Voici comment votre style d’attachement façonne votre vie amoureuse
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Voici comment votre style d’attachement façonne votre vie amoureuse

Par Stella Roca
Temps de lecture: 5 min

L'intimité, la confiance et l'engagement en amour sont profondément influencés par la manière dont nous avons été aimés dans notre enfance, selon la théorie du style d'attachement. Cependant, il est heureusement possible de se libérer de son passé. 

Conceptualisé par le psychologue John Bowlby, les styles d’attachement font référence au rôle fondamental de la qualité des liens tissés durant l’enfance dans notre développement, puis notre fonctionnement à l’âge adulte.

« Le style d’attachement, c’est ce que l’enfant a expérimenté et qui crée une empreinte psychoaffective prégnante en lui. Ceci parlera ensuite de son degré d’évitement ou d’engagement envers l’intimité, ce qu’une personne va pouvoir donner à l’âge adulte. Mais tout part de l’expérience avec notre figure d’attachement première », commence la thérapeute de couple Catherine Demangeot.

Alors que, comme l’indique le penseur anglais, “la propension à établir des liens émotionnels forts avec des individus particuliers est une composante fondamentale de la nature humaine”, rapporte Very Well Mind, nos liens durant la petite enfance, et tout au long de notre vie, auront une influence sur nos relations aux autres.

Et d’après la psychologue Mary Ainsworth, qui a repris ses travaux, il existerait trois styles d’attachement : l’attachement sécurisant, l’attachement évitant et l’attachement anxieux ou ambivalent.

Mais comment les différencier, voire s’en libérer, pour ne plus laisser notre passé nous hanter ?

Le style sécurisant : l’amour pour toujours

Le premier style d’attachement est aussi le plus répandu : le style sécurisant. « Lorsque j’ai été suffisamment sécurisé dans l’enfance, je vais être plus tard à l’aise avec l’intimité, j’aurai des sentiments positifs envers la sexualité, j’aurai confiance en l’amour, en la relation humaine. J’ai acquis la croyance que je suis digne d’être aimé.e. Ces personnes ont peu d’anxiété d’abandon, elles n’ont pas peur d’avoir des relations intimes. Elles ont une représentation d’elles-mêmes positive et font confiance aux autres », reprend la psychologue.

Ces personnalités, qui concernent 20% de la population, sont peu effrayées par la proximité avec les autres, mais croient aux pouvoirs de leurs propres ressources pour s’en sortir.

« Les expériences relationnelles précoces ont été l’occasion de renforcer positivement leur lien avec des parents qui les ont sécurisés par leur présence rassurante. Ils ressentiront, durant l’enfance et à l’âge adulte, un faible degré d’anxiété d’abandon et un faible degré d’évitement de l’intimité, cette combinaison des deux dimensions offrant un plus grand potentiel de bonheur », reprend Marc Pistorio, auteur de Dis-moi qui tu aimes, je te dirai qui tu es (Flammarion, 2016), au HuffPost.

Le style évitant : envie d’amour mais peur de l’autre

Deuxième style d’attachement : les individus évitants. « On peut les séparer en deux catégories, les détachés et les craintifs. Les évitants vont redouter à la fois l’abandon et l’intimité. Souvent, ils portent une blessure d’abandon, réelle ou non, en eux. Ils vont avoir du mal à s’engager car ils ne voudront justement pas être abandonnés, ou abandonner l’autre. En fait, ils ne veulent pas faire à autrui ce qu’ils ont vécu. Ils souffrent d’une représentation négative d’eux même et n’ont pas confiance en les autres. Bien qu’ils ont besoin et envie d’être aimé, ils ont peur de l’autre et d’eux-mêmes », précise Catherine Demangeot.

Considérant finalement qu’elles ne méritent pas d’être aimées par leur entourage, ou par elles-mêmes, les personnalités évitantes auront peur de se dévoiler, seront effrayées par l’amour et ses dégâts.

Ainsi, bien qu’elles puissent être romantiques, boostées par une énergie positive que sont l’envie de trouver quelqu’un à aimer et de (re)croire en l’amour, elles fuient toutes sortes d’intimité. « Elles me rappellent la chanson de Jane Birkin, qui s’appelle Fuir le bonheur de peur qu’il se sauve. Elles ont ce fort désir de faire l’expérience d’un amour véritable, mais le fuient par peur d’un jour le perdre », explique la psychologue.

Le style anxieux : je t’aime moi non plus

En troisième et dernière position vient le style d’attachement dit anxieux ou ambivalent. « Ces personnes ont une représentation d’elles-mêmes négative mais une représentation des autres positive. C’est à l’image de la phrase ‘moi je suis moins, toi tu es plus’. Ils sont obsédés par leur quête de reconnaissance de la part d’autrui. En ce sens, ils vont souvent déléguer à leur partenaire le soin de les aimer à leur place. Ce sera toujours ‘aime moi comme je n’ai jamais été aimé, montre moi que j’ai de la valeur, fais pour moi ce que je ne suis pas capable de faire pour moi même' », reprend la professionnelle de l’amour.

Concrètement, les individus ayant un attachement anxieux ou ambivalent peuvent développer des sentiment obsessionnels envers leurs partenaires et leur couple, usant de la jalousie et de la colère dans leurs relations.

De plus, leur mauvaise image d’eux-mêmes et le poids de l’amour porté, malgré lui, par l’autre maintiendra le couple dans un entre-deux constant. « C’est un pas en avant deux pas en arrière. Ils ont ce besoin, ce désir d’amour, mais doutent toujours de la sincérité de l’autre. Ce sont des histoire d’amour turbulentes. On s’épuise et on épuise l’autre. C’est ‘je t’aime moi non plus' », ajoute-t-elle.

L’influence de notre attachement sur nos relations

Finalement, nos expériences dans l’enfance façonnent nos actions et schémas de pensées. « Très tôt dans les premiers temps de la vie et même in utero le petit enfant va ressentir comment son entourage proche sait lui donner ce dont il a besoin ou pas […] il est de ce fait probable que la relation de couple puisse porter en elle des attentes non conscientisées qui souhaitent mettre un terme, réparer, ou compenser les blessures affectives et narcissiques de notre enfance », reprend Catherine Demangeot sur son site. Heureusement, il est possible de développer des liens sains et sécurisants dans nos futures relations.

Car rien n’est inscrit en nous à tout jamais. « On sait par exemple qu’on peut retrouver dans notre épigénétique des traces de traumatismes très anciens, qu’ils soient familiaux ou sociétaux. Mais aujourd’hui on sait également, grâce à la plasticité neuronale et aux neurosciences, qu’avec des expériences positives répétées – pour une expérience négative il en faut 7 positives – on peut réactiver certains biais cognitifs positifs. Même si le cerveau adore broyer du noir, on peut le reconditionner pour le détacher de ses vieilles empreintes psychoaffectives et émotionnelles », rassure la psychologue de couple.

Mais comment se libérer de ces comportements inconscients ? En travaillant sur soi et aux côtés de l’autre. « Il faut faire l’expérience d’une figure d’attachement stable. Et conscientiser que le conjoint aide à satisfaire au maximum 25% de ses besoins. Dans le cas contraire, le risque est de continuer à faire vivre en nous cette part insatisfaite et de la projeter sur le partenaire, lui affirmant qu’il doit réparer nos blessures. Mais l’autre n’est pas là pour nous réparer, pour répondre à l’essentiel de nos besoins. Nous sommes là pour nous accueillir mutuellement et apprendre à grandir ensemble », conclut l’experte.

 

Cet article est paru pour la première fois sur Marie Claire France.

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Des podiums parisiens aux dernières nouveautés skincare qui enflamment TikTok, je décrypte les tendances pour Marie Claire Belgique. Passionnée de voyage, de mode et de beauté, je partage mes coups de coeur dénichés aux quatre coins du globe. En tant que rédactrice en chef digital, j'ai également à coeur de mettre en lumière les histoires inspirantes de femmes à travers notre site et sur nos réseaux sociaux.

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