Le parfum Harley-Davidson aux odeurs de cuir, le jeu de société Donald Trump, le stylo pour fille ou le masque qui muscle votre visage pour ralentir le vieillissement,… Toutes ces innovations ont constitué d’énormes flops qui ont parfois failli faire couler le navire, comme ce fut le cas de l’Apple Newton, ancêtre de l’Ipad, qui apparut beaucoup trop tôt.
Apprendre est la seule manière de transformer l’échec en succès
C’est sous ce mantra que Samuel West, psychologue à l’initiative du musée, veut dédramatiser l’importance des échecs en les présentant comme des étapes nécessaires vers la réussite. « Chaque échec est spectaculaire et unique alors que le succès est tristement répétitif. La véritable innovation nécessite d’apprendre de la complexité de chaque échec, une compétence que la plupart des compagnies échouent à mettre en oeuvre » déclare-t-il.
La marque de dentifrice a lancé dans les années 80 sa propre lasagne surgelée. Inutile d’expliquer pourquoi cette petite trouvaille se retrouve au musée.
Exposé au Museum of Failure, ce jeu de société suit les traces de l’héritage Trump: les joueurs doivent investir dans de multiples propriétés pour gagner le plus d’argent possible. Sur les deux millions d’exemplaires produits, huit cents mille seulement ont été vendus. Le Time l’a listé parmi les « 10 pires erreurs de Donald Trump » et le magazine américain Mother Jones l’a décrit comme « un excellent jeu si vous n’avez pas beaucoup d’amis ».
Le Newton, l’assistant personnel mis sur le marché par Apple en 1993 et abandonné en 1998, préfigurait l’Ipad qui deviendra un succès planétaire en 2010. L’écran à peine lisible, la reconnaissance d’écriture pas très au point et le manque de connectivité ont fait de cet objet un véritable flop pour le géant Apple.
Il y a quelques années, Bic lançait le « stylo pour elle ». Pour toutes les femmes qui en avaient assez de se débattre avec les stylos pour hommes, voici l’objet rose à fleurs qui allait enfin nous permettre d’apprécier le produit. L’idée de Bic a fait un véritable tollé, lui valant une place de choix au Museum of Failure. Même Ellen DeGeneres s’est gentiment moqué de ce nouveau stylo genré sur son plateau.
On s’aperçoit donc que toutes les idées ne sont pas spécialement bonnes à développer et sont loin de donner systématiquement lieu à des « innovations ». Il n’empêche qu’un succès ne débute jamais sans quelques échecs. Alors qu’on reprochait à Walt Disney son manque d’imagination, J.K. Rowling était inscrite au RMI, Steve Jobs lui-même a été viré de la société qu’il a lui-même créée.
Dans un discours prononcé en 2005 à l’Université de Stanford, il déclarait ainsi « Je ne l’ai pas compris alors, mais il s’est avéré que le fait d’avoir été viré d’Apple était la meilleure chose qui me soit jamais arrivée. Le poids de la réussite a été remplacé par la légèreté d’être à nouveau un débutant sans certitudes. Cela m’a libéré pour entrer dans une des périodes les plus créatives de ma vie. »
La devise de la Silicon Valley consiste d’ailleurs en « fail fast, fail often » (« échouez vite, échouez souvent »). Cet état d’esprit est très présent aux Etats-Unis où des PDG de grandes boîtes décident d’exposer leurs échecs pour motiver les générations à venir à innover et persévérer. Ainsi, Jeff Bezos, le PDG d’Amazon, revendique ses échecs qui ont coûté des milliards de dollars à Amazon. « Mon travail est d’encourager les gens à être audacieux. Or, si l’on fait des paris audacieux, cela conduit à faire des expérimentations qui sont, par nature, souvent vouées à l’échec. Heureusement, quelques gros succès compensent des dizaines et des dizaines de choses qui ne fonctionnent pas »
Des « failcon » ont même été lancés à San Francisco depuis 2009 où des entrepreneurs viennent faire le récit de leurs échecs les plus cuisants pour remotiver les troupes.
Le Museum of Failure nous encourage donc à faire fi de nos échecs et à nous lancer dans nos projets!
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