Pourquoi le rôle de « belle-mère » peut être si compliqué ?
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Pourquoi le rôle de « belle-mère » peut être si compliqué ?

Par Irène Sulmont
Temps de lecture: 2 min

Belle-doche, marâtre ou encore commère... nombreux sont les synonymes - souvent péjoratifs - pour désigner la belle-mère. De la rivale à la femme maléfique, ce rôle renvoie à de multiples représentations négatives dans l'imaginaire collectif. Pourtant, ces femmes doivent faire face à un équilibre familial parfois fragile. Surtout, elles doivent trouver une place, sans se prendre pour la "vraie mère". Zoom sur ce rôle sujet à une ribambelle de stéréotypes.

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Qu’est-ce qu’une marâtre ?

Dans son ouvrage, Comment ne pas devenir une marâtre – Guide féministe de la famille recomposée (publié en 2021, aux éditions Hachette pratique) la journaliste Fiona Schmidt s’interroge sur le fonctionnement de la famille recomposée. Et plus particulièrement, sur la mauvaise réputation des belles-mères.

  • Par définition et étymologiquement : le terme « marâtre » traduit la mauvaise mère.
  • Aujourd’hui en Belgique, on estime que 30% des familles sont recomposées ou monoparentales*. Pourtant, c’est un rôle qui reste difficilement accepté dans la société. Il renvoie à l’échec du couple classique et de la famille nucléaire.
  • Pour Fiona Schmidt « il s’agit d’une réputation sexiste qui est basée sur la rivalité entres femmes« .

 

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Les représentations négatives dans l’industrie du cinéma :

Il existe un nombre important de marâtres maléfiques dans l’industrie du cinéma et plus particulièrement dans les contes de Grimm :

  • Cendrillon (1950, des studios Disney) : le portrait de Madame de Trémaine, la belle-mère jalouse et détestable de Cendrillon prête à tout pour nuire à sa belle-fille.
  • Blancs-neige et les sept nains (1937, des studios Disney) : la Reine, cherche à tuer sa belle-fille par rivalité et jalousie de sa beauté.
  • Raiponce (2010, des studios Disney) : la Mère Gothel, méchante femme qui veut conserver sa jeunesse plus que tout.

Ces exemples nourrissent l’idée d’une rivalité entre femmes. Dès le plus jeune âge, les enfants se construisent un regard négatif d’une femme malveillante et vénale envers la fille du/de la conjoint.e.

 

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Pourquoi le rôle de belle-mère est ambigu ?

Mère de substitution, mère supplémentaire ou rien du tout… La relation entre beaux-enfants et belle-mère est complexe. De très nombreuses femmes, parce qu’elles n’y ont pas été préparées, doivent inventer leur place dans une nouvelle configuration familiale. Pour Fiona Schmidt, la place « ni trop copine, ni trop distante, ni trop rigide » est parfois complexe à trouver. De même qu’il peut-être délicat de composer avec l’ombre de « l’ex ». Les enfants peuvent être opposés à son arrivée, car elle brise le rêve de retrouvailles familiales. Considérée comme une intruse dans le cocon familial, la belle-mère peut nécessiter d’un temps d’adaptation pour trouver sa place…

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Comment ne pas devenir une marâtre ?

Il est primordial de ne pas se sentir submergée par les représentations négatives. Il faut également garder à l’idée que cela reste un choix, refuser ou accepter de s’occuper de ses beaux-enfants. Le père a également un rôle fondamental à jouer : il veille à l’équilibre de la famille. En effet, c’est à lui d’accueillir sa nouvelle compagne avec bienveillance et permettre des liens apaisés. Enfin, l’essentiel reste le respect et l’écoute mutuelle… et laisser faire le temps !

* Selon une étude menée par l’UCLouvain.

 

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