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Si le début d’une relation amoureuse annonce généralement une période d’exaltation et des sentiments intenses, elle peut parfois voir naître d’autres émotions difficiles à gérer au quotidien.
À commencer par la jalousie, faite de peur et d’insécurité, qui se décline de plusieurs façons, notamment en « jalousie rétrospective » ou « jalousie rétroactive ». En d’autres termes, une jalousie à l’encontre du passé de son ou sa partenaire, qu’il s’agisse des relations amoureuses et sexuelles, au point de menacer son couple.
Comment reconnaître cette émotion destructrice et s’en défaire ?
Qu’est-ce que la jalousie rétroactive ?
La jalousie rétroactive survient généralement lorsqu’une personne se retrouve ensevelie sous un torrent de pensées sur le passé romantique de celui ou celle qui partage actuellement sa vie.
« On recherche toute notre vie à revivre la fusion qu’on a vécue avec notre mère. Automatiquement, on va la chercher auprès de notre partenaire, mais quand on sait qu’il a vécu un passé, on peut avoir des difficultés à l’accepter », explique la psychologue clinicienne Alexandra Moins. On fait alors un comparatif et on se dit que la personne a vécu de meilleurs jours avec d’autres.
Cette émotion est aussi appelée le « syndrome de Rebecca », tiré du roman éponyme écrit par Daphné du Maurier en 1938, (et adapté au cinéma par Alfred Hitchcock, puis par Netflix en 2020). L’ouvrage raconte l’histoire d’une femme qui épouse un veuf, mais rencontre le fantôme de l’épouse décédée, prénommée Rebecca. L’esprit discute alors souvent avec le mari et tente de le convaincre de se séparer de sa nouvelle compagne.
Ici, la jalousie est donc comme un fantôme qui harcèle la mémoire du couple.
Victime de tromperie, dépendance affective et manque de confiance en soi
Généralement, « ce type de jalousie est le signe d’un manque de confiance en soi, d’estime de soi et d’immaturité », développe Alexandra Moins.
Les personnes qui éprouvent cette émotion peuvent également avoir des problèmes d’attachement ou avoir vécu une expérience de tromperie traumatisante.
Cette émotion fait aussi écho à un moment bien précis de notre enfance et plus précisément au stade du miroir. « Notre mère nous dit ‘c’est toi’, et on prend conscience qu’on est deux personnes différentes. On se dit alors que n’importe qui peut prendre notre place », raconte notre experte.
Vient ensuite l’étape de la gestion de la présence du père, qui peut, elle aussi, être vectrice de jalousie. Et cette jalousie rétrospective réveille précisément cette partie de l’enfance.
Comment reconnaître ce type de jalousie ?
Mais cette condition est lourde à porter pour le couple. Au quotidien, des pensées intrusives sur le passé de l’autre peuvent émerger et mener à des interrogations incessantes sur les anciens partenaires.
La jalousie rétrospective se traduit ainsi par certains comportements, comme la fouille des effets personnels, la critique du nombre de partenaires sexuels ou le contrôle de la relation de son partenaire avec ses exs.
Et les réseaux sociaux peuvent contribuer à amplifier cette attitude, car il devient facile de découvrir à quoi ressemble la vie de la personne qui nous a précédé, et de suivre ses moindres faits et gestes sur Internet.
« Cela devient obsessionnel chez certaines personnes, et c’est vecteur d’angoisses permanentes », confirme Alexandra Moins, qui rappelle que la jalousie est normale au sein du couple du moment où « elle n’est pas envahissante et qu’elle ne monopolise pas toute l’attention ».
En clair, cette émotion ne doit pas consumer la personne qui la ressent.
Comment réagir quand la jalousie est trop forte ?
Dans une telle situation, des solutions existent. Envisager, par exemple, une thérapie pour travailler sur la confiance en soi et la représentation qu’on a de soi-même, « car cette jalousie doit être travaillée personnellement », confirme Alexandra Moins.
Bien sûr, il convient ici de comprendre que chacun a son passé et son histoire, et qu’ils ne peuvent s’en défaire.
Au sein du couple, la communication est la clé, notamment pour la personne confrontée à ce type d’émotion. Et surtout l’honnêteté : « En tant que partenaire qui subit, il faut réussir à répondre aux angoisses de l’autre le plus clairement possible, et essayer d’être le plus honnête », conclut notre experte.
Cet article est paru pour la première fois sur Marie Claire France.
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