C’est là que je me suis dit : Pourquoi ne pas faire une série qui parle de femmes courageuses et déterminées ? C’était important pour moi de mettre la sororité au centre du récit. Ayant grandi avec deux sœurs, c’est un sentiment que je connais bien et donc, je m’en suis inspiré.
Avec cette série, vous avez choisi d’explorer le genre du polar…
Exactement ! L’intérêt du polar, c’est qu’il s’agit d’un genre qui permet énormément de rebondissements. En termes de créativité, les leviers de fiction sont infinis. Ce n’est pas un genre qui cloisonne. J’ai pu décider d’y mettre ma touche personnelle et de proposer un polar à ma façon.
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Quel a été le plus gros challenge ?
Le challenge ça a été de mélanger les genres. D’assumer toutes les casquettes que j’ai endossées. Être à la fois au jeu, à l’écriture, à la réalisation… Il a fallu jongler et réussir à passer de l’un à l’autre. Heureusement, j’avais déjà fait un film (N.D.L.R. le film « C’est tout pour moi » sorti en 2017) même si tourner une série est un exercice beaucoup plus fastidieux. Le minutage est beaucoup plus dense, on essaye de faire rentrer 7 minutes du scénario par jour, ce qui est énorme. On n’avait pas spécialement le temps de faire plusieurs prises ou de travailler l’impro comme j’en avais l’habitude.
Votre expérience de la scène vous a aidé dans cette nouvelle aventure ?
La scène aide à trouver des punchs, des répliques. Cette expérience m’a permis de ramener de la spontanéité et de l’authenticité dans ce projet. On s’autorisait toujours à sortir du cadre, on ne s’est jamais calé à 100 % sur ce qui était écrit.
Quel message avez-vous eu envie de véhiculer à travers cette série ?
Je veux montrer que des productions avec uniquement des femmes dans les rôles principaux, ça peut se faire et trouver un public. Proposer des séries avec des femmes issues de la diversité, c’est une possibilité qui fonctionne. Ça peut toucher tout le monde, peu importe la couleur de peau. Et personnellement, ce que je tiens à montrer, c’est qu’on peut être maman et entreprendre de nouvelles choses, réaliser ses rêves.
Même s’il est encore tôt, avez-vous des espoirs en ce qui concerne la série ?
J’attend de voir à quelle sauce on va être mangé le 7 avril avant de me projeter car tout va dépendre du succès. C’est ça qui est dur lorsqu’on collabore avec un géant comme Netflix, au niveau des retours du public, on est comparé à des séries coréennes, américaines ou japonaises qui n’ont pourtant pas le même budget. Il faut donc redoubler d’efforts, de travail et d’inventivité pour donner le change. On a mis toute notre énergie dans ce projet. D’ailleurs, si vous l’aimez, n’hésitez pas à mettre un double pouce bem bem, c’est important.
À quoi le public doit s’attendre ?
C’est un mélange des genres. La série passe de l’action à la comédie romantique. Il y a de l’émotion, des moments de rire… Ce sont des femmes qu’on voit rarement à l’écran qui portent la série. Les personnages sont haut en couleur, mais pas sans failles, ils traversent des obstacles, des enjeux. À travers ce projet, je questionne le sexisme, le racisme, la discrimination de manière générale. C’est nouveau dans son genre. Les gens se plaignent souvent de voir les mêmes têtes, cette fois ce n’est pas le cas. Je voulais un casting frais, on a donc décidé de casser les codes en organisant, par exemple, des castings sauvages via les réseaux sociaux.
Vous avez des envies pour le futur ?
Aujourd’hui, il y a tellement de possibilités, les plateformes ont tout chamboulé. On peut rêver à l’international. Avec Netflix, on peut imaginer un projet avec des acteurs français et américains qui sera diffusé dans le monde. On voit bien des Français dans des séries américaines, pourquoi pas l’inverse ? Ils coûtent un peu cher mais bon, on peut toujours leur offrir une ou deux gaufres. (rire)
« Jusqu’ici tout va bien » , à retrouver à partir du 7 avril sur Netflix. Synopsis : La vie d’une journaliste à succès (Nawell Madani) bascule soudainement alors qu’elle décide d’aider son frère à échapper à la police. En prenant cette décision, elle va mettre, malgré elle, sa famille dans la ligne de mire d’un baron de la drogue.
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